L’hypocrisie et le double jeu de l’Europe
L’Europe et la France en particulier mènent dans notre région une politique toujours favorable à la solution du problème palestinien. Depuis la fameuse Déclaration de Venise adoptée le 13 juin 1980, l’Europe des Neuf comme celle aujourd’hui des 27: “n’acceptent aucune initiative unilatérale qui ait pour but de changer le statut de Jérusalem et sont profondément convaincus que les colonies de peuplement israéliennes représentent un obstacle grave au processus de paix. Ils considèrent toujours que la modification démographique et immobilière dans les territoires arabes occupés sont illégale au regard du Droit international”.
Voilà déjà plus de trois décennies que nous entendons la même rengaine et les mêmes leçons de morale. Et pourtant, certains pays en Europe gèrent des territoires outre mer à des milliers de kilomètres de leurs capitales respectives… Au moment où les Palestiniens prennent une décision unilatérale comme la dernière à l’ONU, elle est automatiquement tout à fait légitime à leurs yeux. Mais quand l’Etat juif construit des appartements dans sa propre capitale et dans un territoire qui demeure “disputé”, eh bien, c’est toujours la condamnation unanime! Les Européens se fâchent en nous menaçant de rappel d’ambassadeurs et de rétorsions. Cela s’appelle double jeu, incohérence politique, et ignorance du terrain… Pourquoi ne pas dire clairement à l’opinion publique internationale les 4 vérités à savoir: Nous sommes toujours traumatisés et complexés par notre propre colonisation. Nous avons terriblement peur!!! Nous sommes en désarroi face à la crise économique! Nous sommes impuissants devant les vagues d’immigration musulmanes qui envahissent nos pays! Nous craignons surtout des attentats si nous ne céderont pas au chantage des islamistes! Nous n’avons pas donc pas le choix de collaborer et mener une politique mercantile avec les pays riches en pétrole et en gaz comme l’Arabie Saoudite ou l’émirat du Qatar!
Lors du dernier vote automatique à l’ONU, la France a réussi par sa position aveugle en faveur de la cause palestinienne à entrainer la majorité des pays européens. Paris s’est toujours distinguée par sa politique arabe et depuis l’embargo du général De Gaulle en 1967 la France fut toujours la pionnière pour “punir” cet “Etat juif, fier et dominateur”!
Soulignons que depuis 1948 à ce jour, l’ONU demeure impuissante dans la solution du conflit Israélo-arabe. Cette Assemblée a adopté plus d’un millier de résolutions au détriment de l’Etat juif sans être capable d’imposer leurs applications.
Le dernier vote en faveur des Palestiniens fait partie du ridicule de la situation et de l’extravagance du monde diplomatique et en particulier européen. Déjà en novembre 1974, Yasser Arafat fut la superstar du théâtre de l’absurde en montant à la tribune avec un revolver à la ceinture… Nous sommes souvent incapables de comprendre la marche du monde occidentale et ses histoires rocambolesques, et à chaque fois nous observons la scène onusienne avec amertume et nous restons bouche bée devant une salle en délire et des représentants européens bêtement enchantés.
Pourtant, la démarche des Palestiniens était unilatérale et contraire aux accords signés, mais l’Europe comme d’habitude hypocrite laisse faire.
Le discours de Mahmoud Abbas manquait d’audace et n’a pas saisi l’importance du moment historique, il n’a pas mis un terme définitif à la belligérance! Dans son récit il a évoqué comme d’habitude les souffrances de l’occupation, les injustices du passé enrichies de falsifications de la propre histoire du peuple juif. Il a omis avec mépris notre combat inlassable sur cette terre sainte et trois fois millénaire, et a rejeté notre juste et légitime cause. Et voilà que les représentants européens applaudissent….
Nous avons nous aussi, commis des erreurs et des maladresses dans la poursuite de la paix, et nous sommes parfois dans l’obligation d’utiliser des rétorsions contre des démarches palestiniennes unilatérales et inutiles. Comment ne pas réagir face à un Hamas qui revendique toujours notre destruction, et des islamistes qui véhiculent le culte de la mort.
Abbas a éloigné la paix et une fois encore a raté le rendez-vous de l’Histoire. Face à la grogne dans les Territoires, son allocution n’était qu’un chant du cygne, une belle opération de relations publiques. L’allégresse éphémère dans les rues de Ramallah ne changeront en rien la réalité sur le terrain à Gaza, ni la frustration et la vie quotidienne des Palestiniens et les Européens le savent parfaitement.
Abbas et la communauté internationale ont infligé un véritable camouflet au monde diplomatique. Seuls les Américains et les Canadiens ont prouvé leur amitié sincère à l’égard de l’Etat juif. A la tribune de l’Onu ils ont dévoilé au grand jour toute la supercherie. Mais les autres représentants, dont celui de la France de François Hollande, ont cédé honteusement aux pressions arabes! Ils ont ignoré l’importance du dialogue direct en préférant le spectacle, et en mettant la charrue avant les bœufs. Et puis, ils s’étonnent qu’Israel ose se défendre et réplique par des rétorsions. Ils doivent parfaitement s’avoir qu’une initiative unilatérale est toujours à double tranchant et souvent elle fait mal!