Commission européenne : désinformation et double jeu
Il y a 33 ans, j’étais chargé de l’Information et de la Presse à l’ambassade d’Israël à Bruxelles. A l’époque, il n’existait qu’une seule délégation diplomatique pour les relations bilatérales avec la Belgique, auprès du « Marché commun » et du Parlement européen à Strasbourg…
Durant plus de trois ans, nous avons combattu avec acharnement contre une politique anti-israélienne dictée systématiquement par des commissaires européens…Devant les menaces permanentes d’imposer boycottages et sanctions, nous avons créé un groupe parlementaire d’amitié et un lobby pro-israélien.
Depuis trois décennies la politique de l’Union européenne à l’égard de l’Etat Juif persiste et probablement ne changera pas tant que le conflit arabo-israélien ne trouvera pas de solution définitive.
Aujourd’hui encore, sur le site officiel de la Commission européenne, sous la rubrique « Palestine » l’aide aux Palestiniens est présentée avec dramatisation et partialement. Sans aucune explication sur les causes du conflit, les fonctionnaires européens à Bruxelles prennent par avance partie en accusant implicitement Israël.
Voilà comment ils présentent le dossier palestinien : « Quelque 2,45 millions de Palestiniens, sur 5,2 millions au total, ont besoin d’une aide humanitaire. À Gaza, le blocus, les conflits successifs et les divisions politiques ont affaibli l’économie. Les violences de mai 2021 ont entraîné des centaines de pertes humaines parmi les Palestiniens, dont des enfants bénéficiaires d’un programme financé par l’UE. Plus de 100 000 personnes ont dû fuir leur foyer… Les Européens protègent les communautés menacées par les démolitions, les évictions et la violence des colons. Ils fournissent une aide d’urgence, une assistance juridique et un accès aux services de base. Nous aidons aussi à améliorer les conditions de vie des communautés n’ayant pas la possibilité d’accéder aux services de base ou de les améliorer. Ils reçoivent, par exemple, des abris et des réserves d’eau potable. »
Comment ne pas verser des larmes devant ce triste constat, face à un bilan si alarmiste, catastrophique ? Comment ne pas apprécier l’aide financé par l’UE aux pauvres enfants palestiniens ?
Ce texte est bien entendu politisé, les faits sont tronqués et les chiffres manipulés. On se demande d’ailleurs pourquoi tous les ambassadeurs de l’UE n’ont pas réussi à expliquer la réalité quotidienne sur le terrain.
Les 26 pays de l’Union européenne fournissent à l’Autorité palestinienne et à l’UNRWA environ 300 millions d’euros d’aide chaque année. Cela inclut les réfugiés palestiniens qui vivent dans des camps installés en Jordanie, au Liban et en Syrie.
Rappelons que l’UNRWA a été créée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1949 comme une entité distinctement temporaire pour aider à la réinsertion, au rapatriement ou à la réinstallation des réfugiés, et en vue de favoriser la paix. L’UNRWA demeure la seule agence onusienne régionale qui s’occupe exclusivement des réfugiés palestiniens.
Sur les 30 000 membres de l’UNRWA, 150 seulement sont des fonctionnaires internationaux. Le reste du personnel est composé entièrement de la population palestinienne locale, et dans la bande de Gaza ce sont bien sûr des membres actifs du Hamas.
Dans les camps de vacances de l’UNRWA, les enfants palestiniens reçoivent depuis l’été 2000 un entraînement militaire et les moniteurs y font l’éloge des « bombes humaines ». Ces « colonies de vacances » servent de tribunes anti-juives et anti-israéliennes.
Voilà déjà plus de sept décennies que l’UNRWA existe. Où sont-ils passés les fabuleuses sommes d’argent ? Avec tous les milliards versés par la communauté internationale combien de logements, écoles et hôpitaux auraient pu construire les Palestiniens ?
Cette agence onusienne a été créée temporairement pour régler le problème des réfugiés, mais continue d’exister pour répondre essentiellement à des fins politiques et favoriser exclusivement la cause palestinienne au détriment d’Israël.
Les fonctionnaires à Bruxelles devraient savoir que les écoles palestiniennes et leurs manuels scolaires dénient la légitimité de l’Etat d’Israël, diabolisent l’Etat juif et favorisent la lutte armée pour la libération de toute la Palestine. Le nom de l’Etat, « Israël », n’apparaît d’ailleurs pas sur les cartes de géographie.
La Commission européenne évoque également « les violences de mai 2021 » sans mentionner les tirs de missiles sur les villages israéliens et les actes de vandalisme et d’attaques terroristes au sein des villes à population mixte planifiés par le mouvement islamiste radical. Les européens s’inquiètent uniquement « des centaines de pertes humaines parmi les Palestiniens, dont des enfants bénéficiaires d’un programme financé par l’UE. »
Dans la même veine, l’UE a adopté une ligne active contre la « colonisation », notamment en excluant formellement que les « colonies » puissent bénéficier de fonds européens. En juin 2014, des messages ont été publiés à l’intention des investisseurs économiques dans « les territoires occupés » pour mettre en garde contre les risques juridiques liés au fait de mener des activités économiques et financières dans les « colonies israéliennes. »
La Commission européenne a adopté le 11 novembre 2015 une « notice interprétative sur les indications d’origine des biens produits dans les « territoires occupés » par Israël depuis juin 1967 », confirmée par la Cour de justice de l’Union européenne dans un arrêt du 12 décembre 2019.
Donc, apporter une aide financière aux palestiniens est légitime même si des fonds sont destinés à des chefs de familles corrompues et impudentes ? Est-il admissible d’acheter avec ces fonds des armes et construire des tunnels d’attaque ? A planifier des actes terroristes, et à financer des campagnes de propagande antisémite ?
Les fonctionnaires européens ne sont-ils pas responsables par leur encouragement aux Palestiniens de suivre une politique belliqueuse et haineuse ? Ne violent-ils pas les Accords d’Oslo dont ils sont signataires en tant que témoins ?
Concernant « l’illégalité des colonies israéliennes » en Cisjordanie au regard du droit international, elle représente aussi un exemple de la déformation de la situation juridique par l’UE, puisque cette question devra être soulevée lors des négociations sur le statut final et permanent.
L’Union européenne ne peut donc affirmer que les territoires sont palestiniens. Ils sont disputés jusqu’au jour où un accord définitif sera signé.
Enfin, l’Union européenne a transmis des dizaines de millions d’euros de fonds publics à de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) dont leurs activités sont souvent incompatibles avec les objectifs déclarés à la fois par les ONG et les fonctionnaires de l’UE. Financés, souvent sans transparence, et destinés à promouvoir la paix et agir pour le respect des droits de l’Homme, ils propagent en réalité une propagande purement palestinienne.
En conclusion, désinformation et double jeu animent honteusement la politique de la Commission européenne sur le dossier palestinien.
Voir le site officiel de la Commission européenne concernant la position de l’UE ainsi que celle de la France sur le site officiel du Quai d’Orsay.