L’illusion du partage de Jérusalem

wikipedia-nsLa question de Jérusalem est complexe du fait d’un grand nombre de facteurs : historiques, religieux, juridiques, politiques, et psychologiques.

Son importance va au-delà des problèmes immédiats concernant le contrôle territorial de Jérusalem, son autorité  juridique et administrative, l’ordre public ou le potentiel économique et touristique de la Ville.

Elle touche aux relations fondamentales entre les trois religions monothéistes.

Mais au-delà de ces facteurs, la question de Jérusalem représente un intérêt politique direct pour l’ensemble de la communauté internationale. Elle a figuré à plusieurs reprises à l’ordre du jour des Nations unies depuis la création de cette organisation, et elle y anime les débats jusqu’à nos jours.

Jérusalem demeure le sujet le plus complexe, l’intraitable question au cœur des négociations entre l’Etat d’Israël et le monde arabo-musulman en général et le peuple palestinien en particulier.

La majorité écrasante des Israéliens s’oppose à une nouvelle division de leur capitale. En décembre 2012, un sondage publié par le JCPA-CAPE de Jérusalem a révélé que 71% des Juifs israéliens s’opposaient à un retrait de Jérusalem-Est. Lorsque fut posée spécifiquement la question du contrôle des Lieux saints, 77% des Juifs israéliens ont répondu qu’Israël ne pouvait pas compter sur les Palestiniens pour y assurer la liberté de culte.

Un an plus tôt, un sondage effectué par le Centre Palestinien pour les Affaires Publiques révélait que 72% des Palestiniens niaient le passé trois fois millénaire de l’Histoire juive à Jérusalem. Ce triste constat est évidement conforme à la rhétorique des dirigeants palestiniens, au premier chef Mahmoud Abbas, qui a évoqué lors d’un discours prononcé le 21 août 2012 le « soi-disant Temple des Hébreux ».

L’idée de partager Jérusalem a été soulevée pour la première fois lors des pourparlers de paix avec les Palestiniens parrainés en 2000 à Camp David par le Président Bill Clinton. Certes, les efforts pour aboutir à un accord sur la question de Jérusalem ont échoué, mais l’idée du partage reste toujours d’actualité et figurera sur la table des négociations pour tout accord de paix futur avec les Palestiniens.

Pourtant, la réalité sur le terrain est bien différente. Plus que jamais nous nous éloignons d’un accord, et ce, malgré les négociations tenues ces dernières années à Washington, Annapolis, Stockholm et Genève. Nous constatons en effet, que le partage de la Ville sainte n’est pas réalisable et qu’il pourrait avoir même des conséquences graves et dangereuses.

Le nouveau livre de Nadav Shragai explique la complexité d’une ville dynamique et unifiée qui fonctionne, tant bien que mal, malgré les problèmes sécuritaires et les conditions de cohabitation sensibles entre les communautés. Plus encore, les divers sondages d’opinion révèlent que la majorité écrasante des Israéliens s’opposent au partage de la Ville.

L’étude de Nadav Shragai reflète parfaitement la situation actuelle à Jérusalem. Elle présente – documents irréfutables à l’appui – tous les problèmes de sécurité et les enjeux démographiques.

Ce livre publié en hébreu par le JCPA-CAPE de Jérusalem est sans aucun doute un exceptionnel document de référence. Il constitue une contribution importante au débat public, en Israël comme à l’étranger, sur cette question épineuse et de grande importante pour l’avenir de l’Etat Juif et de toute la région.

Dore Gold et Freddy Eytan

 


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L’illusion du partage de Jérusalem

Le nouveau livre de Nadav Shragai

Pour mieux comprendre la complexité de Jérusalem et les principaux enjeux en cours, il est nécessaire d’apporter un nouvel éclairage sur les différents aspects, en tous points uniques et importants, de la Ville sainte. Aucune solution ne pourra être viable pour l’avenir de Jérusalem sans prendre en considération les éléments suivants :

– La démographie

– La sécurité

– Les Lieux saints

– Le tissu urbain municipal

– Les aspects juridiques

– Le droit prioritaire des Juifs sur la Ville

 

La Démographie : Faits et chiffres 

Pendant 19 ans (1948-1967), Jérusalem était divisée et séparée par une muraille et sa partie Est était sous occupation jordanienne. Voilà déjà 48 ans que toutes les barrières sont tombées et que la Ville sainte a été unifiée sous souveraineté israélienne. La liberté de circulation de ses habitants est tout à fait assurée et, en dépit de l’omniprésence du conflit, il existe une coexistence quotidienne avec de nombreux éléments de coopération et de compréhension vivaces entre les populations.

