La nouvelle propagande anti-juive
Insensiblement, depuis la guerre des Six Jours (juin 1967), le « racisme » est devenu le principal thème d’accusation visant les « sionistes » et, au-delà d’eux, les Juifs. C’est autour de l’image d’Israël, diabolisée et criminalisée par tous les moyens de la propagande anti-juive, que s’est constituée la nouvelle vision antijuive désormais mondialement diffusée. De nouveaux stéréotypes antijuifs assimilant Israël, les Israéliens et les « sionistes » aux « nazis » ont été fabriqués et mis en circulation.
L’auteur s’attache ici à examiner les origines et les évolutions de ces différents stéréotypes de propagande anti-juive. Il explique que l’affaire al-Dura a « réveillé » le mythe du meurtre rituel juif en l’adaptant au contexte politico-culturel du troisième millénaire. Le processus de réinvention d’un mythe est relativement bien connu. Sur la base d’accusations mensongères se forment des mensonges historiques qui justifient les haines inexpiables et les massacres à répétition, motivés par le désir de vengeance. Ces mensonges historiques, une fois devenus des mythes, ne meurent pas de mort naturelle. Ils se métamorphosent indéfiniment. Il s’ensuit que le combat pour la vérité doit toujours faire face à une nouvelle version du mythe.
Philosophe, politologue et historien des idées, Pierre-André Taguieff, né en 1946, est directeur de recherche au CNRS, rattaché au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF, Paris). Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont La Force du préjugé (1988), Les Fins de l’antiracisme (1995), L’Effacement de l’avenir (2000), La Nouvelle Judéophobie (2002), Le Sens du progrès (2004), Prêcheurs de haine (2004), L’Imaginaire du complot mondial (2006), L’Illusion populiste (2007), La Judéophobie des Modernes (2008).
Essai (broché). Paru en 03/2010