Le retour d’Israël en Afrique est omniprésent

Freddy Eytan

Dans les années 1960, Golda Meir a été la première à nouer des relations d’amitié et de coopération avec le continent africain. Ces nations naissantes venaient tout juste d’acquérir leur indépendance, après une colonisation occidentale « bienfaitrice », elles trouvent en Israël un exemple magnifique à imiter. Ainsi, des milliers d’experts israéliens en agriculture, en hydrologie, en médecine, en travaux, services publics et d’autres domaines, ont réussi à aider et à former les populations africaines pour qu’elles se développent dans la dignité. Golda Meir a contribué personnellement au renforcement de ces liens. Elle voyage souvent dans ces pays et visite le continent noir d’un bout à l’autre. Elle est accueillie chaleureusement, avec un grand enthousiasme et des chants folkloriques. Très populaire, en particulier chez les femmes africaines, elle symbolise la Grand-mère honorable, tranquille et rassurante mais aussi la femme pionnière. Golda est très fière de l’aventure africaine et ses sentiments sont visiblement sincères et affectueux. Elle trouve une similitude entre les longues souffrances du peuple juif et les compare avec le combat des Africains pour leurs droits et leur indépendance. Elle évoque les mêmes défis contre l’oppression, la discrimination et l’esclavage.

A l’époque, les relations entre Israël et l’Afrique avaient connu un âge d’or. Malheureusement, juste après la guerre du Yom Kippour de 1973, les pays africains décident de rompre leurs relations diplomatiques. Hier, les pays arabes, dont la Libye de Kadhafi, avaient saboté cette fructueuse coopération entre Israël et l’Afrique ; aujourd’hui, l’Algérie et l’Afrique du Sud sont encouragés par l’Iran pour poursuivre la haine aveugle contre Israël. Comment d’ailleurs l’Afrique du Sud ose reprocher au gouvernement israélien de mener une « politique d’Apartheid » envers les Palestiniens, mais en même temps, demeure le principal partenaire économique d’Israël sur le continent africain.

Jean-Marie Kone, vice-président du Mali, signe avec Golda Meir divers accords bilatéraux avec Golda Meir.

Jean-Marie Kone, vice-président du Mali, signe avec Golda Meir divers accords bilatéraux. (GPO)

Ainsi, nous avons assisté ces jours-ci à l’expulsion grotesque et injustifiée de la déléguée israélienne au sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Depuis toujours cette organisation a été hostile à une participation d’Israël même siégeant comme observateur.

Cela dit, les Africains ne sont pas dupes et agissent dans leur propre intérêt, conscients qu’Israël peut enfin leur apporter un soutien sincère dans tous les domaines et pour leur bien-être.

Depuis le voyage « historique » de Netanyahou en Ouganda en avril 2016, et sa rencontre symbolique à Entebbe avec plusieurs dirigeants africains, Israël dispose aujourd’hui de relations diplomatiques avec une quarantaine de pays et y compte une quinzaine d’ambassades. La solitude d’Israël dans les instances internationales a été aussi brisée dans l’espoir que tous les 54 pays africains refuseront d’apporter un soutien diplomatique aux résolutions automatiques et anti-israéliennes des organisations onusiennes.

Visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le pays africain du Tchad. Dans des déclarations de photos et la signature des accords avec le président de Chad Idriss Deby au palais présidentiel dans la capitale Najmana

Rencontre du Premier ministre Benjamin Nétanyahou et du président du Tchad, Idriss Deby, au palais présidentiel dans la capitale N’djamena, le 20 janvier 2019. (Kobi Gideon/GPO)

Le moment est plus que jamais opportun car les pays arabes n’ont plus la même influence sur les pays africains, et Kadhafi n’est plus de ce monde pour semer la discorde et plonger ces pauvres pays dans des guerres et conflits interminables.

Toutefois, devant une dégradation des relations de l’Afrique avec l’Europe, en particulier avec la France, nous constatons dans le continent une forte présence chinoise renforcée ces derniers mois par un retour graduel de la Russie. Le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, vient d’effectuer une grande tournée notamment en Afrique du Sud, en Algérie, en Mauritanie, en Tunisie et au Mali. Embourbée dans la guerre en Ukraine, la Russie cherche désespérément un soutien des Africains dans les instances internationales.     

Malgré les tentatives chinoises et russes et même turques de s’implanter en Afrique, Israël réussit à gagner du terrain et de l’influence et il obtient déjà des résultats considérables. Après le Soudan en octobre 2020, le Maroc, deux mois plus tard, puis le Tchad, la voie est tracée, lentement mais sûrement, pour un grand retour d’Israël en Afrique. Jérusalem mise sur l’avenir et le potentiel de croissance du continent noir. Désormais, Israël possède de nombreux atouts, plus que jamais capable d’apporter son aide et son assistance dans tous les domaines et sur tous les plans : dans le sécuritaire, le combat contre le terrorisme djihadiste, dans l’agriculture, la médecine, l’agroalimentaire, les énergies renouvelables ainsi que dans les nouvelles technologies, la cybernétique et le numérique. 

 Contrairement aux puissances occidentales, qui ont exploité à fond toutes les richesses africaines, notre but est de redonner un véritable espoir à des peuples qui ont souffert l’oppression, la discrimination et l’esclavage. Aujourd’hui, les Israéliens sont accueillis chaleureusement dans l’espoir d’entamer un nouvel âge d’or.

 

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