Guerres et Paix

La Guerre d’Indépendance d’Israël, 1947-1949

La Guerre d’Indépendance d’Israël désigne le conflit qui a opposé juifs et arabes pendant la période du 30 novembre 1947 au milieu de l’année 1949.

La guerre se divise en deux phases principales :

* Avant le 14 mai 1948, alors que la Palestine est toujours sous autorité britannique, le Yichouv et les Arabes palestiniens, renforcés de l’Armée de libération arabe, s’affrontent dans le contexte d’une guerre civile. Cette période voit l’effondrement de la société palestinienne face au Yichouv et la fin définitive de ses ambitions nationalistes. Le côté arabe fait généralement référence à cette période comme al-Naqba, la “catastrophe”.
* La seconde phase débute au soir de la proclamation de l’État d’Israël, le 14 mai, qui est marqué par le retrait des Britanniques, et dure jusqu’au milieu de l’année 1949. On assiste à une guerre entre Israël et plusieurs pays arabes.

Le conflit cause la mort de plus de 6,000 Israéliens soit environ 1% de la population juive du pays en 1948.

Cette première guerre d’une série de conflits israélo-arabes a établi l’indépendance de l’État d’Israël et a divisé les terres restantes du mandat britannique sur la Palestine entre l’Égypte et la Transjordanie.

La campagne de Suez (Opération Kadesh) 1956

L’opération Kadesh est une guerre qui éclata en 1956 en territoire égyptien. Le conflit éclata entre l’Égypte et une alliance secrète, le protocole de Sèvres, formée par l’État d’Israël, la France et le Royaume-Uni, suite à la nationalisation unilatérale du canal de Suez par l’Égypte.

Cette alliance entre deux États européens et Israël répondait à des intérêts communs : les nations européennes avaient des intérêts politiques, économiques et commerciaux dans le canal de Suez, et Israël avait besoin de l’ouverture du canal pour assurer son transport maritime et souhaitait mettre fin aux attaques de fedayins qu’il subissait de plus en plus régulièrement sur son territoire. De plus cette crise est considérée comme particulièrement importante car elle survient pendant la période de guerre froide. Plus que les intérêts des pays européens, elle symbolise aussi une union encore contestée de l’Union soviétique et des États-Unis (deux blocs en opposition) et constitue donc un moment clef de cette période de conflits. L’union reste contestée car il semble qu’elle aurait aussi put être interprétée comme une sorte « d’échange de bon procédés » entre les deux puissances. Ce sont ces deux États qui ont imposé l’arrêt du conflit en renvoyant chez elles les forces françaises et britanniques.

 

La Guerre des Six Jours 1967

Elle opposa, du 5 juin au 10 juin 1967, Israël à une coalition (la Ligue Arabe) formée par l’Égypte, la Jordanie, la Syrie et l’Irak, mais des troupes vinrent aussi du Liban. L’Algérie envoya aussi des chars et avions. Cette guerre fut déclenchée comme une attaque préventive d’Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocage du détroit de Tiran aux navires israéliens fait par l’Égypte le 23 mai 1967 – acte qui constituait un casus belli. Au soir de la première journée de guerre, la moitié de l’aviation arabe est détruite. Et au soir du sixième jour, les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes sont défaites. Les chars de Tsahal ont bousculé leurs adversaires sur tous les fronts. En moins d’une semaine, l’état hébreu a triplé sa superficie : l’Égypte a perdu la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie a été amputée du plateau de Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

Plus symbolique encore de la défaite arabe est la prise de la Vieille Ville de Jérusalem.

Les résultats de cette guerre, épisode du conflit israélo-arabe, influencent encore aujourd’hui la géopolitique de la région.

 

La Guerre d’Usure, 1968-1970

Elle fut une guerre statique, le long de la ligne de cessez-le-feu de la Guerre des Six Jours, mais principalement concentrée le long du canal de Suez, et qui durera de 1968 à 1970. Son nom est prononcé pour la première fois par le président égyptien Gamal Abdel Nasser dans une déclaration qu’il fait le 23 juin 1969; “Je ne peux envahir le Sinaï, mais je peux casser le moral d’Israël par l’usure.” Nasser compte sur la poursuite de l’approvisionnement en armes par l’Union soviétique, et espère ainsi contrecarrer une contre-offensive massive israélienne, afin d’obliger en fin de compte Israël à évacuer le canal de Suez. Lorsqu’en octobre 1968, la Guerre d’Usure arrive à son paroxysme de tensions sur la frontière égyptienne, Israël construit la ligne Bar-Lev.

