Le combat israélien face aux données erronées sur les tués palestiniens par Tsahal

Au cours des dernières années les services israéliens de sécurité et de défense  ont mis l’accent sur « la lutte pour une prise de conscience professionnelle » concernant le conflit israélo-palestinien.
L’armée israélienne a expliqué à maintes reprises l’importance de traiter le sujet et dans le cadre de Tsahal on a créé  à cet effet un « centre des opérations pour  la conscience professionnelle ». En janvier 2007 le porte-parole de l’armée a promis une réforme dans les messages de l’information diffusés par le biais du site officiel de Tsahal pour pouvoir confronter les messages” partiels et déséquilibrés » des diverses sources, publiés dans les différents médias. Ces informations seront publiées sous formes diverses et en fonction des  publics ciblés. Un an plus tard (janvier 2008) le ministère des Affaires étrangères a initié une nouvelle campagne d’information nationale sous le titre « l’image de marque d’Israël ». Le processus vers la vraie image de marque, a expliqué le directeur général du ministère des Affaires étrangères, est un processus visant à créer un pont entre l’image conçue du pays par l’Israélien lui-même et l’image reflétée à l’extérieur. Le but est d’exposer les vrais et bons côtés du pays pour faire avancer les intérêts israéliens dans les domaines du tourisme, de l’investissement, de la culture et améliorer l’image d’Israël   pour pouvoir mobiliser la sympathie du monde et un soutien politique.
Malgré la déclaration des intentions, les plans et les paroles, les services de l’Information, soumiss au cabinet du Premier Ministre, au ministère des affaires étrangères, au ministère de la Défense et à l’armée, n’ont pas réussi à lutter efficacement contre le combat permanent que mènent les adversaires d’Israël pour dominer les messages et les données fournis aux médias et aux publics ciblés. Ils ont échoué dans la lutte contre les contres vérités  historiques.
Les autorités israéliennes semblent abandonner la bonne cause. Ils cèdent systématiquement le terrain de l’information à leurs adversaires  et aux critiques pour n’inscrire aucune solution ni réponse adéquate dans les livres d’histoire du conflit.
Un exemple proéminent à ce sujet est le nombre de palestiniens tués par les forces de sécurité israéliennes. L’armée et d’autres services de sécurité  minimisent la publication des données sur le nombre des palestiniens tués  et sur les circonstances  de leur mort. Dans les sites d’Internet  officiels il n’existe pas de centre d’information sur ce sujet. Les quelques déclarations au sujet des palestiniens tués sont vagues, non précises  et manquent de fondement sur les faits. Le 15 janvier 2008, le chef des services de renseignements, Yuval Diskin, a dit lors d’une réunion ministérielle que durant l’année 2006-7, 1000 terroristes ont été tués dans la bande de Gaza.     Il n’a pas précisé et n’a pas donné des détails sur les circonstances de leur mort. Le 3 mars 2008, le chef de l’état –major, Gabi  Ashkenazi a précisé que 90% des tués sont morts lors de l’opération militaire menée  dans la bande de Gaza par Tsahal entre le 28 février et le 3 mars 2008). Cet argument n’a pas  non plus été éclairé par le chef de  l’armée.
Ce domaine qui a été négligé par Israël a mis en relief les données de l’organisme des droits de l’homme Betselem. Cet organisme a mis en place une banque de données impressionnante  sur les tués pendant l’Intifada en mettant à jour  et avec exactitude toutes  les informations recueillies. Chaque palestinien  tué est inscrit avec la date et les circonstances de sa mort. Le 21 octobre 2008, ont été inclus sur la liste 4757 Palestiniens. Sur la base de ces données Betselem jouit d’une grande crédibilité sur l’arène internationale et il est fréquemment cité comme fournissant des « données réelles », par l’ONU,  par des organismes internationaux et par les Médias.
Est-ce que ces données impressionnantes sont réellement crédibles ?
Pas nécessairement, mais le manque de données israéliennes officielles laisse à « l’exclusivité » la fiabilité. Lorsqu’Israël ne concrétise pas officiellement son droit de se défendre face à ses adversaires et ses critiques, elle leur fournit le droit de décider sur « la vérité historique » même lorsqu’elle celle-ci est fausse et que Betselem fait pencher ces données systématiquement.
Le dernier rapport Betselem publié en décembre 2007 est sur les données relatives à la période du 1 janvier 2007 au 29 décembre 2007. Elles sont les suivantes :
« Les forces de sécurité israéliennes ont tué 373 palestiniens dont 53 mineurs. La plupart des tués, 290 en tout, sont dans la bande de Gaza, 83 en Cisjordanie. 131 des palestiniens tués en 2007, (c’est-à-dire 35% de l’ensemble des tués) étaient des civils qui n’avaient  pas pris part aux hostilités lors des combats contre Tsahal”.
Un examen étendu et approfondi de la base des données accompagnant le rapport de Betselem révèle plusieurs lacunes dans la collecte des informations. Nous avons remarqué une omission de détails et d’informations nécessaires, et un penchement systématique et incorrect des informations exposées. Toutes les carences  agissent, bien évidemment sur l’impact des données.
La recherche sur le rapport des Palestiniens tués en 2007 se réfère à la liste des tués qui a été publiée dans le site de Betselem le 1er mai 2008. Le compte des chiffres des noms révèle que dans la liste figurent 380 palestiniens tués et non 373 comme il a été indiqué par Betselem. Les palestiniens tués sont divisés en trois catégories :
«  Participation aux hostilités » (195 palestiniens tués) « n’ont pas participé aux hostilités » (119) et dans une autre catégorie des tués disparus (66).
La définition de Betselem en ce qui concerne la catégorie « ont pris part aux hostilités » se réfère uniquement qu’aux palestiniens qui se trouvaient sur le terrain lors des opérations de combat (tirs, tirs de roquettes, lancements de cocktail Molotov,  observation pour collecter des renseignements etc.).
Ne sont pas inclus dans cette catégorie les combattants au sein des organisations terroristes  qui n’ont pas pris part directement au combat. Ils n’étaient pas sur la ligne de front, se déplaçaient d’un endroit à l’autre et contribuaient à la programmation d’actes de terrorisme ou au développement de l’infrastructure  (transport de munitions) et  ont rempli un rôle  dans les forces du gouvernement Hamas parallèlement  à leur rôle dans les rangs des brigades el Qassam en planifiant de nouvelles attaques terroristes.
En réalité, 6 combattants  de l’armée de l’Islam (filiale de l’organisation Al-Qaïda dans la bande de Gaza) qui ont été tués par une attaque préventive ciblée ont été définis par l’organisation Betselem comme « Citoyens de Gaza » Selon Betselem, ils ont été tués lorsqu’ils ont voyagé en voiture au centre ville. »
La liste des Palestiniens tués publiée par Betselem manque (excepté  quelques cas isolés) de souligner l’appartenance des Palestiniens tués et leurs activités au sein des diverses organisations terroristes. Ceci comprend également la liste des Palestiniens tués, dans les rapports publiés dans les années précédentes par Betselem. L’exemple du check Ahmed Yassine, son remplaçant Abed Al Aziz Rantissi et le chef de la branche militaire du Hamas Salah Shahde, est éloquent. Ils sont responsables de milliers d’attaques terroristes contre Israël et ont provoqué des centaines de morts israéliens et Betselem les présente comme des citoyens paisibles de Gaza « ciblés pour être assassinés» et tués lors « de la sortie d’une mosquée » ou « en conduisant une voiture » ou  « dans leur sommeil ».

