Le but de l’Iran est la destruction de l’Etat d’Israël

wikipedia-segallL’ayatollah Khomeini, le père fondateur de la Révolution islamique, avait sur l’avenir de l’Etat d’Israël une position bien claire.

Selon lui, l’éradication du sionisme était la condition sine qua non pour pouvoir appliquer l’Islam chiite et réaliser la Révolution iranienne sur les plans religieux, politique et militaire.

Aujourd’hui, le guide suprême Ali Khamenei partage la même vision et suit à la lettre les paroles de son Maître. Il est en fait le porte flambeau et l’agitateur principal pour inciter les foules à exterminer l’Etat juif. Ses écrits, ses discours et ses messages contre Israël sont publiés intégralement et dans plusieurs langues sur les réseaux sociaux.

Lors des négociations sur le projet nucléaire avec les puissances occidentales, l’Iran a présenté un « plan de paix » (sic). Ce « plan » appelle à « une solution juste et durable de la question palestinienne », ce qui signifie en pratique l’élimination totale de l’Etat juif. Le commandant des Gardiens de la Révolution a déclaré le 25 juillet 2015 : « Nous attendons l’ordre du Guide suprême pour pouvoir lancer le Djihad… Dans les 24 heures qui suivront cet ordre, Israël sera réduit en poussière ! »

Auparavant, Ali Shirazi, le représentant de Khamenei auprès des Forces d’al Qods déclarait : « nous poursuivons notre combat jusqu’au jour où l’étendard de l’Islam flottera au-dessus de la Maison Blanche. C’est notre souhait ardent et celui de toute la nation islamique. »

Mohsen Rafighdoost, l’un des fondateurs des Gardiens de la Révolution, a déclaré quant à lui, lors d’une conférence de presse que « le compte à rebours pour l’annihilation d’Israël a commencé… Maintenant, nous sommes prêts à libérer Jérusalem. »

Ainsi, 16 ans après la mort de l’Ayatollah Khomeini, nous constatons que l’éradication du sionisme demeure une des priorités des leaders iraniens et un objectif à poursuivre sans relâche. Il s’inscrit dans le cadre d’une lutte mondiale contre l’Occident, qui a osé « planter l’entité sioniste au cœur du monde islamique ».

L’ancien président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, est fidèle de cette doctrine. Ce fut en effet la carte maîtresse de sa politique étrangère. Son successeur, Hassan Rohani, suit le même chemin, mais d’une manière plus nuancée.

twitter khamenei2Une étoile de David désintégrée illustre le compte Twitter de Khamenei

La doctrine anti-israélienne est partagée par tout le leadership iranien. Les représentants religieux, politiques, militaires, et les milieux intellectuels rabâchent sans cesse les messages de Khamenei. Les membres du haut-commandement de l’Armée iranienne ont déclaré à maintes reprises leur volonté et leur capacité à détruire Israël, dès l’ordre donné. Sur le terrain, les services de Renseignements soutenus principalement par les Forces al-Qods, soutiennent les attentats contre des objectifs israéliens et juifs à travers le monde. Plus encore, ils organisent des forums, des expositions et des conférences sur la négation de la Shoah et sur la délégitimation du droit d’Israël à exister.

Dans ce contexte et après la signature de l’Accord de Vienne, il est clair que la rhétorique anti-israélienne des Iraniens s’accentuera dans tous les domaines.

En conservant son programme nucléaire et en levant les sanctions occidentales un Iran arrogant rentre triomphalement dans l’arène internationale. Tous les événements semblent lui être favorables : les “succès” des groupes terroristes palestiniens soutenus par l’Iran, comme le Hamas et le Jihad islamique, le renforcement du Hezbollah libanais, qui avec les autres organisations terroristes ont tous jusqu’à présent “tenus tête” à Israël, la désintégration des Etats arabes et l’éveil du monde islamique, de même que la chute de Saddam Hussein en Irak… tout paraît démontrer que les rêves de Khomeini se réalisent. Dans la même veine, la prophétie du Guide suprême sur la destruction d’Israël devrait donc, selon cette logique, se réaliser aussi, tôt ou tard.

