Le transfert de la bande de Gaza à l’Egypte est dans l’intérêt d’Israël

wikipedia-haleviEn réponse à la proposition palestinienne à une Tahadya, voire une trêve, des anciens hauts-fonctionnaires des services israéliens de la Défense ont publié une lettre ouverte au gouvernement lui demandant  d’entreprendre des négociations indirectes avec le Hamas pour un cessez-le-feu à long terme dans la bande de Gaza.
Les arguments des signataires sont les suivants:
– Il n’y a aucun intérêt d’entreprendre une opération militaire de grande  envergure car elle s’achèvera finalement en un cessez-le-feu et aura causé de nombreuses victimes de part et d’autre.
– Le but d’anéantir le pouvoir du Hamas n’est pas réaliste et une option de redonner les commandes à l’OLP n’est pas souhaitable.
– Il est recommandé d’entreprendre des négociations non publiques avec le Hamas par le biais d’un intermédiaire  acceptable aux deux parties et avec l’intervention du chef de l’Autorité Palestinienne, Abu Mazen.
– Le cessez-le-feu devrait comprendre un code de conduite qui permettrait en cas de nécessité l’intervention de Tsahal.
– Cet accord devrait permettre l’ouverture des passages vers la Bande de Gaza avec le souhait d’y implanter des forces internationales.

Les arguments des signataires nous démontrent qu’Israël n’a pas d’option militaire pour maîtriser les organisations terroristes dans la bande de Gaza, et par contre – il devrait recevoir – c’est-à-dire accepter les conditions de l’application du cessez-le-feu. Cette approche  ne prend pas en considération la stratégie du conflit  déclarée par le Hamas. Rappelons que cette organisation considère le cessez-le-feu comme provisoire, en sorte un « repos du guerrier »  dont le but est l’amélioration des conditions pour pouvoir mener une prochaine confrontation. Les mêmes signataires ne nous éclairent pas si Israël devrait profiter de cette trêve pour se préparer à une option militaire qui démantèlerait les organismes terroristes. Il en déduit de l’exposé de ces arguments que face au renforcement du Hamas et l’amplification de ses attaques contre la population israélienne, Israël devrait garder la même position, c’est-à-dire aucune intervention militaire.

La recommandation de préférer le Hamas comme partenaire à la place d’Abou Mazen est surprenante. Alors qu’il existe  une alternative palestinienne modérée à cette organisation islamique, serait-il juste de la part d’Israël d’aider le Hamas à la détruire politiquement et de préparer le terrain  pour pouvoir représenter à lui seul le peuple palestinien?
Une approbation d’Israël au renforcement du” pouvoir légitime” du Hamas, a une signification grave au-delà des frontières de Gaza, et  pourrait servir d’encouragement aux « Frères Musulmans » dans les pays arabes modérés.
En outre, le Hamas ne propose aucune compensation réelle à Israël, au contraire, il en exige de l’empêcher de lutter contre le terrorisme.
Réduire les opérations militaires en Cisjordanie entraînerait des conséquences dangereuses. Le Hamas est intéressé à diminuer la pression militaire israélienne en Cisjordanie afin de pouvoir réhabiliter ses bases d’organisations terroristes. De toute façon, le Hamas se réserve le droit de riposte sur sa propre interprétation des « violations israéliennes” de la fameuse Tahadya.
Dans ce contexte, les roquettes Qassam et Grade continueront à pleuvoir sur les villages israéliens.
Face à l’option d’aller à Canossa, s’humilier vers l’adversaire et souffrir du terrorisme sous l’égide de la Tahadya, la situation actuelle est préférable avec l’option  d’une opération militaire partielle ou globale dans la bande de Gaza. Concrètement, il serait bon qu’Israël rejette cette trêve.
Il faudrait prendre au sérieux les menaces du Hamas de forcer les passages de frontière. Dans ces conditions, le scénario le plus plausible serait que les pressions seront exercées  principalement sur l’Egypte. Actuellement, ce grand pays arabe est fragilisé par une situation interne délicate  et par un manque de volonté de se considérer comme ayant trahi le peuple palestinien.
La menace d’ouvrir unilatéralement  le passage de Rafah comme passage palestino-égyptien est dans l’intérêt d’Israël car nous n’avons  aucun contrôle efficace sur le terrain et le transfert des armes et des munitions continue par tous les moyens possibles et particulièrement par la voie des tunnels. L’ouverture à l’Egypte de l’artère principale de la bande de Gaza  dégagera officiellement  Israël de toute responsabilité et de toutes les pressions démographiques.