Le 10 février 2009, les Israéliens iront aux urnes pour voter à la Knesset et pour une nouvelle coalition gouvernementale. Diriger Israël est une mission énormément compliquée, semée d’obstacles et d’imprévus et forte ingrate. Diriger Israël, c’est être à la tête d’un peuple qui a surmonté les traumatismes de deux millénaires d’exil, de toutes les persécutions, de tous les pogroms et de tous les massacres. C’est assumer les pires de toutes les morts, celles de la Shoah.  C’est aussi reprendre en soi le fardeau des résurrections d’Israël, de son peuple, de sa langue, de sa culture et de ses guerres.  S’inscrire dans l’histoire d’Israël constitue un privilège aussi rare que périlleux. Appartenir aux pages glorieuses   d’Israël, c’est plonger ses racines au plus profond de l’Histoire.  Etre leader d’Israël, c’est  apporter aux citoyens de ce pays une assurance pour une vie meilleure, une sécurité totale, au quotidien et à long terme. Diriger l’Etat juif, c’est rassembler les incompatibles, resserrer les rangs, redonner confiance et espoir aux juifs de la diaspora et  porter  l’espérance sans illusions. Diriger l’Etat hébreu, c’est se doter d’une force tranquille, d’un pragmatisme irréprochable, d’une honnêteté intellectuelle, d’avoir de l’audace et une vision réalisable  et non utopique,  pour pouvoir coexister à jamais avec nos voisins arabes.
Etre à la tête d’un gouvernement israélien, c’est prendre des décisions cruciales et douloureuses, avoir les capacités d’agir avec sang froid, retenue, lucidité et fermeté; avoir le courage et l’intelligence d’obtenir un compromis rationnel et réaliste, loin des passions et du fanatisme et de ne rechercher que l’indispensable dans l’intérêt de son peuple.  Etre un bon leader israélien, c’est savoir donner l’exemple, être modeste et ne rechercher que vérité et transparence.

Ces dernières années, Israël a glissé vers le mal et la corruption, notre société s’est transformée dans tous les domaines et devenue méconnaissable sur le plan moral.
Ce pays a connu  plusieurs scandales et tempêtes politiques en raison de manque de leadership. Les zones de turbulences sont-elles passagères? Le prochain  ministre aura-t-il la sagesse et la volonté de nous diriger vers un havre de paix et de tranquillité? Sera-t-il capable de contrecarrer les menaces, intérieures et extérieures, résoudre nos problèmes et nos maux, et diriger Israël selon les meilleurs critères? Suivra-t-il l’héritage des fondateurs  de l’Etat et les messages de nos prophètes? Dans le contexte actuel on peut naturellement en douter,  mais derrière les grands défis que nous avons relevés, notre devoir est d’espérer et de se doter d’un optimisme inébranlable. L’heure n’est pas aux critiques inutiles et aux lamentations mais à l’action, au travail, à la créativité,  et la confiance en soi pour la pérennité du peuple juif.