Le 31 octobre 1968, Tsahal organise une attaque sur la partie Nord de la frontière avec l’Égypte, et détruit ainsi la position de Banaj Hamadi. La proposition faite d’envahir les territoires situés sur l’autre rive du canal est alors rejetée, du fait du manque de matériel à la disposition de Tsahal pour traverser le canal, mais aussi pour des raisons politiques. Après quelques mois d’accalmie, en mars 1969, l’artillerie égyptienne entame des tirs intensifs contre les positions israéliennes le long du canal. Le 20 juillet 1969, Israël riposte en attaquant, par les airs, les villes égyptiennes situées le long du canal. Cette attaque fait fuir de la région 750 000 habitants égyptiens. Fin janvier-début février 1970, l’URSS fait parvenir à l’Égypte des cargaisons d’armes en quantité impressionnante. Ces dernières comprennent entre autres des missiles SAM-3, des canons “Nun-Mem”, des appareils de communication-radio accompagnés de nombreux techniciens soviétiques, des avions Yirot pilotés également par des pilotes soviétiques. 15 000 militaires soviétiques sont en outre envoyés en Égypte. Le 18 avril 1970 a lieu le premier combat entre l’aviation israélienne et des avions Mig pilotés par les Soviétiques. Le 30 juillet, 5 avions Mig sont abattus par les forces d’Israël. Suite à ce combat, Moscou fait alors pression sur les Égyptiens afin d’accepter un cessez-le-feu.

Après la signature du cessez-le-feu, sous contrôle américain, du 7 août 1970, les Égyptiens concentrent sur les bords du canal de nombreuses lances de missiles, et ce, contrairement aux accords conclus.

La Guerre d’Usure, le long de la frontière jordanienne, est menée principalement par l’OLP, accompagnée d’un soutien passif de la Jordanie. Ces attaques le long de la frontière orientale d’Israël durent jusqu’au Septembre noir en 1970, lorsque le roi Hussein renvoie l’OLP du royaume jordanien.

 

La Guerre du Kippour 1973

 

Elle opposa, du 6 octobre au 24 octobre 1973, Israël à une coalition menée par l’Égypte et la Syrie.

Le jour-même du jeûne de Yom Kippour/« Grand Pardon » par les juifs, les Égyptiens et les Syriens attaquèrent par surprise simultanément dans la péninsule du Sinaï et sur le plateau du Golan, territoires respectivement égyptien et syrien qui étaient occupés par Israël depuis la guerre des Six Jours. Après 24 à 48 heures d’avancée des armées arabes, la tendance s’inversa en faveur de l’armée israélienne qui finit par repousser les Syriens hors du plateau du Golan au bout de 2 semaines et marchait au-delà du canal de Suez dans le territoire égyptien lorsque le cessez-le-feu demandé par les Nations unies fut appliqué. Ce spectaculaire renversement de situation est notamment dû aux aides militaires américaines. Washington établit en fait un pont aérien d’acheminements d’armes à Israël le 14 octobre pour contrer le pont aérien et maritime soviétique en place le 9 octobre.

Le Conseil de sécurité des Nations unies en coopération avec les deux superpuissances par l’intermédiaire du Royaume-Uni demanda un cessez-le-feu pour laisser place aux négociations. Israël en profita pour se réarmer et prendre le dessus. L’incapacité des services secrets israéliens à détecter les signaux de la guerre et le recours israélien à la ruse aura pour conséquence un séisme politique et notamment la démission du premier ministre Golda Meir.

