Jérusalem – 45 ans après la Guerre des Six Jours
Il y a tout juste 45 ans, Tsahal a libéré la vieille ville de Jérusalem et réunifié à nouveau sa capitale. Les combats ne sont qu’un souvenir lointain mais il est difficile aujourd’hui d’imaginer la situation à la veille de la guerre, alors que l’armée jordanienne était déployée le long de la ligne verte et assiégeait Jérusalem sur trois flancs. Durant ces jours existentiels, un corps expéditionnaire irakien était sur le point de traverser le Jourdain pour participer aux combats, tandis que l’artillerie jordanienne bombardait sans-cesse les quartiers juifs de l’ouest de Jérusalem en faisant un millier de blessés. Finalement, au moment où Tsahal décida de traverser les lignes d’armistice de 1949 pour saisir les zones menaçantes, il était clair comme l’eau de roche qu’il s’agissait parfaitement d’une action de légitime défense.
Ces précisons sont importantes aujourd’hui encore. Pendant de longues années qui ont suivi la guerre des Six Jours, la communauté internationale s’est interrogée à maintes reprises concernant notre droit sur Jérusalem. En effet, les droits historiques du peuple juif ont été prescrits dans le mandat britannique, mais cette précision sur Jérusalem ne faisait plus partie des débats internationaux.
Durant 19 ans et jusqu’au mois de juin 1967, on considérait l’emprise jordanienne sur Jérusalem comme une “agression armée” telle que l’avait défini le secrétaire général de l’ONU en 1948 de la part du royaume hachémite bédouin de Transjordanie, coupée du reste de la Palestine mandataire par les britanniques en 1922. Mais la conquête des parties Est de Jérusalem le 6 juin 1967 n’était que le résultat d’une guerre de légitime défense. Cette distinction est devenue parfaitement claire au moment où l’Union soviétique avait échoué dans ses tentatives de définir Israël comme agresseur au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale de l’ONU.
Le célèbre juriste américain, Steven Schwebel, devenu plus tard Président de la Cour de Justice internationale de la Haye, fut bien conscient de cette distinction. En 1970, il avait écrit : « lorsque un premier pays propriétaire détient un terrain illégalement, il appartient à l’Etat qui le conquit légalement en légitime défense, d’avoir plus de droit que son prédécesseur. » Il concluait que le droit d’Israël sur « tout Jérusalem » est préférable à celui de la Jordanie. Cette analyse est semblable à celle de nombreux autres juristes.
Certes, il est de coutume juste après la fin des hostilités de concentrer un effort diplomatique pour rétablir le statu quo ante – à savoir un retour pacifique à la situation précédant la guerre. Dans le cas de Jérusalem, l’application automatique de ce principe causait un grave problème puisque que la souveraineté jordanienne sur la Cisjordanie annexée en 1951 n’a jamais été acceptée par la communauté internationale (sauf par le Royaume-Uni et Pakistan). Ainsi, la clause de l’internationalisation de Jérusalem figurant en annexe dans le fameux plan de partage (résolution 181) a cessé d’être une option viable, même si elle a encore été débattue à l’ONU durant les années 50. Déjà en 1949, le Premier ministre, David Ben Gourion, avait déclaré àla Knessetque cette annexe du plan de partage qui se réfère à Jérusalem est nulle et non avenue.
Rappelons que les lignes d’avant la guerre de 1967 n’ont jamais été reconnues comme frontière internationale, mais comme lignes d’armistice seulement, à savoir l’endroit même de l’arrêt des forces combattantes suite à la guerre de l’Indépendance. Par conséquent, le Conseil de Sécurité avait adopté la résolution 242 en rejetant la requête l’URSS, et s’est abstenu d’exiger d’Israël de se retirer de « tous les territoires »occupés pendant la guerre et a insisté sur de nouvelles frontières qui seront « sûres et reconnues».
Soulignons que la résolution 242 n’a en aucun cas mentionné Jérusalem.
Depuis 1988, les Palestiniens sont entrés dans l’arène diplomatique à la place des Jordaniens et ont essayé d’obtenir une reconnaissance de leur statut sur Jérusalem. Ils ont tenté d’intégrer dans leur discours à l’ONU des concepts comme « territoires palestiniens occupés » y compris Jérusalem Est » dans le but d’éroder les droits de l’Etat juif sur la ville sainte. En 1994, l’administration Clinton a mis fin à ces tentatives en imposant son veto au Conseil de Sécurité. Madeleine Albright avait expliqué la position américaine en précisant: « nous votons aujourd’hui contre cette résolution précisément parce qu’elle implique que Jérusalem est un territoire palestinien occupé. »
Enfin, au moment où la déligitimation de l’Etat juif est à l’ordre du jour de ses détracteurs, la diplomatie israélienne devrait souligner, plus que jamais, les vérités historiques et les causes de la guerre des Six Jours. Nous devons rappeler ce qui s’est passé vraiment il y a 45 ans, et interdire la publication de faux récits historiques et une vague de désinformation dans l’arène internationale.