La vérité sur le programme nucléaire iranien
Au cours de cette dernière décennie et au fil des mois écoulés, nous observons un net consensus international sur le fait que l’Iran recherche sans relâche des armes atomiques et ne poursuit pas un programme nucléaire civil comme il le prétend constamment.Depuis 2007, le Conseil de sécurité a adopté six résolutions mais il existe malheureusement une tendance non alarmiste concernant l’imminence du danger de la menace nucléaire iranienne. Pour exemple, le 19 août 2011, le New York Times a publié un article important intitulé: “Les Etats Unis assurent Israël que la menace iranienne n’est pas imminente”. Les auteurs affirment que l’Iran est confronté à des problèmes majeurs avec son programme nucléaire, et l’administration Obama a donc conclu que cela prendrait un an ou plus pour que l’Iran se lance dans le sprint final pour acquérir l’arme nucléaire.
Ces hypothèses optimistes sur le programme nucléaire iranien se sont multipliées, et le Washington Post a osé titrer le 18 octobre 2011 : “l’Iran se retire du programme nucléaire”. Le journal explique que suite aux « cyber- attaques » contre les installations nucléaires iraniennes, son principal site d’enrichissement d’uranium a eu un rendement bien faible. Ses centrifugeuses pour enrichir l’uranium devenaient archaïques, et existait une pénurie de pièces de rechange. Le Time magazine ainsi que CNN ont poursuivi dans cette logique et ont mis en relief cet argument. Même la chaîne Fox a rapporté que l’Iran avait des “problèmes majeurs” concernant son programme nucléaire. L’un des célèbres analystes de la chaîne, Charles Krauthammer, a même affirmé que l’Occident serait capable de “désarmer ou retarder ce programme”.”
Les installations nucléaires iraniennes connues en Occident sont surveillées par l’AIEA qui utilise des caméras et effectuent des visites d’inspection régulières sur le terrain.
Selon le rapport de l’AIEA du mois de mai 2009, l’Iran avait 4920 centrifugeuses opérationnelles d’uranium enrichi à Natanz ; mais dans le rapport de l’année d’après, en mai 2010, le chiffre a chuté à 3936- soit moins d’un millier de centrifugeuses opérationnelles qu’en 2009. De ce fait, certains analystes ont conclu que le programme nucléaire iranien est en difficulté. Cependant, comment expliquer que les quantités globales d’uranium faiblement enrichis stockés ne cessent de croître. Si l’Iran avait 839 kilos d’uranium faiblement enrichi selon le rapport de juin 2009 de l’AIEA, il avait 2,427 kilos dans le rapport de mai 2010. En novembre 2011, l’AIEA affirmait que l’Iran possède 4,922 kilos d’uranium faiblement enrichi. Donc, si l’Iran a besoin de 914 kilos d’uranium faiblement enrichi pour produire une seule bombe, alors l’Iran a déjà assez d’uranium pour fabriquer au moins quatre ou cinq bombes atomiques.
En juin 2011, Fereydoun Abbas-Davani, directeur du programme iranien à l’énergie atomique, a annoncé que Téhéran avait l’intention de tripler sa capacité de production d’uranium enrichi à 20%. Cependant, deux mois plus tard, dans un entretien publié par l’Agence de presse iranienne, il a avoué que son pays a produit de l’uranium enrichi à 20% dans des quantités qui “ont déjà dépassé la quantité requise pour le réacteur de recherches situé à Téhéran.” En effet, le rapport de l’AIEA publié en novembre 2011 indique que l’Iran a déjà produit 73.7kg d’uranium enrichi à 20%; Etant donné qu’il faut seulement de 6 à 10 kilos par an pour alimenter le réacteur de recherche de Téhéran, l’Iran a donc suffisamment de carburant pour une période de 7 ans. En outre, ces stocks pourraient se développer considérablement si les Iraniens décident d’installer rapidement des centrifugeuses pour produire de l’uranium enrichi. Que fera t-ils avec l’excédent des quantités d’uranium?
Le 23 juin 2011, Olli Heinonen, ancien directeur adjoint de l’AIEA et l’un de ses inspecteurs en chef, a affirmé devant le commission des Affaires étrangères de la chambre des représentants américains que l’Iran est capable, jusqu’à la fin de l’année 2012, de produire 250 kilos d’uranium enrichi, suffisant pour fabriquer deux bombes atomiques, et que l’ensemble du stock d’uranium enrichi pourrait être converti par la suite pour fabriquer plusieurs bombes atomiques.
En fait, il existe trois dimensions pour tout programme nucléaire à des fins militaires : l’uranium enrichi, les missiles balistiques et les ogives nucléaires.
