Jeremy Corbyn et la résurgence de l’antisémitisme en Europe

L’antisémitisme relève à nouveau la tête avec le phénomène Jeremy Corbyn, chef du parti travailliste britannique.

Une grande partie de l’inquiétude concernant Corbyn émane de nouvelles révélations sur ses activités antérieures qui concernent surtout ses interventions sur le conflit israélo-arabe.

Il y a déjà une décennie, Corbyn avait qualifié le Hamas et le Hezbollah de « mes amis ». Il préconise, aujourd’hui encore, que ces mouvements islamistes, sunnites et chiites, ne figurent plus sur la liste noire du terrorisme britannique.

En 2014, Corbyn était présent au cimetière de Tunis à l’invitation de l’Autorité palestinienne. Il déposa une gerbe sur les tombes des dirigeants de Septembre noir, ces terroristes palestiniens responsables du massacre de 11 athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich de 1972.

Corbyn fait campagne pour libérer de prison des terroristes palestiniens détenus pour leur rôle dans l’attentat du 26 juillet 1994 contre l’ambassade d’Israël à Londres. Une voiture piégée avait explosé près du bâtiment et une vingtaine de personnes furent blessés. Quelques heures plus tard, juste après minuit, une autre voiture piégée explosa devant le 13 rue Balfour à Londres, siège d’institutions juives, blessant six personnes.

Rappelons que ces deux attaques ont été perpétrées une semaine seulement après le terrible attentat contre la communauté juive de Buenos Aires où 80 personnes ont été tuées et 330 blessées. Et deux ans après, toujours dans la capitale argentine, il y eut l’explosion à l’ambassade d’Israël. 29 personnes ont été tuées, dont quatre diplomates israéliens, ainsi que 220 blessés et des dégâts considérables furent causés au bâtiment de l’ambassade. Ces attentats, comme ceux de Londres ont été commandités par les Ayatollahs d’Iran et perpétrés par le Hezbollah chiite libanais.

Les terroristes palestiniens ont contribué à commettre des attentats sur le sol britannique. Ils ont été poursuivis et reconnus coupables par des tribunaux britanniques. Alors, pourquoi Jeremy Corbyn appelle-t-il cela un faux procès et tente-t-il de faire sortir ces terroristes de prison ?

Corbyn soutient les terroristes du Hamas comme ceux du Hezbollah ainsi que les Ayatollahs d’Iran. Il est complaisant avec l’islamo-gauchisme et encourage des ONG pro-palestiniennes et le BDS. Pis encore, il compare les soldats de Tsahal à des nazis.

Corbyn est également au cœur du débat sur la définition même de l’antisémitisme. Il a refusé d’accepter les clauses sur la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah, acceptées par 31 pays, dont 24 membres de l’Union européenne.

Jeremy Corbyn nie le fait qu’accuser automatiquement les Juifs de double allégeance soit une accusation antisémite.

Il nie que la remise en question du droit du peuple juif à sa propre autodétermination soit une forme antisémite.

Il rejette le fait que sa comparaison entre la politique israélienne et celle des nazis soit considérée comme antisémite.

Si l’antisémitisme est légitimé en Grande-Bretagne, il risque d’être diffusé dans le monde entier

Il est clair que ce type ignoble de diabolisation du peuple juif est un acte d’antisémitisme classique. Si cette doctrine sur Israël et les Juifs est légitimée en Grande-Bretagne, source exemplaire de démocratie, il existe donc un réel danger que cette sorte d’idéologie soit légitimée et véhiculée à travers le monde entier.

Le gouvernement israélien a eu raison de fustiger le chef du Labour juste après la publication par le Daily Mail de photos montrant Jeremy Corbyn tenant une couronne de fleurs lors d’une cérémonie en hommage aux terroristes palestiniens, et surtout pour sa comparaison entre l’occupation nazie et les opérations militaires israéliennes.

La conduite révoltante de Corbyn dévoile bien le visage de ce personnage dangereux qui pourrait un jour diriger l’ancien Empire britannique. Ses propos antisionistes et antisémites sont graves et inquiétants car ils réveillent la bête immonde non seulement au sein du parti travailliste britannique, mais à travers toute l’Europe.

La Grande-Bretagne comme l’État d’Israël doivent s’opposer fermement à ce nouveau fléau. Une campagne tous azimuts devrait être lancée pour mettre un terme définitif à la conduite scandaleuse et révoltante de Corbyn. Il ne s’agit pas seulement d’une campagne politique intérieure mais de prévenir une vague antisémite et anti-israélienne en Europe et ailleurs.

Dore Gold

 


Voir l’analyse de Dore Gold en vidéo (en anglais) : 

 


Pour citer cet article :

Dore Gold, « Jeremy Corbyn et la résurgence de l’antisémitisme en Europe », Le CAPE de Jérusalem, publié le 31 août 2018 : http://jcpa-lecape.org/jeremy-corbyn-et-la-resurgence-de-lantisemitisme-en-europe/

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