Le 29 novembre : rappel du plan de partage

Celui qui prétend que les Palestiniens se contenteraient des frontières d’avant juin 1967 n’a pas consulté les documents qu’ils avaient soumis à l’ONU. Après leur rejet de la proposition du partage du 29 novembre 1947, ils n’ont pas réussi à détruire Israël et ont été vaincus. Aujourd’hui, 64 ans plus tard, Ils tentent d’inverser la situation.

Celui qui pense que la Résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU, du 29 novembre 1947 est un sujet qui devrait être traité uniquement par les historiens n’est pas conscient que cette résolution demeure toujours dans les  processus politiques.

Etant ambassadeur à l’ONU en 1999 – j’ai du faire face aux tentatives de l’OLP pour raviver les paramètres territoriaux de la Résolution 181 pour pouvoir ainsi remplacer la Résolution 242 du Conseil de sécurité adoptée en novembre 1967.

Tout a débuté le 1er mars 1999 lorsque l’ambassadeur d’Allemagne en Israël représentant l’Union européenne a réitéré dans un message adressé au ministère des Affaires étrangères que l’Union européenne confirme sa position sur le statut unique de Jérusalem comme ” corpus separatum ».

Cette formule figure dans la Résolution 181 et influe apparemment   certains pays européens qui insistent sur le fait que Jérusalem devrait devenir une ville internationale.

Quelques jours après, Abou Alla, l’un des négociateurs palestiniens aurait dit selon le journal officiel de l’Autorité palestinienne « Al Hayam » que la missive européenne affirme que « Jérusalem dans ses deux parties (Est et Ouest) est un territoire occupé ».

La campagne  palestinienne basée sur la Résolution 181, a également persisté au sein de l’ONU. L’observateur de l’OLP, Nasser Al-Kidwa, a exigé dans une lettre adressée au Secrétaire général « qu’Israël explique à la communauté internationale ses démarches entreprises illégalement. Pourquoi Israël appliquer ses lois et ses règlements sur des territoires qu’il a occupés lors de la guerre de 1948, des territoires qui se trouvent  au-delà que ceux alloués à l’Etat juif selon la Résolution 181″.

Il s’agit bien d’une nouvelle revendication concernant des régions où sont situées les villes israéliennes Ashkelon, Béer Sheva, Nazareth et Aco.

Cette missive a été adressée lors d’une visite du Président de l’OLP, Yasser Arafat, à New York et son texte a été soulevé devant les journalistes.

J’ai demandé alors des directives au ministre des Affaires étrangères de l’époque Ariel Sharon. Il a réagi en citant le fameux discours de David Ben Gourion prononcé à la Knesset le 3 décembre 1949, juste après la fin de la guerre de l’Indépendance. Dans ce discours, Ben Gourion rejette catégoriquement l’option de l’internationalisation de Jérusalem et qualifie l’annexe de la Résolution de l’ONU du 29 novembre 1947 sur la question de Jérusalem « nulle et non avenue” !

Rappelons que les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU ne sont que des recommandations et ne sont guère contraignantes dans le droit juridique international. En outre, les Etats arabes avaient dés le départ rejeté en bloc cette Résolution et ce bien avant la déclaration du Premier ministre à la Knesset.

Ben Gourion avait naturellement compris  l’importance de la Résolution 181 reconnaissant le droit  du peuple juif à un Etat, mais il a également rappelé tous les échecs de l’ONU à stopper en 1948 les agressions des Etats arabes contre Israël dont le bombardement massif de la population en majorité juive de Jérusalem. Ils avaient causé la destruction de dizaines de synagogues et de yeshivoth mais également endommagé des églises et même le Dôme du Rocher.

Finalement, l’ONU n’a même pas levé le petit doigt pour apporter un secours au cent mille juifs assiégés et n’a pas non plus arrêter les attaques incessantes contre la ville sainte. En fait, c’est bien  l’armée israélienne qui a sauvé la communauté juive assiégée et donc  David Ben Gourion a eu raison de rejeter l’idée proposée concernant l’application d’un régime international à Jérusalem.

Dans la Résolution 181, l’ONU a certes donné un soutien moral important à la revendication juive pour un Etat mais cependant ce n’est pas l’ONU qui a fondé, juridiquement, l’Etat d’Israël. L’Etat juif  a été créé un an plus tard, le 14 mai 1948.

Ces faits n’ont pas empêché les dirigeants palestiniens de retirer des “archives ” la Résolution 181 que tous les pays arabes et eux mêmes ont rejeté auparavant.

Enfin, il est à noter que dans la missive adressée  le 23 septembre 2011 au Secrétaire général de l’ONU concernant la demande officielle pour la reconnaissance d’un Etat palestinien comme membre à part entière de  l’ONU, Mahmoud Abbas s’est référé à la Résolution 181 mais n’a pas mentionné la fameuse Résolution 242 du Conseil de sécurité.