La mort d’un monstre à Damas
L’assassinat du terroriste Samir Kuntar à Damas marque une nouvelle phase audacieuse dans le combat contre le terrorisme iranien.
Déjà en janvier 2015, un général des Gardiens de la Révolution iranienne et avec lui plusieurs membres du Hezbollah, dont Jihad Mughniyeh, furent tués par un raid israélien près de Kuneitra sur le plateau du Golan. Le but est d’éviter à tout prix que ce plateau stratégique se transforme en un nouveau front iranien contre l’Etat juif.
Samir Kuntar était un terroriste libanais d’origine druze. Engagé dans les rangs du Front de Libération de la Palestine, il est l’auteur d’un des actes terroriste les plus cruels qu’a connu le pays. Le 22 avril 1979, sur la plage de Nahariya, une ville balnéaire israélienne située à la frontière libanaise, il prend en otage plusieurs civils innocents. Il tue lâchement quatre personnes, dont un père de famille, lui arrache sa petite fille âgée de 4 ans et lui fracasse la tête avec la crosse de son fusil.
Cette bête humaine a été condamnée cinq fois à la prison à perpétuité.
Il est relâché en 2008, suite à la Seconde guerre du Liban, en échange des dépouilles des soldats israéliens Régev et Goldwasser. Accueilli en grande pompe à Beyrouth et en héros par le Secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, Kuntar se converti au chiisme, et du jour au lendemain, est chargé de mettre sur pied une infrastructure terroriste sur le plateau du Golan.
En septembre 2015, le Département d’Etat américain ajoute Samir Kuntar sur la liste noire des terroristes dangereux de la planète.
Le 19 décembre 2015, la boucle se referme et il est tué au moment même où il préparait dans son QG de Jaramana dans la banlieue de Damas, une attaque terroriste contre des Israéliens.
Rappelons que le quartier de Jaramana, situé dan la partie sud-est de la capitale syrienne, est aussi un lieu de pèlerinage chiite. Non loin se trouve le site de Set Zaynab (la fille de l’imam chiite Ali et petite-fille du prophète Mahomet). Des dizaines de combattants libanais du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution ont été tués pour protéger ce site religieux. Notons que depuis le déclenchement de la guerre civile en Syrie on dénombre plus de 1500 combattants du Hezbollah tués.
Il faut souligner que le raid mené à Damas contre Samir Kuntar a eu lieu dans un contexte géopolitique complexe, au moment où les forces aériennes russes ainsi que la coalition occidentale mènent des raids quotidiens contre l’organisation de l’Etat islamique Daesh.
Il est aussi important de noter que la coordination entre Israël et la Russie concernant les zones de vol et des cibles d’attaque dans le théâtre syro-libanaise fonctionne jusqu’à présent dans un contexte fort sensible et après qu’un avion de chasse russe fut abattu par la DCA turque.
Probablement faudra-t-il s’attendre à des représailles de la part de l’Iran. Le Hezbollah tentera de lancer des attentats contre des cibles israéliennes sur le plateau du Golan ou à l’étranger. En dépit la signature de l’Accord de Vienne avec les pays occidentaux sur le nucléaire, l’Iran n’a pas abandonné son soutien aux actions terroristes du Hezbollah.
Avec l’assassinat de Samir Kuntar à Damas, Israël prouve une fois encore que tous les auteurs des attentats terroristes seront tôt ou tard châtiés.
Shimon Shapira et Michael Segall
Pour citer cet article :
Shimon Shapira et Michael Segall, « La mort d’un monstre à Damas », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/10180-2/