L’accord de Vienne qui permettra à l’Iran de devenir un jour un Etat nucléaire renforce encore les Ayatollahs dans leur volonté d’accomplir la vision de Khomeini.

La rhétorique anti-israélienne de l’Iran est pratiquement le seul dénominateur commun que l’Etat chiite partage avec le monde arabe à majorité sunnite. Cela lui permet de combler en partie les tensions ethniques dans le Golfe persique, mais également d’amadouer ses adversaires dans la lutte sunnite-chiite qui déchire le Moyen-Orient avec la montée en puissance de l’État islamique. Cette campagne permet enfin à l’Iran d’atteindre les forums internationaux anti-israéliens et anti-juifs, comme les négationnistes et le mouvement BDS. L’Iran a déjà accueilli plusieurs conférences sur ces questions.

Le “plan de paix” iranien pour la Palestine qui a été présenté lors des négociations avec les puissances occidentales, comprend les points suivants :

  • Le rapatriement de toute la diaspora palestinienne ;
  • Un référendum sur l’avenir du régime en Palestine. Toutefois « seuls les habitants de la Palestine (Musulmans, Chrétiens, et Juifs) qui ont immigré après 1948 pourront voter » ;
  • Le futur Etat de Palestine décidera du sort des immigrants juifs installés en Palestine durant les 50 dernières années.

cartoon négationnisteUn dessin iranien négationniste présenté en 2015 au concours de B.D.

Le 9 mai 2015, au moment même où se tenaient les négociations sur le nucléaire à Vienne, Téhéran a accueilli son second Concours International de bande dessinée sur la Shoah. Le premier avait été organisé en 2005 sous les auspices du président Ahmadinejad.

Le but du concours était d’exposer les « doubles normes occidentales » en matière de liberté d’expression. Les organisateurs iraniens ont voulu défier l’Occident sur la question hypersensible de l’Holocauste. Comment les États occidentaux qui se permettent d’insulter l’Islam et le Prophète par des caricatures, comme celles diffusées par Charlie Hebdo, osent donner des leçons de morale quand il s’agit de blasphémer Israël ou de s’interroger sur l’Holocauste des Juifs ? Pour les Iraniens, si la liberté d’expression ne connaît pas de frontière, l’existence l’Holocauste doit aussi être critiquée et librement commentée…

Les exemples sur la rhétorique anti-israélienne sont nombreux et les « Mort à Israël » et autres appels des dirigeants iraniens à la destruction de l’Etat Juif sont entendus quotidiennement à travers tout le pays. Pour le guide suprême iranien Khamenei : « la seule solution à la question palestinienne serait la destruction d’Israël ».

poster iranien« Nous allons bientôt faire pleuvoir » (des missiles sur Israël), poster iranien

Le 23 juillet 2014, Khamenei a qualifié l’opération israélienne Bordure Protectrice de « crimes indescriptibles qui révèlent la vraie nature de ce régime meurtrier qui doit être totalement anéanti ». Selon lui, la seule façon de faire face à ce « régime barbare [l’Etat juif] est par la résistance armée des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ». Le leader iranien précise toutefois que la destruction du régime sioniste ne signifie pas l’anéantissement des Juifs installés dans la région.

De fait, Khamenei approuve la poursuite de la résistance armée en Cisjordanie contre l’occupant sioniste et soutient la fourniture d’armes aux Palestiniens. Selon lui, même après la signature de l’Accord de Vienne sur le nucléaire, « Israël ne sera pas en sécurité car nous nous préparons à conquérir Jérusalem et à sauver Al-Aqsa ».