Cet épisode du conflit israélo-arabe fit mentir la réputation d’invincibilité d’Israël surtout que l’impact psychologique des premiers jours de la guerre à l’avantage des pays arabes a amené à la normalisation des relations entre Israël et l’Égypte et à l’ouverture des négociations de paix qui aboutirent aux accords de Camp David en 1978 et à la récupération par les Égyptiens de la péninsule du Sinaï, occupée par Israël après la guerre des Six jours de 1967. Une autre conséquence de cette guerre fut choc pétrolier de 1973, quand l’OPEP décida l’augmentation de 70% du prix du baril de pétrole ainsi que de réduire sa production.

 

La visite de Sadate à Jérusalem en 1977

 

En novembre 1977, Sadate devint le premier dirigeant arabe en visite officielle en Israël, où il rencontra le premier ministre Menahem Begin, et prit la parole devant la Knesset à Jérusalem. Il effectua cette visite après avoir été invité par Begin et rechercha un accord de paix permanent. Beaucoup d’autorités du monde arabe réagirent très défavorablement à cette visite, du fait qu’Israël était considéré comme un état voyou et un symbole de l’impérialisme.

 

 

 

La Première Guerre du Liban (Opération « Paix en Galilée ») 1982-1983

Depuis son expulsion de Jordanie en 1970, l’OLP s’était implanté au Liban, y provoquant une guerre civile et multipliant ses attaques sur le territoire israélien. En juin 1982, après plusieurs incursions pour ramener le calme (l’opération Litani en 1978 notamment) et suite à la tentative d’assassinat de l’ambassadeur israélien à Londres Shlomoh Argov, Tsahal lance l’opération « paix en Galilée » afin d’éradiquer les capacités militaires de l’OLP.

Parvenant en quelques semaines à Beyrouth, l’armée israélienne fait la jonction avec ses alliés chrétiens des Forces libanaises. Fin août, 14 000 miliciens de l’OLP sont évacués (notamment à destination de la Tunisie) par la marine française. Le fondateur des Forces libanaises, Bachir Gemayel, est élu président mais est assassiné avant de prêter serment par un groupuscule pro-syrien. Les phalangistes chrétiens pénètrent alors dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Shatila pour éliminer les groupes armés palestiniens qui y demeurent. S’ensuivirent deux nuits de violences menant à la mort de plusieurs centaines de palestiniens (460 selon les autorités libanaises, 700-800 selon le rapport des renseignements israéliens et jusqu’à 1500 selon d’autres estimations). L’émoi au niveau international et en Israël (environ 100 000 manifestants à Tel-Aviv), ainsi que la commission Kahane qui conclut à sa responsabilité indirecte, poussèrent à la démission le ministre de la défense, Ariel Sharon.

Le 17 mai 1983, le nouveau président libanais et frère du précédent, Amine Gemayel, signe un accord de paix avec Israël qui ne pourra être mis en application du fait de l’incapacité de l’armée libanaise à reprendre le contrôle des zones tenues par la Syrie et les différentes factions libanaises.

En janvier 1985, Israël retire la plupart de ses forces du Liban, conservant une zone tampon au sud du pays qu’il contrôle en coopération avec l’armée du sud Liban, un groupe armé chrétien, permettant à la Syrie d’accroître largement son influence dans le pays.

En 2000, le Premier ministre Ehoud Barak décide d’évacuer la zone de sécurité, ce retrait total mettant un terme à la présence israélienne au Liban, qui aura couté la vie à 368 soldats israéliens durant la phase « active » de la guerre, puis à celle de 289 autres jusqu’en 2000 par les actions de guérilla du Hezbollah.

 