-Juste après la guerre des Six Jours de 1967, dans le but d’instaurer le statut de Jérusalem unifiée comme capitale d’Israël et de renforcer sa position nationale, une série de quartiers et de villes dortoirs ont été construits, où vivent aujourd’hui plus de 200 000 habitants. L’objectif était double : créer de nouveaux logements en garantissant la sécurité des résidents de la région.

-Le processus d’écartement de certains quartiers arabes de la ville a commencé de facto en 2005, avec la construction d’une clôture de sécurité le long de la route menant vers le nord de la ville intitulée « l’enveloppe de Jérusalem ». Des dizaines de milliers de Palestiniens ayant vécu à l’extérieur de Jérusalem n’ont pas voulu perdre leur statut de résident, avec les nombreux avantages qui en découlent, et ont décidé de déplacer leur résidence du côté israélien de la barrière.

-Israël ne pourra pas éviter une vague similaire de migration dans son propre secteur le jour où la barrière se déplacera à l’Ouest, au Sud ou au Nord, vers les quartiers juifs de la Ville. Même en « partageant » la ville, comme le souhaitent certains, la vague de migrants sera probablement accélérée vers les quartiers intérieurs et non pas seulement vers les quartiers arabes.

– Jérusalem fut divisée après la guerre d’Indépendance et la création de l’Etat d’Israël en 1948. De nombreux quartiers se sont transformés en dortoirs et en zones frontalières. Environ un quart de la population juive a quitté la Ville à l’époque. Une analyse des faits et des tendances au sein de la population juive comme au sein de la partie arabe nous enseigne que ce phénomène pourrait se répéter si la ville était une nouvelle fois partagée et que de nombreux Juifs se trouveraient dans l’obligation de quitter les quartiers environnants.

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Un poste-frontière à l’intérieur de Jérusalem entre 1948 et 1967

– La division de Jérusalem encouragerait la venue de dizaines de milliers d’Arabes mais aussi le départ forcé d’un nombre similaire de Juifs.

– Le départ des Juifs de Jérusalem est en hausse constante et entraîne des désavantages démographiques. Plus de 18 000 Juifs quittent chaque année la Ville tandis que seuls 10 000 viennent y habiter. Durant ces deux dernières décennies, plus de 370 000 Juifs ont quitté Jérusalem pour diverses raisons : sociales, économiques ou culturelles.

– La partie juive de Jérusalem, qui représente actuellement plus de 62% de l’ensemble de la Ville, a connu ces dernières années un certain rebond du taux de croissance et de fertilité naturelle mais ce changement positif ne pourra garantir la croissance si les « nouveaux nés » et leur famille ne trouvent pas les logements nécessaires.

– La principale raison du départ massif de la Ville est la grave pénurie de logements et le coût élevé des appartements à vendre ou à louer. Chaque année, seuls 2000 appartements y sont construits alors que la demande annuelle est de plus de 4 000 appartements. Le manque de logement est la conséquence des pressions politiques mais aussi des campagnes menées par les mouvements écologiques.

– Pour freiner le départ des habitants de Jérusalem il est impératif de doubler la construction résidentielle annuelle et il faudrait surtout appliquer les décisions gouvernementales déjà prises pour convaincre les résidents de la ville de rester. Les mesures à prendre sont diverses. Cela implique notamment la fondation d’une Autorité autonome, distincte de la municipalité, pour promouvoir le bien-être des habitants des quartiers arabes installés derrière la barrière. Ces résidents pourront continuer à jouir de leur carte de séjour mais les budgets attribués à cette nouvelle Autorité municipale allégeront le fardeau sur la ville entière et amélioreront considérablement la qualité de vie des habitants arabes. Ainsi, les résidents de ces quartiers pourront vivre honorablement sans perdre leur statut ni les avantages sociaux qui en découlent.

