La ligne rouge du Premier ministre Netanyahou

Dans son dernier discours à l’ONU, Benjamin Netanyahou a décrit le progrès fait par l’Iran pour se doter de l’arme nucléaire en le matérialisant avec une ligne rouge. Il a précisé les trois étapes marquant les quantités d’uranium nécessaire pour fabriquer une bombe atomique. La première étape dans laquelle les Iraniens ont produit de l’uranium faiblement enrichi 3.5% U-235), la seconde  produisant de l’uranium moyennement enrichi (20%U-235) et la troisième étape dans laquelle ils espèrent obtenir de l’uranium hautement enrichi de qualité militaire (90% U-235).

En fait, le Premier ministre a révélé  que les Iraniens ont achevé avec succès la première étape, à savoir ils ont accompli “70% de leur programme”.

Les physiciens en matière fissile nous expliquent que l’enrichissement de l’uranium de matière première à savoir de 3.5% nécessite 70% de l’énergie totale nécessaire à produire  de l’uranium de qualité militaire et pouvoir ainsi fabriquer une première bombe. Une fois que l’Iran arrivera à la deuxième étape – de 20% U-235 – alors il aurait déjà utilisé 90% de l’énergie nécessaire pour fabriquer une bombe.  Malheureusement, en dépit des six résolutions du Conseil de sécurité adoptées depuis 2006 interdisant l’Iran d’enrichir de l’uranium même à un niveau faiblement enrichi, le pays des ayatollahs se moque éperdument des résolutions, et en 2010 il a commencé à enrichir à un niveau du 20%, se plaçant ainsi dans un tremplin confortable pour atteindre l’objectif initial pour la fabrication d’une bombe. Le Secrétaire britannique aux Affaires étrangères, William Hague, responsable auparavant des services de renseignements, a estimé que l’enrichissement de 20% raccourcit le laps de temps pour produire de l’uranium à des fins militaires en comparaison avec un départ d’un niveau de 3.5% seulement.

L’Iran essaye toujours de trouver des prétextes apparemment “légitimes” pour l’enrichissement de son uranium. Il a fait valoir son besoin de 3.5% d’enrichissement pour la production d’électricité, même si son seul réacteur situé à Bushehr est alimenté par de l’uranium fourni par la Russie. Ensuite, l’Iran a affirmé qu’il fallait 20% d’uranium enrichi pour la fabrication d’isotopes médicaux pour le réacteur de recherche de Téhéran. Maintenant, les Iraniens prétendent qu’ils ont l’intention d’utiliser de l’énergie atomique pour leurs nouveaux sous- marins…

Jusqu’à ce jour, aucune ligne rouge n’a été tracée par la communauté internationale pour mettre un terme aux ambitions belliqueuses de l’Iran. Le Premier ministre Netanyahou a expliqué dans son fameux discours que les ateliers relativement petits pour fabriquer des bombes et des ogives nucléaires  sont difficiles à surveiller même par les meilleures agences de renseignements. En outre, certains sont doublement fermés aux inspecteurs de l’AIEA. Netanyahou a aussi souligné que l’arrêt du programme nucléaire iranien doit être basé sur l’état d’avancement de leur enrichissement et ne pas attendre qu’une ogive soit montée;  aucun service de renseignement ne serait capable de la détecter à temps. Dans ce contexte, la revendication légitime d'”une ligne rouge” est plus que jamais urgente pour éviter à tout prix que dans les mois ou les semaines à venir l’Iran puisse  fabriquer sa première bombe atomique.