46 ans après, les leçons de la guerre de Kippour

46 ans se sont déjà écoulés depuis la maudite guerre du Yom Kippour, mais les séquelles sont toujours omniprésentes. Les souvenirs reviennent avec la douleur et les larmes. Ancrés dans les esprits, ils nous guettent avec un rappel permanent d’atroces et traumatisantes images, de blessures, de feu, de nuages de fumée, de corps et chars calcinés, de sueur et de sang.

La patrie était en danger mortel. Les Israéliens avaient vu la mort en face, la destruction totale de leur cher foyer national. Le général légendaire Moshé Dayan évoqua même, dans une allusion biblique, la fin du troisième Temple.

Les fils d’Israël ont combattu comme des lions, héroïquement, avec la rage de vaincre et une foi inébranlable. Après 18 jours de combats acharnés, les chars de Tsahal étaient arrivés à 101 km du Caire et à 40 km de Damas !

La bataille a certes été gagnée, mais à quel prix ? Ce fut un véritablement tremblement de terre politique et militaire qui a secoué et ébranlé la société israélienne. Cependant et aujourd’hui encore, chacun se pose des questions : Comment Tsahal, le grand vainqueur de la guerre foudroyante des Six Jours, fut-il surpris en ce jour du Grand Pardon ? Pourquoi n’était-il pas préparé et n’a-t-il pas évalué à temps les intentions offensives de l’Egypte et de la Syrie ? Pourtant, toutes les indications du Renseignement passaient tous au rouge avec un sérieux avertissement transmis in extremis par le roi Hussein de Jordanie sur un éventuel conflit armé.

La confiance aveugle des généraux de l’époque, le mépris de l’adversaire après sa forte humiliation lors de la guerre des Six Jours, et l’indifférence du gouvernement face aux menaces éventuelles, ont plongé le pays dans un mécontentement profond et une amère frustration. Depuis lors, nous avons tous juré : plus jamais ça !

Depuis, Tsahal a tiré des leçons en renforçant considérablement ses effectifs, son arsenal, sa capacité technologique de combat, et ses services de Renseignement.

46 ans après la guerre de Kippour le monde arabe demeure toujours divisé et instable tandis que l’Etat juif sauvegarde sa supériorité militaire et économique.

Moshé Dayan évoqua la fin du troisième Temple pendant la guerre de Kippour (photo Fritz Cohen/GPO)

Depuis, le Proche-Orient a changé de mains et de visages. La Syrie, l’Irak et le Yémen plongent dans le chaos tandis que les régimes égyptien et jordanien sont fragilisés par la crise socio-économique et la montée en puissance des islamistes. Dans le combat contre le terrorisme et contre les intentions hégémoniques de l’Iran, l’Egypte se trouve dans le même camp avec Israël, la Jordanie, l’Arabie saoudite, et les pays du Golfe.

Désormais, 46 ans après la guerre de Kippour, Israël n’est plus l’ennemi numéro 1 du monde arabe et aucun pays de la région, notamment l’Iran, n’ose déclencher une nouvelle guerre, malgré les discours belliqueux et toutes les menaces. La dissuasion israélienne et notre force de frappe devraient garantir notre défense et nous assurent de pouvoir gagner toutes les guerres éventuelles.

Toutefois, soyons toujours sereins et prêts à combattre contre toute hostilité extérieure, particulièrement celles de l’Iran et de ses milices. Le Hezbollah renforce ses effectifs et son arsenal militaire. Une troisième guerre du Liban est toujours à l’ordre du jour, devant l’indifférence totale de la communauté internationale. Nous devrions donc ne compter que sur nous-mêmes.

46 ans après la guerre d’octobre 1973, nous devrions toujours être sur le qui-vive, ne jamais être indifférents et toujours prendre au sérieux les intentions de nos ennemis. Avant tout, et pour pouvoir gagner toutes les batailles, nous devrions être solidaires et unis et mettre nos querelles politiques et idéologiques momentanément aux vestiaires, en attendant des jours meilleurs. Notre force militaire, économique et spirituelle est dans notre union nationale.

Toujours nous souvenir des terribles défaillances de la guerre de Kippour pour ne plus envoyer nos enfants à des guerres meurtrières et exiger des sacrifices inutiles.

Freddy Eytan

 


Annexe

Voir ici le portrait de Moshé Dayan, ministre de la Défense lors de la guerre de Kippour.


Pour citer cet article

Freddy Eytan, « 46 ans après, les leçons de la guerre de Kippour », Le CAPE de Jérusalem, publié le 6 octobre 2019: http://jcpa-lecape.org/46-ans-apres-les-lecons-de-la-guerre-de-kippour/

NB : Sauf mention, toutes nos illustrations sont libres de droit.

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