-Aujourd’hui plus d’un million de personnes résident dans les limites municipales de Jérusalem et de la région métropolitaine. A l’intérieur de la capitale vivent plus de 500 000 Juifs et 300 000 Arabes ; aux alentours vivent plus de 200 000 habitants répartis en quatre blocs urbains :

  • A l’Ouest et à l’intérieur de la « ligne verte » se trouvent plusieurs villages, dont Mevaseret Tsion, Beit Zait ou Motsa Elit, où vivent actuellement 40 000 personnes.
  • Au Nord et à l’extérieur de la « ligne verte », Givat Zéev, Guivon et Beit Horon comptent plus de 16 000 âmes.
  • A l’Est et au-delà de la « ligne verte » se situent la ville de Maalé Adoumim et la zone E-1. Cette région comprend dix implantations où vivent actuellement 65 000 personnes.

 

La sécurité

– Il est incontestable que même après un partage de la Ville, il existera toujours des éléments extrémistes parmi les Palestiniens qui continueront à vouloir mener des attaques terroristes. Les quartiers juifs seront les premières cibles après la division de Jérusalem, en particulier ceux qui jouxtent les quartiers arabes dans un périmètre de 46 kilomètres. Il sera plus difficile de prévenir ces actes terroristes et notamment les tirs de courte portée, comme d’ailleurs les tirs de longue distance par des roquettes, mortiers ou missiles. Il est clair que ces extrémistes pourront plus facilement avoir accès à des armes et des explosifs et renforcer la contrebande.

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L’hôpital Saint-Louis et Notre-Dame de France pendant la guerre d’Indépendance

– Selon plusieurs sondages, la majorité des Palestiniens de Cisjordanie approuvent la poursuite de la « lutte armée » et le « plan par étapes » contre Israël, notamment à Jérusalem, et réaffirment leur revendication de « la loi du retour » pour tous les Palestiniens vivant à l’étranger. L’Autorité palestinienne a même établi une liste de biens arabes dont 7000 maisons à Jérusalem-Ouest qui devraient être restituées « aux familles palestiniennes chassées de la ville ».

– L’Autorité palestinienne et le mouvement Fatah se sont bien affaiblis à Jérusalem et ne sont pas capables de maîtriser les extrémistes ni de contrer les attentats terroristes. Le Hamas et ses filières reprennent graduellement la relève et s’opposent farouchement à tout compromis.

– Jérusalem demeure la ville favorite pour commettre des attentats terroristes en raison de sa position centrale au sein du conflit. Nous avons connu une vague d’attentats au cours de la Deuxième Intifada en 2000, et durant l’été 2014.

– Pour des raisons purement sécuritaires, et face à la menace terroriste accentuée par l’escalade de violence et les tensions provenant de tout le Moyen-Orient, il sera impossible de partager une nouvelle fois la Ville. Une présence israélienne est nécessaire pour assurer la sécurité dans les villages et dans les faubourgs de Jérusalem-Est.

– Dans le cas d’un conflit armé généralisé, il sera nécessaire pour protéger la Ville Sainte de sauvegarder les alentours du périmètre municipal.

– La notion de profondeur stratégique dans le cadre de « frontières défendables » est acceptée aujourd’hui par tous les experts en matière de sécurité et de défense. Cette profondeur forme un terrain de combat nécessaire pour y déployer les forces de défense. La distance entre Maalé Adumim et Jérusalem vers l’Est et la mer Morte est cruciale pour fournir à Israël une véritable profondeur stratégique en cas d’attaque venant du front Est, surtout dans une période de turbulences et d’instabilité régionale. Dans ce contexte, et pour sécuriser la capitale,  Israël doit assurer le contrôle des voies d’accès à la Ville.

 

Les Lieux saints

-De 1948 à 1967, les Jordaniens ont empêché les Juifs de visiter les Lieux saints de la Vieille Ville. Ils ont imposé également de sévères restrictions à la communauté chrétienne qui s’est réduite au fil des ans. Même pendant la période ottomane et sous le Mandat britannique les Juifs se battaient pour faire respecter leur droit de prier au Kotel (Mur occidental ou des Lamentations).

