La riposte devra mettre un terme à la menace iranienne
La dernière attaque aérienne massive contre l’Etat juif prouve que les ayatollahs d’Iran sont capables de lancer des drones et des missiles à partir de leur territoire lointain et sont déterminés à riposter à chaque raid de Tsahal contre leurs unités installées au Liban, en Irak au Yémen ou en Syrie. Depuis plusieurs années, nous avertissons les Etats-Unis et les Européens contre les menaces de guerre de l’Iran. Avec un renseignement précis et des preuves irréfutables nous avons prouvé que l’Iran progresse dans son programme nucléaire à des fins militaires et il est capable d’atteindre un enrichissement de 90% d’uranium pour fabriquer sa première bombe atomique. Nous avons mis en garde contre le financement et l’aide militaire au Hamas et qu’il ne pourra y avoir d’accord avec les Palestiniens, ni de véritable paix au Moyen-Orient tant que les Gardiens de la Révolution islamiste tiendront les commandes du pouvoir à Téhéran, à Beyrouth, à Damas, à Bagdad, et à Gaza.
La communauté internationale fait la sourde oreille et évite de punir et de sanctionner les ayatollahs. Elle a permis au Hezbollah de renforcer ses effectifs et sa puissance militaire au Liban. Tous les gouvernements israéliens sont aussi responsables pour avoir laissé perdurer une situation menaçante durant plus de trois décennies. Au-delà de la puissance militaire iranienne, le Hezbollah est équipé aujourd’hui de plus de cent cinquante mille missiles notamment de haute précision. Ils peuvent atteindre tout le territoire israélien jusqu’au désert du Néguev.
Imaginons les importantes pertes humaines et les dégâts considérables sans toutes les capacités technologiques sophistiquées de Tsahal. Tous les systèmes de défense capables d’intercepter des roquettes, des missiles balistiques et de croisière lancés depuis Gaza ou de Téhéran.
La dernière attaque iranienne a été mise en échec grâce aussi à une coordination étroite avec les Etats-Unis et ses alliés stratégiques. Elle est essentielle et vitale pour la marche à suivre. Certes, il existe parfois avec les États-Unis des malentendus, des frictions et des incompréhensions passagères et parfois graves, mais jamais elles n’ont abouti à la rupture ou au divorce car les intérêts politiques, diplomatiques et stratégiques sont réciproques. Les valeurs démocratiques américaines sont toujours partagées par la classe politique israélienne. Elles sont ancrées dans une solide alliance stratégique, économique et militaire, quel que soit le président installé à la Maison Blanche.
Les menaces de l’Iran et ses milices chiites concernent en priorité notre sécurité et notre avenir et donc nous ne pouvons pas passer à l’ordre du jour sans une riposte foudroyante qui mettra un terme à toutes les menaces. Renforcer notre dissuasion est un devoir de Tsahal et des services du renseignement, mais pour obtenir une forte résilience, le peuple doit avoir confiance en son gouvernement et être solidaire et uni. Hélas, ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Une riposte contre l’Iran est sans doute un droit absolu de légitime défense et Tsahal est capable de détruire les sites stratégiques et nucléaires iraniens et les bases du Hezbollah. En avril 2018, le Mossad avait déjà prouvé ses capacités extraordinaires lors de la prise spectaculaire des archives du projet nucléaire iranien. Désormais, il dispose une connaissance approfondie des méthodes et des mécanismes qui lui permet non seulement de planifier les opérations mais de les mettre en exécution sur le terrain. La finesse pratique, la malice, les outils sophistiqués et les astuces lui permette également à échapper à des arrestations par différentes voies, tout en épargnant des vies humaines.
Toutefois, avant de prendre une décision fatale et de lancer une attaque militaire contre l’Iran, nous devrions prendre sérieusement en considération les retombées d’une telle action, et en particulier les conséquences sur la sécurité et la défense de l’État juif. L’arrière du pays est plus que jamais vulnérable et forme un véritable premier front civil. La guerre au Nord et au Sud se poursuit et nombreux ont déjà quitté leurs foyers. A l’heure actuelle, la société civile est déchirée, la population est lassée, fatiguée, et elle n’est pas en mesure à subir une nouvelle longue guerre d’usure.
La première priorité du gouvernement est de libérer les otages et poursuivre le combat dans la bande de Gaza. La riposte contre l’Iran devra être planifiée intelligemment et froidement et sera plus efficace dans des opérations ponctuelles et dans le cyberespace, notamment par des dômes de fer numériques. Au-delà de la guerre psychologique contre le régime des ayatollahs et de l’aide fournie à la révolte populaire, Israël a créé une cyber-armée puissante capable d’attaquer des cibles nucléaires et des infrastructures stratégiques et sensibles tels que les équipements et systèmes de communication.
Dans la jungle du Moyen-Orient, nous savons toujours comment une guerre est déclenchée mais nous ignorons de quelle manière elle s’achève. Toutes les guerres sont particulièrement sales et toujours plus meurtrières. Cependant, la technologie de pointe, un renseignement efficace et une forte dissuasion peuvent empêcher des conflits armés. Nous pouvons les éviter en employant ces atouts avec toutes les clés de la diplomatie. Les semaines à venir s’annoncent imprévisibles tant sur l’avenir de notre pays que sur les affaires internationales.