Les faiblesses d’Al-Qaïda

Dans un message diffusé par la chaîne qatari  Al-Jazzera, Ben Laden  a affirmé: “les raids se poursuivront car Dieu le veut! “. Ce nouveau message d’Oussama à Obama» confirme qu’en dépit des ouvertures du président américain envers le monde islamique, Barack Obama et son pays, l’Amérique, demeurent des infidèles, tels qu’ils étaient durant l’administration  de George W. Bush.

La comparaison faite par Ben Laden entre la tentative avortée de faire exploser ce dernier Noël, un avion de ligne américain avec les attentats spectaculaires du 11 septembre 2001, est un signe de faiblesse que traverse actuellement Al Qaïda. Le dernier enregistrement révèle également les craintes du mouvement islamiste  de perdre la bataille dans les cœurs et les esprits des fidèles.

Le message de Ben Laden était destiné surtout aux Musulmans et non pas au monde occidental et au président Obama. L’accent mis dans le message au conflit israélo palestinien, prouve ce fait. Le problème palestinien  n’a jamais été une priorité importante pour le chef d’Al Qaïda.

Sur ce sujet précis, Ben Laden est conscient du pouvoir des foules et en feignant de les soutenir, il espère retrouver une certaine popularité. Celle-ci est  en perte de vitesse.

Depuis le 11 septembre 2001, les terroristes de Ben Laden en Irak, au Pakistan et en Afghanistan ont tué beaucoup plus de Musulmans que les autres mouvements radicaux. Le Centre américain de la lutte contre le terrorisme affirme que durant les années 2004- 2008 15%  seulement des 3010 victimes tuées par Al-Qaïda ont été des occidentaux.

Al Qaïda perd des atouts considérables et après avoir  été chassé de l’Afghanistan, des dirigeants clé de ce mouvement ont fui vers l’Irak, l’Iran et le Pakistan.

En Irak, ils ont massacré des milliers de personnes en particulier des Musulmans. Une partie d’entre- eux ont été éliminé et les autres ont du mal à lancer des opérations.  Le soi-disant « Conseil de gestion » découvert en Iran avec l’une des épouses de Ben Laden, ses six enfants et 11 petits enfants, sont tous en résidence surveillée. Le noyau d’Al Qaïda demeurant au Pakistan, est en fuite permanence,  contraint de survivre.

Les opérations militaires au Pakistan continuent à nuire aux combattants Talibans. Les raids lancés par des drones américains ont tué  plusieurs dirigeants, dont le chef des opérations extérieures, Abou Souleiman al-Jazzerai, et le chef du programme d’armes de destruction massive, Abou Khabab al-Masri.

L’étau opérationnel occidental se resserre contre les terroristes en fuite, et le nombre des arrestations et condamnations aux Etats-Unis et au Royaume Uni s’accroit de jour en jour.

Les autorités et les chefs de services de sécurité dans la plupart des pays musulmans ont considérablement resserré leur coopération avec les services occidentaux. La liste noire des suspects terroristes dans les aéroports s’élève à 4000 noms, avant le 11 septembre 2001, elle ne comptait que 16.

Cependant, aucun service de sécurité ne peut être parfait, et éloquente est la dernière tentative de faire exploser un avion de la Northwest Airlines en direction de Detroit. Les attaques d’Al Qaïda ne visent pas seulement les Etats-Unis, en Arabie saoudite Al Qaïda a échoué dans l’attentat contre  le Prince Muhammad Bin Nayef, le Vice ministre de l’Intérieur. Son récent coup stratégique a été l’attentat suicide contre sept officiers de la CIA dans une base américaine à Khost, Afghanistan.

Cependant, pour atteindre son objectif originel d’instaurer le califat dans le monde entier, Ben Laden, tente par tous les moyens infliger des pertes massives contre des « ennemis de l’Islam. » Cela signifie des opérations spectaculaires à l’échelle du 11 septembre 2001 mais aussi des attaques contre la marine américaine ou des ambassades comme cela a été perpétré en Afrique orientale en 1998.

Aujourd’hui, Al Qaïda s’impose en Somalie et au Yémen. Ce dernier  n’est toujours pas au bord de la faillite malgré des difficultés de faire face aux rebelles et insurrections internes. Le Yémen  bénéficie de recettes pétrolières considérables, son gouvernement accepte une aide militaire américaine et il partage une frontière terrestre avec l’Arabie saoudite, dont les forces de sécurité travaillent d’arrache pied pour assurer que les terroriste ne puissent opérer en toute impunité à leurs frontières.

Par contre, le danger en Somalie est beaucoup plus grave. La milice islamiste, al-Sahâb, contrôle les secteurs du pays et partage l’idéologie de Ben Laden. Enfin, soulignons « Al-Qaïda au Maghreb islamique » qui a massacré des centaines de musulmans, et a terni l’image de marque des islamistes.

Certes, Al-Qaïda a subi de sérieux revers, mais Ben Laden et ses lieutenants savent parfaitement  que seule une attaque spectaculaire contre l’occident – et non une  simple et vantarde cassette audio –pourra donner un second souffle à leur cause. Ils ne reculeront devant rien pour y parvenir.