La campagne contre notre légitimité : le monde est contre nous

Deux évènements historiques marquent le mois de novembre. Ils doivent être dans l’esprit de chacun de nous au moment où nos détracteurs défient la légitimité de l’Etat d’Israël.

Le 2 novembre 1917, le Cabinet britannique a approuvé la Déclaration Balfour pour  la création d’un « foyer national juif » dans une zone qui deviendra par la suite le Mandat britannique sur la Palestine.

Les intentions de Balfour étaient claires et sans équivoque. Trois mois après la publication de la Déclaration qui porte son nom,  il souhaitait que celle-ci conduise à la création d’un Etat juif. Lorsque la Société des Nations a transformé la déclaration Balfour en un contrat juridique international contraignant (Mandat) elle avait introduit des changements importants en reconnaissant  le « lien historique du peuple juif à la Terre d’Israël ». Il convient de noter que la Société des Nations n’a pas inventé les droits historiques juifs, mais a reconnu le droit qui existait depuis la nuit des temps. Ce fait reflète l’attitude de la Société des Nations qui considère le peuple juif comme un peuple qui « refonde à nouveau son foyer national sur sa propre terre. »

Le 29 novembre 1947, trente ans après la déclaration Balfour, l’Assemblée générale de l’ONU a approuvé la résolution 181, qui a recommandé la création d’un Etat juif en Palestine aux côtés d’un Etat arabe.

Les droits nationaux des Juifs établis antérieurement par la Société des Nations, sont réaffirmés par l’ONU.

Ainsi, Israël est devenu un Etat dont sa création a bénéficié du soutien aussi bien de la Société des Nations que de l’ONU. Les dirigeants juifs de l’époque ont accepté  la résolution 181 tandis que les Etats arabes l’ont rejetée et ont entrepris la lutte armée.

Pendant que se poursuit un débat intensif sur la légitimité de l’Etat d’Israël, il est important de rappeler ces faits historiques.

Comment peut-on donc expliquer le fait qu’Israel qui a été légitimement reconnu par  l’Organisation des Nations Unies doit faire face a une campagne sans précédent de déligitimation par la même organisation internationale.

Il existe plusieurs explications comme la “palestinisation” du conflit ainsi que les changements intervenus dans la composition des membres de l’ONU etc. Toutefois, on ne peut imaginer que de nombreux Etats européens ne soient pas attentifs aux droits juridiques et historiques de l’Etat d’Israël.

Le soutien européen en faveur d’Israël s’est effectivement affaibli. L’un des membres du parlement européen m’a donné « of the record » une explication:

L’origine de la critique à l’égard d’Israël découle du fait que la Communauté européenne est conçue dans le cadre multinational et a remplacé l’Etat-Nation. Israël, par contre, est fondé sur une conception inverse, celle d’un peuple  qui se souvient de ses racines nationales même après 2000 ans d’exil

Selon ce parlementaire, la Communauté européenne est à l’origine  destinée à servir un cadre multinational nouveau qui changerait la structure de l’Etat-Nation, considéré aux yeux de nombreux européens comme modèle obsolète, responsable d’effusion de sang, de destruction et la dévastation qui ont frappé  l’Europe durant le 20ème siècle. Toutefois, la création de l’Etat d’Israël prouve une approche totalement opposée : si le peuple juif se souvient de ses racines nationales et retourne sur le devant de la scène- c’est donc la preuve que l’idée Etat-nation est toujours  valable et vivace.

Le processus de paix à Oslo était censé neutraliser les atteintes allégées à la légitimité d’Israël. Après tout, le 9 septembre 1993, Yasser Arafat a écrit à l’ancien Premier ministre, Itzhak Rabin : « l’OLP reconnaît le droit d’Israël à exister en paix et en sécurité ».

En revanche, durant les années à venir, l’OLP a promulgué farouchement la délégitimitation d’Israël par le biais de l’ONU et par l’incitation  quotidienne à la haine. Le 17 juin dernier encore, les résidents de l’Etat d’Israël sont décrits par la télévision publique palestinienne  tels que « des voleurs de la Palestine à la recherche apparemment  d’une patrie disposée à les accueillir»  Quant à la presse officielle, elle définie tous les territoires de l‘Etat d’Israël comme occupés.

Dans ce contexte, nombreux se demandent pourquoi l’Etat d’Israël insiste sur le fait de la reconnaissance de l’Etat juif par les Palestiniens. Pourquoi n’est –il pas suffisant de la reconnaissance palestinienne de la résolution 181 de l’ONU qui appelle à la création d’un Etat juif ? Yasser Arafat n’a-t-il pas déjà reconnu l’Etat juif en 1993 ?

A l’heure actuelle, celui qui est censé être le partenaire au processus de paix favorise les attaques sur les droits juridiques d’Israël afin de les éroder sur toutes les tribunes possibles, et cela en dépit des résolutions de la Société des Nations et de l’ONU.

La seule façon d’arriver à une paix véritable passe par la reconnaissance mutuelle qui ratifiera les droits juridiques accordés à Israël par la communauté internationale.