Barack Obama – le recyclage des engagements ?

Les articles du magazine britannique « L’Economiste » ne sont pas toujours sympathisants avec la position israélienne, en particulier sur des questions qui concernent les divergences  entre Washington et Jérusalem.Et pourtant, cette semaine, l’un des éditorialistes évoque  la problématique dans laquelle l’administration de Barack Obama se  trouve sur le traitement du dossier qui offre à Israël des garanties pour l’encourager en contrepartie de prolonger le moratoire  sur le gel des implantations.L’article mentionne le fait  qu’Israël a bénéficié dans le passé d’un soutien inconditionnel sauvegardant sa supériorité militaire qualitative et il pouvait donc compter  sur l’appui inconditionnel des Américains à l’ONU.

L’article relève que désormais ce qui était acquis et ” sans conditions” dans le passé  est accepté « sous conditions ». L’administration a donc conditionné son soutien à l’ONU à la poursuite du moratoire.

L’administration américaine a été également évasive et s’est exprimée partiellement sur ce dossier. A la question du journaliste Mark Handler  du New York Times, elle précise que malgré l’offre généreuse “il ne s’agit pas   d’une extension dans le soutien traditionnel que les Etats-Unis apportent à Israël. »

Le soutien américain à l’ONU est le résultat d’une série d’accords bilatéraux passés entre les deux pays. Ils ont été élaborés juste après la guerre de Kippour au moment de la réunion de la conférence de paix à Genève convoquée par les Etats-Unis.

Après avoir complété l’accord de désengagement avec l’Egypte, Israël et  les Etats-Unis ont signé un mémorandum dans lequel Washington s’engage  à« s’opposer et si nécessaire de poser son veto » sur toute initiative qui aurait pour but de modifier les résolutions 242 et 338  “de manière qu’elles ne seront compatibles avec les intentions originelles.”

Supposons que les Palestiniens réussissent à obtenir, de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, son accord pour élaborer une résolution appelant les membres de l’ONU à reconnaître la création d’un Etat palestinien dans les frontières d’avant juin 1967. Nul ne doute que cette initiative  tentera  à modifier les résolutions 242 et 338. La résolution 242 n’a jamais exigé d’Israël  de se retirer de tous les Territoires conquis par Tsahal durant la guerre des Six Jours. En fait,   la résolution a appelé  à un retrait de « territoires » et non pas de tous les Territoires. La résolution 338 réaffirme que la 242 sera mise en œuvre dans le cadre de négociations.

Selon le mémorandum signé en 1975, on peut souhaiter que les Etats-Unis imposent leur veto à cette initiative. Plus important encore, l’accord intérimaire d’Oslo 2 signé en 1995 spécifie l’interdiction de  chaque  partie, Israélienne et Palestinienne,  de prendre des mesures qui pourront  changer le statut de la Cisjordanie avant la fin des négociations sur le statut final. Le président Clinton a lui-même signé ce document en tant quetémoin et a donné une approbation américaine officielle supplémentaire.

En résumé, les Etats-Unis ont de nombreuses raisons pour justifier le  veto sur les tentatives palestiniennes  d’obtenir la reconnaissance de leur Etat par l’ONU, et ceci sans aucun rapport à la décision d’Israël de poursuivre le gel des constructions dans les implantations.

L’administration Obama a-t-elle oublié les ententes précédentes avec l’Etat d’Israël?

Pourquoi Israël devrait accepter de soutenir une fois encore un engagement américain  déjà signé? Que se passera t-il la prochaine fois quand Israël devra faire face à un sujet crucial, les Etats-Unis retireront-ils automatiquement leur soutien? Et ainsi de suite …Dans ce contexte, nous devrons être vigilants et examiner sérieusement toutes les questions et les enjeux.