La « modération » du Hamas n’est qu’un mythe

wikipedia-dore-gold3C’est toujours la même rengaine : à chaque fois que le Hamas joue un rôle dans les négociations israélo-palestiniennes, des voix s’élèvent en Occident pour réévaluer la position de ce mouvement terroriste et le considérer désormais comme une organisation modérée.

Déjà en 2006, juste après les élections palestiniennes, Moussa Abou Marzouk, l’un des chefs du bureau politique du Hamas, publiait un article dans le Washington Post où il déclarait : « une nouvelle classe dirigeante de l’islam est prête à mettre en pratique des principes confessionnels d’union et de tolérance ».  Plusieurs observateurs occidentaux s’étaient empressés de dire que le Hamas commençait à aller vers la modération.

Le 27 Avril 2014, le négociateur en chef des pourparlers avec Israël, Saeb Erekat, a affirmé à Ynet, le site du journal israélien Yediot Aharonot,que « le Hamas n’est pas une organisation terroriste mais un parti politique. » Le Fatah a toujours su manipuler l’opinion internationale en présentant son « frère ennemi » comme un « mouvement politique élu démocratiquement ».

Pourtant, le Hamas est défini comme organisation terroriste internationale par les Etats-Unis, l’Union européenne, le Canada, et bien d’autres pays. Rappelons que le 2 mai 2011, immédiatement après l’élimination d’Oussama ben Laden par les forces américaines, le Premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait condamné violemment les Etats-Unis pour cet « acte insensé » et continué à commanditer des actions terroristes contre Israël et contre l’Egypte avec le soutien de l’Iran et du Djihad mondial.

Les dirigeants égyptiens sont d’ailleurs convaincus que les groupes terroristes installés dans la bande de Gaza ont joué un rôle déterminant dans les attentats terroristes contre leur régime, provoquant ainsi l’escalade dans tout le pays. Le ministre égyptien de l’Intérieur a affirmé qu’il détenait des «preuves irréfutables » que le groupe Jaish al-Islam, filiale d’Al-Qaïda à Gaza, était responsable de l’attentat contre une église copte d’Alexandrie le jour du Nouvel An 2011. Cet attentat a causé la mort de 24 chrétiens coptes.

Le Hamas a mené plusieurs opérations conjointes avec ce groupe terroriste comme l’enlèvement du soldat israélien Guilad Shalit en 2006. L’armée égyptienne est aujourd’hui convaincue que le Hamas lui-même est lié au réseau djihadiste dans le Sinaï, devenu la plaque tournante du terrorisme international. Le mouvement palestinien Hamas sert de base et de tremplin à la formation et à l’utilisation d’explosifs et de préparatifs militaires. Le ministre égyptien de l’Intérieur, Muhammad Ibrahim, a aussi accusé le Hamas de fournir un soutien logistique à une opération terroriste commise le 24 Décembre 2013, à Mansoura, dans le delta du Nil, faisant 16 morts et 130 blessés. Depuis, un tribunal du Caire a interdit les activités du Hamas sur le sol égyptien et imposé la fermeture de tous ses bureaux.

En ce qui concerne Israël, rappelons une fois encore l’incitation à la haine des dirigeants du Hamas contre le peuple juif, et ce, au-delà de ce qui a été écrit dans la charte de 1988. Dans son programme, le Hamas cite Hassan al-Bana, fondateur des Frères musulmans, qui affirme : « Israël existe et continuera d’exister jusqu’au jour où l’islam l’effacera de la carte.”

Cheikh Younes al-Astal, un membre influent du Hamas à la tête du clergé palestinien, a lancé le 13 mars 2008 un appel à la mahraqa (une nouvelle Shoah). Lors d’une interview à la chaîne Al-Aqsa, il a expliqué qu’« Allah a puni les Juifs par l’intermédiaire des Allemands et aujourd’hui, c’est le tour de la nation islamique de jouer ce rôle en les punissant une fois encore. »

A la question « qu’elle serait la bonne solution pour en finir avec cette bande d’individus (le peuple juif) ? », le cheikh du Hamas a répondu par l’interprétation d’un verset du Coran : « Cela signifie que nous devons les massacrer, nous devrons les empêcher à tout prix à semer la corruption dans le monde. »

Al-Astal n’est pas le seul à appeler au génocide des Juifs. Ces appels sont souvent entendus dans les mosquées par les prêcheurs du Hamas. Le 13 Juillet 2008, Mohsen Abou Ita déclarait avec force: « L’anéantissement des Juifs de Palestine serait l’une des plus belles bénédictions pour notre pays. ».

Hélas, nous n’avons pas entendu à ce jour une seule condamnation de la part des dirigeants palestiniens officiels contre ces propos génocidaires ni contre cette campagne d’incitation à la haine. Aucune condamnation non plus des attentats-suicides et des attaques à la roquette visant des centres urbains israéliens.

Le chef de l’OLP, Mahmoud Abbas, aurait déclaré à propos de la Shoah qu’elle « représente le crime le plus odieux des temps modernes ». Comment cette déclaration est-elle compatible avec les menaces de génocide contre le peuple juif et comment serait-il possible de vouloir former un tandem avec un mouvement palestinien comme le Hamas, dont l’ambition demeure la destruction de l’Etat juif.

Dore Gold