Négociations avec les Palestiniens: les dissimulations et les prétextes

Le journal Maariv a publié à la Une qu’Israël a l’intention de renoncer à la reveandication de sa souveraineté sur la vallée du Jourdain et qu’il serait prêt à se contenter “d’arrangements de sécurité”. Le bureau du Premier ministre Netanyahou a démenti catégoriquement la nouvelle et a affirmé que ces informations sont à l’origine des fuites intentionnées en provenance des pourparlers en cours. Les Palestiniens ont déclaré sur ce sujet que la position israélienne est basée sur le besoin d’une présence militaire le long du fleuve du Jourdain durant plusieurs années et n’ont pas du tout mentionné la question de la souveraineté israélienne.

Selon certains observateurs le négociateur palestinien, Saeb Arikat aurait réagi que la présence de Tsahal dans la vallée du Jourdain ne serait jamais prise en compte.

Au cours des deux dernières années, les représentants israéliens ont soulevé les questions sécuritaires et ont insisté qu’elles devront être prioritaires dans les pourparlers sur le statut final, et ce avant d’aborder  l’avenir des frontières et la souveraineté.

La logique dans cette approche consistait à permettre aux Palestiniens d’accepter le principe du déploiement des forces israéliennes dans certaines parties de la Cisjordanie, et dans ce cas permettrait  théoriquement  une plus large souplesse de la part des Israéliens concernant les revendications territoriales et la poursuite des négociations.

Par conséquent, avant que l’Etat juif ne puisse envisager une renonciation sur la souveraineté dans un territoire où sont situées des routes stratégiques, des stations d’alerte ou des bases de rassemblement, il doit savoir par avance que l’accès à ces zones pour des besoins sécuritaires lui  seront toujours accessibles.

Il est clair qu’Israël prendrait un grand risque s’il acceptera un jour de distinguer entre les besoins de sécurité et ses revendications de souveraineté en Cisjordanie. En fait, alors que les négociations progresseront, une partie tierce pourra toujours proposer d’échanger la présence de Tsahal au sein d’un Etat palestinien par des forces internationales. L’expérience du passé a prouvé dans la plupart des cas qu’on ne peut pas compter sur ces forces.  Un exemple concret est la FINUL dont ses forces n’ont pas éviter le déclenchement des hostilités au sud Liban et n’a pas n’ont plus empêcher l’acheminement des armes et des munitions  du Hezbollah vers le sud du fleuve Litani, ce qui constitue une violation flagrante de la résolution 1701.

Il existe une autre difficulté concernant le déploiement de certaines unités de Tsahal au sein d’un Etat palestinien car leur présence peut être perçues comme une atteinte à la souveraineté palestinienne.

Cette analyse est bien entendue purement théorique, car Saeb Arikat et son équipe ont refusé de mettre à l’épreuve la position israélienne. En fait, lorsque le négociateur, Yitzhak Molho, a demandé à un  général  israélien de se joindre à lui pour exposer les questions sécuritaires eh bien Saeb Arikat n’a pas seulement rejeté la proposition mais n’a pas non plus autorisé l’officier israélien à entrer dans la salle des négociations.

Dans ce cas de figure, si les Palestiniens s’obstineront à refuser de discuter sur les arrangements de sécurité et exigeront que dans le cadre du statut final aucun israélien ne pourra résider au sein d’un Etat palestinien, il est fort probable que les négociateurs israéliens seront contraints d’insister sur la souveraineté israélienne dans toutes les zones vitales nécessaires à la sécurité et notamment la vallée du Jourdain.

La question de l’avenir des implantations est aussi automatiquement soulevée par les Palestiniens à chaque fois que les négociations sont dans une impasse et sont suspendues. S’agit-il  vraiment d’un obstacle réel ou simplement d’un prétexte pour se dérober d’entamer de véritables négociations. A en croire les récentes déclarations des chefs palestiniens aux médias arabes il semble bien que la dissimulation est flagrante.

En réalité, les implantations représentent un infime pourcentage et les leaders palestiniens dont Mahmoud Abbas lui-même admettent et estiment qu’il s’agit de 1.1 pour cent de l’ensemble du territoire de la Cisjordanie. Alors comment justifier l’arrêt du processus de paix.

L’ancien envoyé spécial américain le sénateur George Mitchell, a affirmé que pendant les neuf mois du gel des implantations, les Palestiniens ont refusé de revenir à la table des négociations et ce n’est qu’au dixième mois, que soudainement ils ont exigé que le gel  devrait être renouvelé.

Les Palestiniens ont négocié avec tous les gouvernements israéliens qui avaient également construit dans les territoires. Après tout, le gel des implantations n’a pas été inclus ni dans les accords d’Oslo ni dans les traités suivant les accorde paix.

Le refus des Palestiniens de discuter sur les besoins sécuritaires d’Israël et leur revendication obsessionnelle sur le gel des implantations témoignent  qu’il ne souhaitent pas, purement et simplement,  de négocier avec Israël.

D’autres décisions stratégiques qu’ils ont prises récemment renforcent cette conclusion: l’accord de réconciliation avec le Hamas et la décision de l’Autorité palestinienne d’obtenir une reconnaissance étatique de l’ONU avaient pour but d’empêcher les négociations et non de les promouvoir. Afin que des pourparlers aient une chance quelconque de réussir les Palestiniens devraient s’asseoir à la table des négociations et discuter sérieusement avec leurs homologues israéliens. Ils doivent proposer de nouvelles idées créatives et non pas réciter que des prétextes tant rabâchés au fil des ans.