La Première Intifada, 1987-1993

« Intifada » signifie « soulèvement populaire » en arabe. Ce qui fut par la suite appelé la « guerre des pierres » commença le 9 décembre 1987 suite à un accident de la route dans la bande de Gaza ayant coûté la vie à quatre palestiniens. Le mot s’étant répandu qu’ils avaient été assassinés par les forces israéliennes, une série d’émeutes spontanées se propagea à travers  les territoires palestiniens. Initialement résultat d’un mouvement de fond de contestation dans la société palestinienne (l’OLP, exilée à Tunis, est alors limitée dans ses moyens), l’intifada s’organise progressivement sous l’égide du « Commandement unifié de l’intifada » qui réuni les « comités populaires » des différentes localités. Ceux-ci organisent la déstabilisation de la région en s’efforçant de contraindre la population à une grève générale prolongée, boycottant les produits israéliens et s’en prenant aux employés palestiniens travaillant en Israël, causant au final une baisse de 40% du niveau de vie par rapport aux années précédentes. Mais c’est surtout pour ses violences que la première intifada sera remarquée : pas moins de  3 600 attaques au cocktail Molotov, 100 attaques à la grenade 600 attaques à l’arme à feu ainsi que d’innombrables jets de pierre sont recensées au cours des quatre premières années. Ces violences, exercées tant contre des soldats que des civils israéliens, coûteront au total la vie à 164 d’entre eux, en blessant 3 100 autres. Côté palestinien, ont dénombre quelques 2 000 tués, pour un peu plus de la moitié au cours de vengeances internes contres des « traîtres ».  Avec une armée israélienne impréparée à faire face à ce nouveau type de conflits, la première intifada restera dans les mémoires comme le premier conflit israélien au cours duquel l’image de David contre Goliath fut renversé aux dépends d’Israël dans l’image construite par les médias : le jeune palestinien masqué jetant une pierre contre un soldat israélien mieux équipé. L’instabilité se prolonge quand en 1990 le premier gouvernement Shamir tombe sur la question de la solution à apporter à la crise, notamment face aux propositions américaines contenues dans le plan Baker. L’année suivante apportera un début d’accalmie, quand l’OLP, qui s’était efforcé jusqu’alors de prendre la tête de la contestation, finit par appeler à la fin des violences avec son  engagement dans le processus diplomatique entamé lors de la conférence de Madrid la même année.

 La Conférence de Madrid, 1991

 

La Conférence de Madrid s’est déroulée sur trois jours à partir du 30 octobre 1991, accueillie par l’Espagne et soutenue conjointement par les États-Unis et l’Union soviétique. Ce fut la première tentative de la communauté internationale pour engager un processus de paix au Proche-Orient, par le biais de négociations impliquant Israël et les pays arabes dont la Syrie, le Liban, la Jordanie et les Palestiniens. Le succès de la conférence fut de favoriser des discussions de paix qui conduisirent aux Accords d’Oslo de 1993 et au traité de paix israélo-jordanien de 1994.

La Seconde Intifada

Le 28 septembre 2000, Ariel Sharon, alors à la tête du Likoud et chef de l’opposition, entreprend une visite du mont du Temple, l’esplanade des mosquées pour les musulmans. La visite avait auparavant été autorisée par le ministre de la sécurité intérieure israélien, Shlomo Ben-Ami, en coordination avec son homologue palestinien Jabril Rajoub. Au cours de la visite, des échauffourées éclatent, maîtrisées par la police israélienne.  Le lendemain, un vendredi, les prêches des imams et la radio officielle de l’Autorité palestinienne appellent « tous les palestiniens à venir défendre la mosquée d’el-Aqsa ». La visite de Sharon à proximité de cette dernière est en effet le prétexte utilisé par Arafat pour déclencher une vague d’émeutes organisées, plan prévu dès le 13 septembre après son refus des proposition de paix au sommet de camp David quelques semaines plus tôt. Les violences  se multiplient dans les semaines qui suivent, marquées notamment par des jets de pierre sur les pèlerins juifs au Mur occidental, l’attaque de la tombe de Rachel à Bethléem et la destruction de celle de Joseph à Naplouse.  Au mois d’octobre, des manifestations de grande ampleur éclatent également au sein de la communauté arabe israélienne et le 12 du mois deux soldats entrés par mégarde à Ramallah sont lynchés par la foule.

C’est dans ce contexte qu’échoue en janvier 2001 la rencontre entre représentants israéliens et palestiniens à Taba en Egypte. Le mois suivant Ariel Sharon remporte les élections et succède à Ehoud Barak comme Premier ministre. L’année 2001 vue une multiplication des attentats suicide à l’encontre de civils israéliens, notamment ceux de la discothèque Dolphinarium à Tel-Aviv et de la pizzeria Sbarro à Jérusalem. De mars à mai 2002, face à cette recrudescence de la violence, Israël entreprend de pénétrer dans les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne pour éliminer les bases arrière des terroristes : c’est l’opération Rempart, culminant avec la bataille de Jénine.

