« Marche du Retour » – Aspects politiques et juridiques
Ces derniers jours, les projecteurs de la presse internationale étaient braqués sur la bande de Gaza. Des milliers de Gazaouis affluaient de partout vers la barrière frontalière qui les sépare d’Israël.
Les organisateurs espéraient que ces marches se dérouleraient d’une manière calme et pacifique, mais malgré les communiqués publiés dans ce sens, les événements ont dérapé vers des affrontements et des émeutes.
Le double jeu du Hamas a été dévoilé au grand jour car l’organisation terroriste qui contrôle toute la bande de Gaza a pris en otage les manifestants, et avait introduit dans la foule de nombreux combattants.
Ainsi, cette manifestation s’est transformée brutalement en champ de bataille et en une série d’actes de violence. Des engins incendiaires ont été lancés contre Tsahal le long de la frontière, des explosifs furent placés sur la barrière de sécurité pour pouvoir la franchir, et des tirs ont été dirigés vers les soldats tout en tentant de pénétrer en territoire israélien. Pis encore, les pneus brulés ont provoqué un énorme nuage noir de carbone toxique. Il a causé des dommages aux manifestations eux-mêmes et à tout le voisinage une forte pollution écologique.
La communauté internationale a du mal à voir les événements tels qu’ils se sont réellement produits.
En dépit des actes de violence du Hamas, les dirigeants de la communauté internationale semblent « fermer les yeux ». Dans leur esprit, il s’agissait bien d’une manifestation pacifique – une haflah, un pique-nique, une fête bonne-enfant et pacifique qui fut perturbée par l’armée israélienne utilisant une riposte excessive et disproportionnée dans le but précis de causer des pertes aux manifestants pacifiques et silencieux.
Il semble une fois encore que l’hypocrisie internationale traditionnelle et sélective l’emporte sur la réalité du terrain.
Comme de coutume, à chaque fois qu’Israël agit pour contrer des actes de violence et de terreur, et pour empêcher des tentatives d’infiltrations illégales et violentes à sa frontière, le monde s’éveille et réagit en chœur en appelant à une enquête internationale.
Ces appels représentent un véritable phénomène à chaque fois que l’Etat juif ose réagir en légitime défense. Sans attendre, automatiquement, de nombreuses voix de leaders et de « responsables officiels » se font rapidement entendre. Comme le Secrétaire général de l’ONU, la chargée des Affaires étrangères auprès de l’Union européenne, Federica Mogherini, ou même le pape, ainsi que des organisations non-gouvernementales (ONG) ostensiblement impliquées dans les droits de l’Homme.
L’hypocrisie est d’autant plus évidente que ces appels sont dirigés uniquement vers Israël, ignorant toute violence exercée contre lui, et dans l’ignorance totale des événements meurtriers et véritablement choquants qui se déroulent dans le monde dans lesquels des milliers de personnes sont massacrées quotidiennement sans que leurs assassins ne soient ni condamnés ni punis ou qu’une enquête sérieuse soit engagée contre ces crimes barbares.
Hélas, dans les réalités politiques d’aujourd’hui tout est permis, il est beaucoup plus facile de s’unir et de condamner Israël. Ainsi, on détourne l’attention internationale des dossiers brûlants sur lesquels la communauté internationale n’est pas capable de parvenir à un consensus en raison d’intérêts économiques et politiques.
Soulignons une fois encore, qu’à chaque fois qu’Israël se trouve dans l’obligation de se défendre, son armée agit toujours selon des règles, des ordres et un code de conduite précis. Tsahal prend toutes les mesures d’enquête et disciplinaires nécessaires pour s’assurer que ses soldats opèrent conformément aux ordres concernant l’utilisation d’armes à feu. L’état-major de l’armée tire également, et après chaque opération, des conclusions appropriées et adéquates.
Malheureusement, les divers organismes internationaux fonctionnent sur la base du vote automatique et donc obtiennent sans difficulté une majorité politique. Cela concerne également tous ceux officiellement engagés dans les dossiers du droit de l’Homme. Ils profiteront de cette « opportunité en or » pour adopter une nouvelle série de résolutions condamnant Israël, pour ouvrir des enquêtes internationales et des procédures judiciaires contre les dirigeants et les soldats israéliens.