L’analyse des données des Palestiniens tués en 2007 selon les catégories de Betselem relève les données suivantes :
A.Dans la catégorie  « ayant participé aux hostilités » sont inclus 119 Palestiniens, dont 189 militants dans des organismes terroristes Palestiniens et 6 combattants armés sans appartenance à aucune organisation.
B.Dans la catégorie « n’ont pas participé aux hostilités » sont inclus 119 Palestiniens (dont 56 militants militaires) 55 militants dans des organismes terroristes et militants dans les rangs de la sécurité nationale) 60 civils qui ne sont pas impliqués  dans les hostilités et sur lesquels aucun renseignement ne les lie à un  organisme  terroriste quelconque  et 3 civils qui n’ont pas été tués par Israël et ont été inclus dans la liste par erreur.
C.  Sur la liste des Palestiniens tués « sans catégorie »  on dénombre 66, dont 60 militants dans des organismes terroristes  et 6 civils qui ne sont pas impliqués dans les  hostilités ou sur lesquels aucun renseignement ne les lie à un organisme terrorisme quelconque.
L’analyse des Palestiniens tués  (au total 377 après la déduction de trois
que Betselem  a inclus par erreur dans la liste) relève les données suivantes :
A.« militants  militaires » 311 tués (82.5% des 377 Palestiniens tués)
B.« citoyens tués » 66 (17.5% des 377 Palestiniens tués)
Notre enquête montre que l’organisation Betselem n’a pas inclus 19 militants  terroristes palestiniens qui ont été tués par Israël en 2007 dont 7 du Jihad Islamique, 7 de Al-Aksa du Fatah (2 appartenant au groupe Eiman Juda) 3 militants du Hamas, 1 militant des brigades moudjahidin) et 1 militant de FPLP.
Le nombre de Palestiniens tués par les forces de sécurité  israélienne en 2007 est donc 396. Dont 330 « militants militaires » (83.3%) et 67 civils tués (16.7%)

Les circonstances de la mort des tués civils se partagent ainsi :
A.Lors d’une opération suspecte (infiltration, observation pendant les combats, chasse aux oiseaux près de la frontière, tenue d’une arme-jouet, désobéissance aux instructions des soldats lors des arrestations préventives, etc.) 18 (4.6%)
B.Ils étaient présents dans un lieu urbain lors des combats 16 (4%)
C.Présents à proximité des terroristes ou lanceurs de roquettes 24 (6.1%)
D.Ont été tués lors d’une dispersion de manifestations violentes 6 (1.5%)
E.Ont attaqué de soldats 2 (0.5%)

Dans le cadre de notre recherche sur les circonstances de la mort  et l’appartenance  des tués à quelconque organisation nous avons examiné et dépouillé scrupuleusement les sites des informations palestiniennes et arabes, la presse palestinienne , les sites officiels des différents organismes terroristes et des sites s’identifiant à eux , des sites des principaux forums, des sites des organismes pour les droits de l’homme, des sites d’Internet officiels de l’Etat d’Israël, la presse israélienne, des archives d’informations, des familles palestiniennes ; des sites des films documentaires sur les tués palestiniens, des sites officiels de l’Autorité Palestinienne, des sites des mairies municipales et Conseils locaux qui consacrent des chapitres spéciaux aux chahid(victimes)  etc. : La liste des Palestiniens tués publiée par Betselem et qui apparaît dans cette étude ne comprend pas les Palestiniens qui ont été tués dans les opérations ciblées et de liquidation ( par exemple explosion d’une voiture piégée) et dont la responsabilité n’est prise par personne, des prisonniers qui sont morts en prison israélienne ou palestinienne, qui ont été tués par des citoyens israéliens (assassinat, accident de la route etc.).