En 2003, avec la nomination de Mahmoud Abbas comme Premier ministre palestinien, l’administration Bush propose la « feuille de route », qui vise à trouver une solution par étapes au conflit. Mais le maintien de milices palestiniennes armées condamne l’initiative malgré un très temporaire cessez-le-feu de la part du Hamas et du Jihad islamique.

En 2004, alors que débute la construction de la barrière de sécurité en Cisjordanie, Ariel Sharon décide du désengagement du Goush Katif, le bloc d’implantations juives dans la bande de Gaza, créant une tempête politique. En parallèle, Tsahal intensifie son action contre le Hamas tant dans la bande de Gaza qu’à Hébron, éliminant notamment son leader le sheikh Ahmed Yassine. Le 11 novembre, Yasser Ararfat meurt dans un hôpital parisien.

Le 8 février 2005 à Sharm el Sheikh, Sharon rencontre Abbas, nouveau président de l’Autorité palestinienne,  qui s’engage à mettre un terme aux violences et à relancer la feuille de route, mettant formellement un terme à « l’intifada d’al-Aksa », et cela bien que plusieurs attentats furent commis au cours de l’année suivante et que les tirs de roquette depuis la bande de Gaza se multiplièrent.

La Seconde Guerre du Liban, 2006

Le 12 juillet 2006, le Hezbollah mène une attaque de grande ampleur en territoire israélien, qui coûtera la vie à 8 soldats israéliens. Deux autres (Ehoud Goldwasser et Eldad Reguev) sont capturés et six sont blessés.

Les jours suivants, Israël bombarde des cibles du Hezbollah à Beyrouth et au sud-Liban, ainsi que les principaux axes routiers qui pourraient servir de voie d’approvisionnement au mouvement islamique. Le chef d’Etat-major, Dan Haloutz, décide également de l’organisation d’un blocus naval du Liban.

Le 17 juillet, face à la multiplication des tirs de roquettes sur le nord d’Israël (plusieurs centaines à plusieurs milliers par jour), le Premier ministre Ehoud Olmert annonce le lancement de la phase terrestre de l’opération, baptisée « changement de direction ».  Quatre objectifs sont mis en avant : le retour des deux soldats capturés, l’instauration d’un cessez-le-feu complet, le déploiement de l’armée libanaise dans le sud-Liban, l’expulsion du Hezbollah de cette région et son désarmement en vertu de la résolution 1559 du Conseil de sécurité (2004).

La marche de Tsahal vers le Litani s’avère particulièrement difficile face au réseau de bunkers établi par le Hezbollah dans la région. Le 22, le gouvernement israélien décide de la mobilisation des forces de réserve en vue d’une invasion de grande ampleur. Malgré cela, la prise des villages de Maroun al-Ras et de Bint Jbeil fut extrêmement couteuse. Quant à celle de Atya ash-Shab, elle échoua et Tsahal y renonça après y avoir perdu 28 soldats.

Le 12 août, alors que la veille a été adopté la résolution 1701 du Conseil de sécurité qui vise à imposer un cessez-le-feu à travers le renforcement de la force d’interposition de l’ONU au sud-Liban (FINUL), Israël engage un dernier effort visant à atteindre le Litani avant que le cessez-le-feu n’entre en vigueur le 14. L’opération, engageant 30 000 soldats et réservistes, coûta la vie à 34 d’entre eux, soit les journées les plus sanglantes du conflit.

Au lendemain de la cessation des hostilités, face à un bilan mitigé pour Tsahal, est mise sur pied une commission d’enquête pour évaluer les responsabilités. Dirigée par l’ancien juge à la cour suprême Eliahou Winograd, cette commission conclut en avril 2007 à l’impréparation de l’armée, tant d’un point de vue logistique que stratégique, à une opération terrestre de telle ampleur.

Deux mois plus tars, critiqué par la commission Winograd et ayant perdu la tête du pari travailliste, le ministre de la défense Amir Peretz démissionne.

