Netanyahou à Paris: l’amitié dans le changement géopolitique

La visite du Premier ministre israélien à Paris est importante dans le contexte intérieur, régional et international, et à la veille des élections américaines. Sa dernière visite remonte au début du mois de mai 2011 quand Nicolas Sarkozy était encore au pouvoir.

Netanyahou débarque cette fois-ci au moment d’une campagne électorale agitée et après avoir fusionné avec le parti d’Avigdor Lieberman. En créant le bigbang politique, le bloc de la droite nationaliste se renforce face à une montée en puissance de l’intégrisme musulman dans le monde arabe, et devant les menaces d’un embrasement de toute la région. Toutefois, cette fusion pourrait avoir des conséquences négatives sur l’échiquier diplomatique et isole Israël dans l’arène internationale, au moment même où le processus de paix avec les Palestiniens est sans issue et se trouve dans une impasse.

Il est bien regrettable que le président François Hollande n’ait pas reçu le Premier ministre Netanyahou juste après son élection et ne s’est pas non plus rendu en Israël comme l’a fait à plusieurs reprises son prédécesseur.

Depuis son installation, François Hollande a préféré rencontrer deux fois le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il a aussi choisi avec maladresse de recevoir au Palais de l’Elysée, et en présence des deux ambassadeurs des deux pays respectifs, la représentante de l’opposition israélienne, Sheli Yehimovitch, du parti travailliste… pour discuter entre autres des “affaires intérieures” et de la reprise du processus de paix avec les Palestiniens. Pourtant, il va de soit que dés qu’un président s’installe à l’Elysée il ne favorise pas ses sympathies en réclamant une politique politicienne…

La France socialiste de François Hollande et de Laurent Fabius demeure un acteur ami et influent au Moyen-Orient et au Maghreb. Sur la menace iranienne comme sur la crise syrienne, et le combat contre le terrorisme djiadiste, Jérusalem et Paris se concertent et partagent les mêmes analyses. Dans ce contexte, nous souhaitons que la France soit aussi ferme vis-à vis du Hamas et du Hezbollah, deux mouvements terroristes qui sabotent la paix et déstabilisent toute la région. Nous espérons également que la France ne fera pas cavalier seul en soutenant unilatéralement l’adhésion de la Palestine comme membre non étatique au sein de l’ONU.

Suite à la visite de l’émir du Qatar à Gaza, la France devrait aussi éviter toute démarche aboutissant à une reconnaissance politique du Hamas. Lors de cette visite, il est aussi signifiant que la France condamne avec vigueur le lancement des roquettes et des missiles contre les villages israéliens et que l’AFP cesse de rabâcher le terme: les “activistes du Hamas”, une formule dépassée, employée pour le FLN avant l’indépendance de l’Algérie…une ancienne colonie française située à plus de deux mille kilomètres de Paris… Rappelons une fois encore que le Hamas est un satellite des “Frères musulmans” installé à une soixantaine de kilomètres seulement de Jérusalem et de Tel-Aviv… Le Hamas est surtout une organisation qui prône la lutte armée et qui agit avec force pour la destruction définitive de l’Etat Juif!

Enfin, la visite du Premier ministre israélien à Toulouse, sur le lieu de l’attentat monstrueux contre une famille juive est à la fois politique et symbolique. Elle prouve le lien solide et l’attachement indéfectible entre Israël et les Juifs de France. Elle signale que l’époque de Vichy est certes révolue, mais il est du devoir des autorités françaises, de combattre inlassablement contre le terrorisme et contre la haine du Juif, en garantissant la sécurité absolue de notre communauté, qui elle, demeure toujours fidèle à la France et aux lois républicaines.