Le double jeu palestinien et la mauvaise foi de la gauche israélienne
Depuis que Benjamin Netanyahou a repris le pouvoir et dirige une majorité de droite, il est sur la sellette et dans l’œil du cyclone. Les chancelleries, les instances internationales, le monde arabe, la presse locale et internationale l’accusent de torpiller les négociations de paix avec les Palestiniens. L’opposition et les mouvements de gauche le qualifient de “manipulateur”, de “jongleur” et de n’avoir qu’un seul but: “survivre” au sein de sa coalition. Pourtant, Netanyahou a changé de cap et a évolué dans ses pensées. Fils d’historien de la droite irréductible, adepte de Jabotinski, il est prêt à abandonner “le Grand Israël” et créer un Etat palestinien. Depuis son discours historique à Bar Ilan, il a parcouru un long chemin vers la paix. Il a entamé des négociations sincères et directes avec Mahmoud Abbas et a pris une décision grave et sans précédente dans l’histoire du conflit en gelant pendant dix mois la construction dans les Territoires. Face aux pressions américaines et européennes et devant la colère justifiée des résidents juifs de Cisjordanie, il a tenu ses promesses et a fait des concessions majeures pour pouvoir sortir de l’immobilisme. Ce moratoire a donc expiré et Netanyahou a logiquement repris la construction. Aujourd’hui, on lui reproche de saboter le processus. Le Président Obama demande de prolonger le gel pour encore deux mois en lui promettant des merveilles? Pourquoi prolonger le moratoire? Les Palestiniens ont-ils fait un seul geste constructif vers la paix durant ces dix derniers mois? N’ont-ils pas toujours des prétextes pour ne pas affronter les vrais problèmes: le tracé des frontières, le retour des réfugiés et l’avenir de Jérusalem?! Le gel a été une erreur de la part de Netanyahou et les exigences du président Obama en annonçant la création d’un Etat palestinien en 2011 sont aussi naïves et prématurées. Mahmoud Abbas ne souhaite pas devenir le fondateur de la moitié de l’Etat palestinien. C’est clair, tant que le Hamas règne à Gaza, il n’y aura pas de processus complet et viable entre Israël et l’Autorité palestinienne. Donc, toutes les déclarations arabes ne sont que de mauvais prétextes. Elles sont justifiées pour dissimuler le véritable motif de leur action: délégitimer l’Etat juif dans l’arène internationale. Netanyahou a compris depuis longtemps le manège et prouve jusqu’à ce jour habilité et pragmatisme. Avant que le dossier ne soit renvoyé au Conseil de Sécurité de l’ONU, il devrait renforcer sa position au sein du gouvernement et resserrer les liens avec l’administration américaine, seule capable d’imposer le veto.
Quant à l’opposition, elle devrait être plus active pour soutenir le Premier ministre dans ses démarches pour la paix, l’encourager et lui accorder un “filet de sécurité” pour pouvoir rejoindre le gouvernement sans délai. Devant les enjeux de la paix et face aux menaces de l’Iran, du Hezbollah et du Hamas, la gauche israélienne dans son ensemble demeure indifférente et joue la mauvaise foi. Ses militants descendent par milliers dans la rue pour dénoncer des “injustices” et surtout pour soutenir une autre cause, celle des Palestiniens. Hélas, quand un gouvernement de droite est au pouvoir, les manifestations de solidarité de la gauche en faveur du processus de paix sont toujours interdites.