En juin 2008, les corps de Reguev et Goldwasser sont récupérés par Israël en échange de cinq membres du Hezbollah (dont Samir Kuntar) et de 200 corps de miliciens tués au cours de la guerre.

L’Opération « Plomb durci », décembre 2008 – janvier 2009

En 2005, le gouvernement Ariel Sharon décide du retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza, présentes depuis 1967, ainsi que de l’évacuation des quelques 9 000 israéliens habitant les localités du Goush Katif. L’année suivante, à la suite d’élections générales dans les territoires palestiniens remportées par le Hamas, un gouvernement de coalition est formé entre le mouvement islamiste et le Fatath. Ce gouvernement s’effondre violemment après quelques semaines, menant à la prise de pouvoir intégrale du Hamas dans la bande de Gaza.

Alors que depuis juin 2008 règne une trêve informelle entre Israël et les groupes armés palestiniens à Gaza, la situation se dégrade à partir de novembre avec une reprise massive de tirs de roquette sur le sud de l’Etat juif.

Le 27 décembre, l’aviation israélienne lance une attaque coordonnée contre plus de cent cibles, notamment le QG du Hamas, des tunnels de contrebande, des bâtiments administratifs et des stations de police contrôlés par le mouvement islamique, tuant 225 de ses membres.

Le 3 janvier, après une semaine, la phase terrestre de l’opération est lancée afin d’éliminer les caches d’armes, les usines de production de roquettes et leurs principaux points de lancement. A partir du 7 janvier, alors que les combats se concentrent dans Gaza City, la zone la plus densément peuplée, Tsahal met en œuvre un cessez-le-feu presque quotidien de trois heures pour permettre le passage de convois humanitaires à destination de la population civile. Les combats au sol en zone urbaine ont coûté au total la vie à 10 soldats israéliens, dont 4 accidentellement tués par des tirs amis.

Le 17 janvier, estimant avoir rempli ses objectifs,  Israël déclare un cessez-le-feu unilatéral, imité 24 heures plus tard par le Hamas et les autres factions armées palestiniennes.

De son côté le Hamas a maintenu 800 000 habitants à moins de 30 kilomètres de la bande de Gaza sous la menace de ses roquettes, atteignant pour la première fois Beersheba. Trois civils israéliens trouvèrent la mort et 182 autres furent blessés au cours des trois semaines de l’opération.

Malgré le succès stratégique de l’armée israélienne, celle-ci fut accusée d’avoir tué jusqu’à 926 civils contre moins de 500 miliciens selon une ONG palestinienne. De telles accusations furent reprises par le rapport du juge Goldstone pour le conseil des droits de l’homme de l’ONU. Mais, face aux contre-expertises divergentes et à l’admission par le Hamas d’avoir perdu « entre 600 et 700 hommes », corroborant les chiffres de l’armée israélienne qui reconnaît par ailleurs  que les violences dans la bande de Gaza ont entraîné la mort de près de 300 civils, le même juge Goldstone a depuis reconnu que les conclusions du rapport étaient à revoir, réfutant ainsi les accusations de crime de guerre à l’encontre d’Israël.

L’Opération « Pilier de défense », 14-21 novembre 2012

Le 14 novembre 2012, Ahmed Jabaari, le chef de la branche militaire du Hamas, auteur de l’enlèvement du soldat franco-israélien Guilat Shalit, est pris pour cible par l’armée de l’air israélienne. Ainsi débute l’opération « Pilier de défense », dont l’objectif est de mettre fin aux tirs de roquettes des groupes terroristes de Gaza contre les civils israéliens (800 roquettes de janvier à octobre 2012).

Durant l’opération, Tsahal a détruit près de 1000 rampes de lancement souterraines, des centaines de tunnels utilisés pour la contrebande d’armes et quelques dizaines de rampes de lancements de missiles à longue portée. Parmi ces derniers figurent les missiles Fajr-5 de fabrication iranienne, qui transitent en pièces détachées jusqu’à Gaza via le Soudan puis le Sinaï égyptien. Les groupes terroristes de Gaza n’ont pas hésité à s’en servir contre Tel-Aviv – où les sirènes de la guerre n’avaient pas retenti depuis la guerre du Golfe en 1991 – mais aussi, et pour la première fois de son histoire, contre la Ville sainte de Jérusalem.

