L’impact du coronavirus sur Israël, les Palestiniens et la paix

Coronavirus

Les maladies contagieuses n’ont pas de frontières. Elles ne font pas de distinction entre les peuples, les pays et les religions et ne reconnaissent pas les conflits. Elles ne respectent pas les traités, les armistices ou les cessez-le-feu. Elles affectent donc tous les États de la planète et les individus de la population mondiale, posant ainsi à tous des défis sanitaires, économiques et sociaux.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), composée de 194 États membres, avec plus de 150 bureaux régionaux dans six régions, a été créée en 1948 avec l’objectif, comme indiqué dans sa constitution, de «la réalisation par tous les peuples du plus haut niveau possible de la santé.”

Toutefois, la réglementation internationale des maladies contagieuses par l’Organisation mondiale de la Santé n’est pas obligatoire et dépend de la bonne volonté et de l’ouverture des États pour pouvoir fournir des informations vitales et opportunes et permettre à l’organisation de prendre des mesures nécessaires pour mettre fin à la pandémie.

Les problèmes juridiques internationaux tels que la violation éventuelle des droits de l’Homme et de la liberté de circulation se posent face aux restrictions de voyage et de commerce imposées par les États comme moyen de stopper la propagation du virus.

Au Moyen-Orient, les Israéliens et les Palestiniens ont développé des cadres de coopération pour prévenir la propagation des maladies contagieuses. Cette coopération ne doit pas être entravée par l’incitation, la haine et l’hostilité.

La collaboration, l’ouverture, la bonne foi et le besoin réel de protéger et de guérir les populations de la région face à la pandémie du Corona devraient conduire à réaliser des relations de bon voisinage, à renforcer la confiance mutuelle entre Palestiniens et Israéliens, comme base de bonne foi et de paix.

La lutte contre la propagation du coronavirus devrait mettre aux vestiaires,  l’hostilité, la suspicion, l’incitation et la haine, et servir de facteur central pour instaurer la confiance mutuelle, l’unité régionale et internationale, l’assistance et la coopération.

Avec un immense défi les pays et les peuples du Moyen-Orient n’ont d’autre choix que de combler les écarts politiques, religieux et historiques entre eux.

La Conférence pour la paix au Moyen-Orient réuni à Madrid en 1991 a établi un groupe de travail multilatéral sur les ressources en eau, présidé par les États-Unis, avec le Japon et l’UE en tant que coorganisateurs. 

La Déclaration de principes sur les Accords d’Oslo de 1993 sur les arrangements intérimaires d’autonomie, traite de la coopération dans les programmes économiques et de développement. Elle a établi un programme de mise en valeur de l’eau pour la coopération et la gestion des ressources en eau. 

Le traité de paix de 1994 signé entre la Jordanie et Israël contient une annexe II spéciale consacrée à l’eau, établissant un régime bilatéral de régulation des débits d’été et d’hiver, de stockage et de lutte contre la pollution. 

De même, l’Accord intérimaire israélo-palestinien de 1995 (“Oslo II”), annexe III, article 40, reconnaissait les droits des Palestiniens à l’utilisation de l’eau et établissait un régime de surveillance israélo-palestinien pour la gestion de l’eau douce, le contrôle des eaux usées et l’utilisation durable des ressources disponibles. 

Israéliens, Jordaniens et Palestiniens ont donc reconnu la grave pénurie d’eau et la nécessité de développer des sources supplémentaires grâce à la coopération régionale et internationale et à la prévention conjointe de la pollution. 

Dans le domaine des maladies contagieuses, la base de la coopération entre les Palestiniens et Israël a été énoncée dans le même accord intérimaire de 1995. L’article 17 du protocole concernant les affaires civiles – Israël et l’OLP ont convenu et se sont engagés à “échanger des informations sur les épidémies et les maladies contagieuses, [à] coopérer pour les combattre et … développer des méthodes d’échange de dossiers et documents médicaux.

Ils sont également convenus que « les systèmes de santé d’Israël et de la partie palestinienne maintiendront de bonnes relations de travail dans tous les domaines, y compris l’entraide en matière de premiers secours en cas d’urgence, l’enseignement médical, la formation professionnelle et l’échange d’informations.

En fait, au fil des ans, les experts Israéliens et Palestiniens ont collaboré efficacement pour prévenir et traiter les maladies. Ils ont étudié 148 projets de coopération qui ont réuni 67 organisations principalement non gouvernementales. La plupart des participants à ces programmes de santé – Juifs, musulmans et chrétiens, laïcs et religieux, et ayant d’opinions politiques diverses se sont déclarés très satisfaits du résultat et souhaitaient continuer à travailler ensemble. 

En 2005, le Croissant-Rouge palestinien et le Magen David Adom d’Israël – ont signé un protocole d’accord sur les dispositions opérationnelles visant à renforcer la coopération dans l’exécution de leurs mandats humanitaires respectifs, en facilitant la circulation des ambulances et des patients, échanger des informations, des connaissances et des expériences et coopérer dans le domaine des banques de sang. 

Alors que l’étendue de la collaboration palestinienne et israélienne dans le domaine de la santé a fluctué au fil des ans en raison des restrictions de voyage, des problèmes de sécurité et des tensions politiques entre les dirigeants et les peuples respectifs, la prise de conscience que la collaboration sanitaire et médicale est néanmoins essentielle et souvent vitale a toujours existé au premier plan dans des situations de crise telles que la crise actuelle du coronavirus.

Récemment, le président israélien Reuven Rivlin, dans une conversation téléphonique avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a appelé les deux parties à coopérer pour faire face à la maladie. « Le monde est confronté à une crise qui ne fait pas de distinction entre les personnes ou leur lieu de résidence », a déclaré Rivlin. « La coopération entre nous est vitale pour assurer la santé des Israéliens et des Palestiniens. »

40.000 travailleurs palestiniens sont entrés en Israël depuis le déclenchement de l’épidémie et prévoyaient d’y rester un à deux mois.

Ces jours-ci, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh, a exhorté les travailleurs palestiniens en Israël à rentrer chez eux.

En conclusion, avec une forte prise de conscience de l’importance vitale de la coopération, de la collaboration, de l’ouverture, de la bonne foi et de la nécessité réelle de protéger et de guérir les populations de la région face à la pandémie de Corona, espérons d’ouvrir la voie à des relations de bon voisinage et renforcer la confiance mutuelle entre les Palestiniens et les Israéliens.

L’incitation à la haine, par le biais des médias et les réseaux sociaux ou par des dirigeants palestiniens notamment sur Twitter, dans les circonstances actuelles aggrave la situation et risque de nuire et de saper les efforts sincères des autorités médicales professionnelles dans les deux camps.  

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