Soulignons que l’armée israélienne enquête systématiquement sur toutes les situations d’utilisation de tirs réels, prend les mesures appropriées et tire les conclusions nécessaires. On pourrait supposer que même le double jeu de la communauté internationale ne peut ignorer ce facteur. Donc, la prévisibilité et l’hypocrisie sont si flagrantes qu’elles manquent totalement de crédibilité et de sérieux.
Dans ce contexte, nous assisterons probablement prochainement à la marche habituelle, grotesque et très médiatisée des représentants palestiniens au siège de la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye. Ils déposeront une nouvelle série de plaintes contre les dirigeants et soldats israéliens, dans une conviction bien erronée que la CPI est un tribunal d’”arrière-cour” des Palestiniens. Il est improbable que leurs plaintes soient recevables.
ANNEXES
Arrangements “frontaliers” dans la bande de Gaza conformément à l’Accord d’Oslo II de 1995.
On trouvera ci-après les dispositions de l’Accord intérimaire israélo-palestinien de 1995 (Annexe I – Sécurité et redéploiement) concernant la « ligne de délimitation » (la frontière) avec la bande de Gaza et le périmètre de sécurité convenu.
- Il est convenu que dans ce périmètre de sécurité il y aura des mesures de sécurité spéciales visant à empêcher les infiltrations à travers la ligne de démarcation ou l’introduction dans le périmètre de sécurité des armes, munitions ou équipements connexes, à l’exception des armes, munitions ou équipements de la police palestinienne.
- Quiconque prétend que la frontière est unilatéralement imposée par Israël et que le périmètre de sécurité n’est pas autorisé devrait se voir rappeler ces dispositions convenues de l’accord d’Oslo 2.
- De toute évidence, cette disposition envisage les dangers inhérents aux tentatives d’approche de la frontière et d’introduction d’armes et de munitions, etc.
ARTICLE VI
Arrangements de sécurité dans la bande de Gaza
- La ligne de demarcation.
- Aux fins du présent Accord seulement, et sans préjudice des négociations sur le statut permanent des frontières, la ligne délimitant les limites Nord et Est de la bande de Gaza suit la clôture au sol, telle qu’elle est délimitée sur la carte 2 par une ligne verte (ci-après “la ligne de délimitation”) et n’aura aucun autre effet.
- Les parties réaffirment que, tant que le présent accord sera en vigueur, la clôture de sécurité entre la bande de Gaza et Israël restera en place et que la ligne délimitée par la clôture ne fera autorité qu’aux fins du présent accord.
- Périmètre de sécurité.
- Il y aura un périmètre de sécurité le long de la ligne de délimitation à l’intérieur de la bande de Gaza tel que délimité sur la carte 2 jointe par une ligne verte cassée (ci-après “le périmètre de sécurité”).
- Conformément aux dispositions du présent accord, la police palestinienne sera responsable de la sécurité dans le périmètre de sécurité.
- La police palestinienne appliquera des mesures de sécurité spéciales visant à empêcher les infiltrations à travers la ligne de délimitation ou l’introduction dans le périmètre de sécurité des armes, munitions ou équipements connexes, à l’exception des armes, munitions ou équipements de la police palestinienne autorisés par les autorités compétentes.
- Les activités de la police palestinienne à l’intérieur du périmètre de sécurité seront coordonnées par l’intermédiaire du DCO concerné. Les activités de sécurité en Israël à proximité de la ligne de démarcation qui affectent directement l’autre partie seront coordonnées avec la police palestinienne par l’intermédiaire du DCO concerné.
Alan Baker
Pour citer cet article :
Alan Baker, « “Marche du Retour” – Aspects politiques et juridiques », Le CAPE de Jérusalem, publié le 12 avril 2018: http://jcpa-lecape.org/marche-du-retour-aspects-politiques-et-juridiques/