Le secrétaire général de l’OTAN, le chef de la diplomatie européenne et de nombreux responsables occidentaux ont reconnu la responsabilité des groupes terroristes de Gaza dans le déclenchement de cette opération, qui s’est achevée le 21 novembre 2012 au soir par un cessez-le-feu conclu entre le Hamas et Israël sous l’égide de l’Egypte et des Etats-Unis.

Les huit jours de combats ont fait 177 victimes côté palestinien, tandis que cinq Israéliens ont trouvé la mort (dont un soldat et trois membres d’une famille à Kiryat Malachi). De façon remarquable, le nombre de victimes israéliennes a pu être contenu grâce au système de défense anti-missiles israélien appelé “Dôme de fer”.

L’Opération « Bordure protectrice », juillet-août 2014

Le 8 juillet, Israël lance l’opération “Bordure Protectrice” dans la bande de Gaza après avoir été frappé par 100 roquettes en 24 heures. Il accepte le 15 juillet un cessez-le-feu proposé par l’Egypte, que le Hamas refuse. Durant toute l’Opération, Israël acceptera par 8 fois un cessez-le-feu, systématiquement violé par le Hamas.

Dans son allocution en ouverture d’une réunion spéciale, le 18 juillet, Benjamin Netanyahou explique que l’opération terrestre a été décidée après avoir épuisé toutes les autres options : «Nous opérons uniquement contre des cibles terroristes et regrettons les victimes civiles collatérales. Ce sont les organisations terroristes – qui attaquent nos villes et nos civils et qui utilisent leur population comme boucliers humains – qui portent la responsabilité des victimes parmi les non-combattants.» Lors d’un discours prononcé au ministère de la Défense, le 20 juillet, le Premier ministre expose à nouveau la stratégie de Tsahal face au Hamas.

Les objectifs de Tsahal sont clairement définis : d’une part, la destruction de l’arsenal de roquettes et de missiles du Hamas ;  de l’autre, la neutralisation de tous les tunnels d’attaque, dont certains courent le long de la frontière jusque dans les villages israéliens, conçus pour perpétrer des méga-attentats et des enlèvements de soldats et de civils israéliens. Le 5 août, Israël annonce avoir neutralisé tous les tunnels terroristes, se retire de la bande de Gaza et redéploie ses troupes en position défensive le long de la frontière.

Au cours de l’Opération, le système antimissiles “Dôme de Fer” intercepte 584 roquettes sur les 3360 tirées sur Israël, 2303 venant frapper son territoire. Plus de 4762 sites terroristes sont ciblés par Tsahal, qui détruit totalement les 32 tunnels d’attaque du Hamas. Plus de 750 terroristes sont éliminés.

La communauté internationale soutient massivement le droit légitime d’Israël à se défendre. Le ministre britannique des Affaires étrangères Philippe Hammond, en visite en Israël le 24 juillet, souligne que le « cycle actuel de la violence a été déclenché par le Hamas.» Son homologue canadien John Baird fustige le Conseil des droits de l’Homme pour n’avoir pas condamné le Hamas. Cependant, des manifestations pro-palestiniennes sont organisées en Europe, qui servent de prétexte à des actions antisémites. Paris, Aubervilliers et Sarcelles sont ainsi le théâtre d’un antisémitisme violent.

Après une médiation avortée le 26 juillet avec le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et leurs homologues européens, turc et qatari, les pourparlers diplomatiques sont repris en main par l’Egypte. Le 6 août, des responsables égyptiens rencontrent au Caire une délégation israélienne puis des représentants palestiniens pour discuter d’une trêve qui mette durablement fin à ce conflit particulièrement meurtrier. Le 26 août, Israël annonce être parvenu à un cessez-le-feu “illimité” à Gaza.

On dénombre plus de 2000 victimes palestiniennes et des milliers de blessés. Côté israélien, six civils sont morts (dont un Bédouin et un travailleur étranger lors d’attaques de missiles sur des zones désertiques), la population civile étant massivement protégée grâce au système “Dôme de Fer”. 66 soldats de Tsahal tombent au champ d’honneur.