-La Proclamation d’Indépendance de l’Etat d’Israël (1948) garantit la liberté de culte à toutes les populations. Chaque communauté religieuse est libre de pratiquer sa religion, de célébrer ses fêtes, d’observer son jour de repos hebdomadaire et d’administrer ses propres affaires. Chacune a son conseil et ses tribunaux religieux et ses lieux de culte. Chaque Lieu saint est administré par l’autorité religieuse compétente et la liberté d’accès et de culte y est assurée par la loi.

– A Jérusalem, Ville sainte pour les trois religions monothéistes, existent des centaines de sites sacrés pour les Juifs, les Musulmans et les Chrétiens, et notamment le mont du Temple, le Mur des Lamentations et l’église du Saint-Sépulcre.

– Le partage de Jérusalem mettrait sous le contrôle des Palestiniens de nombreux Lieux saints appartenant aux Juifs et aux Chrétiens. L’accès aux sites et la liberté de culte pourraient devenir plus dangereux. La population locale non musulmane pourrait subir des persécutions comme ce fut avant 1967 et aujourd’hui encore dans la bande de Gaza. Soulignons également le départ massif des Chrétiens d’Orient depuis plusieurs années, en particulier après le « Printemps arabe ».

-Concernant les lieux sacrés pour les Juifs tels que le mont du Temple, le Mur des Lamentations, le mont des Oliviers, les tombeaux de Rachel et de Joseph ainsi que l’ancienne synagogue de Jéricho, incluse dans les Accords d’Oslo, leur accès sera plus difficile en dépit des engagements de l’Autorité palestinienne.

– Les Palestiniens n’hésitent pas à utiliser les églises et les lieux sacrés chrétiens comme refuge. Rappelons que lors de l’Opération Rempart en 2003, des terroristes palestiniens armés jusqu’aux dents avaient trouvé abri dans l’église de la Nativité à Bethléem.

– Depuis 1967, Israël offre une liberté complète aux Lieux saints du christianisme et refuse méticuleusement d’intervenir auprès du Culte musulman sauf pour rétablir l’ordre public lors d’émeutes ou d’attentats terroristes.

 

Le tissu urbain municipal

– Pendant 19 ans (1948-1967), Jérusalem était divisée et séparée par une muraille ; sa partie Est étant sous occupation jordanienne. Voilà déjà 45 ans que toutes les barrières sont tombées et que la Ville sainte a été unifiée sous souveraineté israélienne. La liberté de circulation de ses habitants est tout à fait assurée et, en dépit de l’omniprésence du conflit, il existe une coexistence quotidienne avec de nombreux éléments de coopération et de compréhension vivaces entre les populations.

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Danger ! Territoire ennemi ! Ne pas franchir !

En observant le tissu urbain municipal actuel et les changements entrepris sur tous les plans depuis 48 ans, le partage de la ville est une mission impossible sur le plan pratique comme sur le terrain urbain.

– La coopération existe bien entre Juifs et Arabes, dans tous les domaines et notamment dans le commerce, l’emploi, le tourisme, la santé, et les loisirs, sans parler des infrastructures communes dans le transport, l’eau, l’électricité, le téléphone etc. Un nouveau partage causerait donc des dégâts considérables et la parie arabe risquerait de s’effondrer sur le plan sécuritaire, économique et social.

– 84% des résidents palestiniens sont nés après 1967. Depuis 48 ans, ils vivent la réalité quotidienne d’une ville vivace et unifiée.

– Le processus d’ « israélisation » marque des points : le nombre de candidats pour l’obtention d’une carte d’identité israélienne, d’un certificat d’immatriculation ou d’une inscription universitaire augmente de plus en plus chaque année.

– Selon des enquêtes sérieuses menées conformément aux standards internationaux, les Palestiniens de Jérusalem-Est sont plus nombreux à préférer demeurer citoyens israéliens plutôt que de devenir habitants d’un nouvel Etat palestinien. En outre, 40% disent qu’ils auraient probablement ou certainement déménagé pour vivre sous un gouvernement israélien plutôt que sous un régime palestinien.