Le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif avait répondu à la question de la destruction d’Israël lors d’une interview avec la journaliste Ann Curry en ces termes :

« Le régime sioniste s’engage quotidiennement dans le meurtre d’enfants innocents et des actes d’agression. L’Iran n’a envahi aucun pays. Nous n’avons pas menacé d’utiliser la force. Israël menace d’utiliser la force contre l’Iran sur une base quasi quotidienne. Nous, nous ne menaçons personne. Nous n’avons menacé quiconque depuis 250 ans. Nous avons préparé un dossier complet contre Israël qui prouve ses activités agressives et le meurtre d’innocents. Ce n’est pas eux qui pourront nous dire comment agir ni nous donner des leçons ».

Le commandant des Gardiens de la Révolution, Mohammad Ali Jafari, déclare que la lutte contre Israël se poursuivra jusqu’au jour où le régime sioniste sera anéanti : « nous allons procéder au Djihad, à la résistance et au martyre jusqu’à la libération de Jérusalem et l’effondrement du régime sioniste ; la voie du Djihad est notre raison d’être et renforce notre amour pour la Révolution islamique. Cette Révolution est la réalisation des objectifs de l’Imam Khomeini et des martyrs tombés au champ d’honneur. »

Commentant la dernière guerre à Gaza de l’été 2014, l’ancien ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Velayati, a qualifié Israël de « tumeur ».

Dans une interview à l’agence farsi, il répondait aux « déclarations insensées de Moshe Ya’alon, ministre de la Guerre du régime sioniste, qui a justifié », selon lui, « le bombardement nucléaire d’Hiroshima » (sic). Velayati explique que les propos d’Ayalon sont « juste un autre exemple des efforts désespérés des criminels à travers l’Histoire pour pouvoir justifier leurs actes barbares ».

Et de préciser que « si les responsables du régime sioniste visent à menacer d’autres populations avec leur bombe nucléaire, qu’ils sachent qu’une seule maladresse de leur part, pourra mettre un terme à leur régime. Il sera tout de suite éliminé avant même l’utilisation de leur arme nucléaire ».

Le 1er septembre 2014, le ministre iranien de la Défense, Hossein Dehghan, a déclaré que le temps où les sionistes gagnaient les guerres est révolu. Il a glorifié « la lutte courageuse des guerriers palestiniens contre les envahisseurs sionistes, et la résistance courageuse de la population de Gaza face aux raids massifs et aux bombardements quotidiens. La puissance de la volonté de la population de Gaza a retenu la leçon historique que seule la confiance en Allah est la meilleure des armes pour humilier l’ennemi. Actuellement, dans tous les pays, le nombre de martyres grandit de jour en jour : par exemple, le nombre de chiites au Nigeria a augmenté de 7 000 000 à 20 000 000 et la ‘Journée de Jérusalem’ à Lagos a rassemblé plus de 6 millions de personnes. Nos ennemis n’ont pas réussi à renverser notre République islamique, car notre puissance sert d’exemple à tous les pays islamiques de la planète. »

« En fin de compte, ce sont les Américains qui paieront le prix pour leur engagement en faveur des sionistes »

Continuant sa diatribe insensée, Hossein Dehghan a déclaré que, selon lui, « le régime qui occupe Jérusalem est artificiel et illégitime et il ne pourra jamais faire face à la résistance d’1,6 milliard de musulmans et de l’opinion de l’ensemble de la communauté internationale. Nous devrions renforcer les groupes djihadistes, en particulier en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, nous devons porter atteinte à la sécurité du régime sioniste sur son territoire et dans le monde, l’affaiblir moralement, économiquement et politiquement, par le boycott des produits israéliens et de toutes les transactions commerciales.

« En fin de compte », a conclu le ministre de la Défense iranien, dont les mots, bien compris et analysés en Israël, feraient bien d’être entendus aussi en Europe et de l’autre côté de l’Atlantique, « ce sont les Américains qui paieront le prix pour leur engagement en faveur des sionistes ».


Michael Segall

Pour citer cet article :

Michael Segall, « Le but de l’Iran est la destruction de l’Etat d’Israël », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/le-but-de-liran-est-la-destruction-de-letat-disrael/