Le plateau du Golan et la paix avec la Syrie

Ehud Olmert  vient  de passer ses vacances de Pessah dans un kibboutz du plateau du Golan. Depuis les hauteurs, il a contemplé le magnifique panorama et  a admiré l’eau miroitante du lac de Tibériade. Serait-il un dernier regard avant de restituer ce plateau  aux Syriens? Olmert est-il vraiment prêt à rendre le Golan à Bachar el Assad ?  Se retirer du plateau stratégique et tactique de 67 km de long et de 25 km de large, conquis en juin 1967, par le feu et par le sang,  et à la suite d’un harcèlement de tirs de canons syriens sur les villages de la région? L’expérience de la guerre de Kippour nous enseigne qu’une force stationnée sur le mont Hermon (“les yeux et les oreilles d’Israel”) peut empêcher une percée syrienne ou libanaise et transformer une tête de pont en sourcière. En plus, les sources d’eau qui alimentent l’Etat juif  sont concentrées dans la partie septentrionale des hauteurs du Golan. La sécurité de ces sources dépend d’une présence physique et de l’épaulement  du Hermon.Le 14 décembre 1981, la Knesset décide à l’initiative de Menahem Begin d’annexer le plateau du Golan. Une loi toujours en vigueur.
Pour toutes ces raisons et ces atouts stratégiques et face à la faiblesse du régime syrien cherchant à sortir de l’isolement international, Ehud Olmert ne pourra rendre le Golan. Alors que les négociations de paix avec les Palestiniens piétinent, Olmert qui se trouve aujourd’hui en position de force,  cherche d’autres issues.  Il lance des ballons d’essai et  veut sonder les vraies intentions de Bachar Assad. C’est un moment propice car des révélations sont faites au Congrès américain sur les liens nucléaires  de la Syrie avec la Corée du Nord et sur les engagements  de Damas avec l’Iran et le Hezbollah libanais.

Une paix stable au Proche-Orient passe sans doute par Damas mais des garanties solides, et un consensus prévu par un referendum, sont nécessaires avant toutes négociations. L’exigence d’une paix véritable avec la Syrie et notamment des relations diplomatiques complètes sont impératives. Seule la garantie d’une vraie normalisation  sans aucune condition  préalable serait un gage pour entamer sincèrement des négociations de paix avec le lionceau de Damas.  C’est cette logique qui  a inspiré tous les gouvernements israéliens depuis 1967 et elle doit-être celle  de l’actuel Premier ministre.