Le rôle d’influence de l’Union Européenne
Le Président Obama a demandé, à juste titre, à Mahmoud Abbas, de ne pas tenter d’élever le statut de la délégation palestinienne à l’Assemblée générale des Nations Unies en Etat observateur.
Dans le projet de résolution que la délégation palestinienne a diffusé il revendique que les frontières du futur Etat seront « les frontières d’avant juin 1967 » et que le tracé définitif des lignes « sera défini dans le cadre de pourparlers sur le statut final. »
En fait, l’initiative palestinienne se sert de l’ONU pour déterminer préalablement les paramètres sur une question aussi cruciale destinée à être décidée autour de la table des négociations. Il s’agit bien d’une violation flagrante des Accords d’Oslo.
Déjà en 1997, Israël a fait face à une initiative similaire de la part des Palestiniens. La délégation à l’ONU avait demandé d’améliorer son statut à l’Assemblée générale dans le but d’obtenir les droits attribués aux Etats avec une pleine adhésion. Officiellement, la délégation avait affirmé qu’elle ne pouvait entant qu’observatrice mettre en œuvre et à bien ses activités, mais son vrai objectif était en effet d’obtenir une reconnaissance symbolique d’un Etat situé dans les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne.
Les Etats-Unis se sont opposés à cette initiative mais les Américains ne bénéficient pas, contrairement au Conseil de Sécurité, de droit de veto à l’Assemblée générale. Dans ce cas précis, Israël ne pouvait compter uniquement sur Washington et a dû changer de stratégie. Nous pensons que la clé pour faire avorter cette initiative se trouve au sein des 27 pays de la Communauté européenne.
Selon ma propre expérience, les ambassadeurs non-européens sont souvent perplexes sur une proposition controversée au sujet du confit israélo-palestinien, et nombreux votent selon la position européenne. C’est le cas de plusieurs pays dont l’Argentine ou le Japon.
En réussissant à former un bloc anti-projet palestinien à l’Assemblée générale et en exigeant auparavant des rectifications fondamentales avant le vote, les pays arabes se trouveront toujours dans l’obligation de retirer leur demande initiale.
Israël ne pourra cette fois-ci ignorer la démarche palestinienne à l’Assemblée générale, et devrait prendre des mesures de rétorsions adéquates pour éviter à tout prix la création progressive d’un Etat indépendant sur les lignes d’avant juin 1967.
Le refus catégorique de Mahmoud Abbas de retirer sa démarche à la demande du président Obama risque de nuire aux efforts des Etats-Unis de relancer le processus de paix et pourrait conduire à des conséquences graves. De ce fait, en 2012 comme en 1997, l’Union européenne a le pouvoir de faire avorter l’initiative palestinienne à l’ONU. C’est aussi son devoir entant que cosignataire des Accords d’Oslo.