– 44% des Palestiniens de Jérusalem-Est affirment qu’ils sont  plus ou moins satisfaits de leur mode de vie. C’est un pourcentage élevé comparé aux autres populations dans le monde arabe. Environ 30% seulement sympathisent avec le Fatah ou le Hamas ou avec le mouvement arabe islamique. Les affaires politiques ne figurent  pas comme une préoccupation principale.

– 41% pensent que le conflit armé se poursuivra probablement ou certainement même après la signature d’un accord de paix, et cela concerne une population modérée chez les Palestiniens. Seul un tiers affirme que la démarche unilatérale palestinienne à l’ONU aura un effet positif sur la vie quotidienne. Les deux tiers affirment qu’une telle initiative n’aura aucun effet positif.

 

L’aspect juridique

– Selon la Loi israélienne et la loi fondamentale adoptée à la Knesset en mars 2014 concernant Jérusalem, il est impossible de remettre à une autorité étrangère un territoire sous souveraineté israélienne. Pour le faire, il sera indispensable de modifier la Loi par un vote majoritaire de 80 voix (deux tiers des membres de la Knesset) et de procéder à un référendum avant tout retrait envisagé de Jérusalem.

– Il sera bien difficile en cas de partage de la Ville de forcer les résidents arabes à renoncer à leur carte d’identité israélienne comme à leur revendication d’habiter à Jérusalem Ouest.

 

Le droit prioritaire des Juifs 

– Depuis le Premier Temple, Jérusalem est la capitale du peuple juif et, même durant la longue errance en diaspora, les Juifs n’ont jamais abandonné leur lien religieux, spirituel et historique avec Jérusalem et ses lieux sacrés.

– Le mot « sionisme » vient du nom « Sion » (Jérusalem).

– Depuis plus de 150 ans les Juifs sont majoritaires à Jérusalem.

– Jérusalem est la seule capitale des Juifs. Il est inutile de battre sans cesse le rappel de la Bible et du célèbre Chant des exilés de Babylone (Psaume 137), d’expliquer toujours que depuis 3000 ans, nos ancêtres ont vu partir de la Ville Assyriens, Babyloniens, Romains, Croisés, Turcs, Britanniques et Jordaniens… Que chaque jour, nous nous prosternons devant le mur des Lamentations et que nous prions trois fois quotidiennement pour la rédemption et la reconstruction du Temple. Que les Musulmans ont déjà La Mecque et que jamais une ville sainte n’a été choisie par eux comme capitale. Que les Chrétiens ont déjà Rome et Constantinople…

Conclusion

L’avenir de la capitale légitime de l’État d’Israël et du peuple juif reste un enjeu majeur du conflit et la pierre d’achoppement des négociations de paix.

Cependant, ce n’est ni par le terrorisme ni par la force que l’avenir de Jérusalem sera réglé. Il existe une soixantaine de solutions pacifiques envisageables sur la question. En dépit des problèmes sécuritaires, nous pouvons nous réjouir d’un constat assez éloquent et positif pour la politique israélienne : depuis 1967, les Palestiniens vivant dans la Vieille Ville circulent en toute liberté et ont choisi de bon gré la citoyenneté israélienne. Ils reçoivent comme tous les Israéliens des allocations familiales et ils bénéficient des soins médicaux les plus sophistiqués. Ils sont présents avec leurs enfants dans les quartiers modernes de Jérusalem-Ouest, dans les jardins publics et les espaces de jeux ainsi que dans les centres commerciaux. Les Lieux saints demeurent ouverts et libres pour toutes les communautés, de toutes les religions, et les touristes et pèlerins affluent sans contrainte policière.

Pourquoi donc modifier ce statu quo et ne pas poursuivre cette tolérance exemplaire et unique dans un environnement hostile ?

Face aux appels au djihad et à une troisième Intifada, nous devrions demeurer vigilants mais aussi pragmatiques, et surtout faire comprendre aux Palestiniens qu’ils mènent un faux combat ! Ils ne pourront jamais gagner la bataille de Jérusalem car notre capitale demeurera une et indivisible pour l’éternité !

Nadav Shragai

 


Pour citer cet article :

Nadav Shragai, « L’illusion du partage de Jérusalem », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/lillusion-du-partage-de-jerusalem-2/