Après l’élimination d’Al-Baghdadi, les têtes de Nasrallah, Soleimani et d’autres sont mises à prix

Le combat contre le terrorisme international a débuté au lendemain du 11 septembre 2001 et ne s’est toujours pas achevé. Cette lutte inlassable se poursuit contre les djihadistes sunnites de tous bords comme contre les terroristes chiites entrainés et financés par les Gardiens de la Révolution d’Iran et le Hezbollah de Nasrallah.

Le calife sanguinaire Abou Bakr Al-Baghdadi a été tué comme le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, par un raid des forces spéciales américaines. L’Europe, et en particulier la France, n’a pas eu l’audace politique ni le courage militaire d’éliminer ces deux chefs terroristes qui depuis deux décennies sèment la terreur dans les capitales européennes et ailleurs.

Dans ce contexte, il faudrait rendre hommage aux Américains et non pas minimiser la portée de la mort de Baghdadi, ni ridiculiser le président Trump pour avoir tenu des propos d’un shérif orgueilleux du far-west. Dans le combat contre les terroristes, le langage franc, populaire et incorrect est préférable au vocabulaire timide et fuyant de politiciens, juges ou préfets, qui n’osent pas dire toute la vérité sur les faits, les failles et les auteurs, et surtout dire clairement que la majorité écrasante des attentats ont été perpétrés par des islamistes.

Abu Bakr al-Baghdadi dans une vidéo de Daesh du 29 avril 2019 (capture d’écran)

Les diplomates du Quai d’Orsay et certains médias reprochent injustement aux Américains la naissance de Daesh et le prix que paye le Moyen-Orient depuis la riposte de l’administration Bush aux attaques contre les Twin towers de New-York. Dans la lutte contre Al-Qaïda, il fallait, selon eux, se concentrer uniquement sur les services de Renseignement. A-t-on oublié le pouvoir des Frères musulmans en Egypte et ailleurs ? Le Printemps arabe, la chute de Moubarak, Ben Ali et Kadhafi, approuvés par les Occidentaux de l’époque ? Leur incapacité à renverser le régime du boucher de Damas, Assad ?

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, les Américains sont présents pour venir au secours des Européens, en dépit du fait que ces derniers adoptent la même politique de l’autruche.

C’est bien cette politique timide, impuissante et mercantile qui a abouti à la montée des « Fous d’Allah » et à la situation désastreuse actuelle. Pourquoi n’avaient-ils pas pris au sérieux leurs aspirations meurtrières, dès le départ ? La réalisation d’un Califat islamique de l’Andalousie à l’Afghanistan ?

En Europe, celui qui pense poursuivre cette apologie se trompe aussi concernant l’Iran et ses milices. Il n’existe aucune différence entre des terroristes islamistes sunnites ou chiites. Leur objectif est similaire et les deux prêchent le culte du terrorisme et de la mort contre tous les infidèles, Juifs ou Chrétiens.

Hassan Nasrallah exprimant son soutien au gouvernement libanais le 20 octobre 2019 (capture d’écran)

L’Iran, qui se plaint auprès des Occidentaux des sanctions et de la paralysie économique, a financé et entraîné ses milices en Irak et en Syrie pour plus de 16 milliards de dollars.

Actuellement, la France s’inquiète de la crise libanaise, mais s’est-elle préoccupée ou interrogée sur ses causes et ses motifs ? Sur la présence d’une milice armée par l’Iran au sein du territoire libanais et des ministres du Hezbollah dans le gouvernement libanais ? Comment évoquer l’indépendance et la souveraineté de ce pays quand le Hezbollah forme un mini-Etat belliqueux en son sein ?

C’est clair, tant que Nasrallah fera la pluie et le beau temps au Liban et dictera la politique hégémonique de l’Iran, on ne pourra mettre un terme au terrorisme. Soulignons que la bataille est déclenchée entre deux courants de l’Islam qui s’entretuent pour atteindre le pouvoir religieux et politique.

Devant la nonchalance européenne, les Américains ont pris depuis longtemps de sévères mesures, en imposant des sanctions et en mettant les chefs des Gardiens de la Révolution sur une liste noire. Contrairement à la France, leur aide sécuritaire aux Libanais a été également suspendue.

Soleimani rencontrant les légions étrangères iraniennes en Syrie (photo Arab press)

Pionnier dans la lutte contre le terrorisme palestinien et international, Israël a éliminé des terroristes notoires tels qu’Abou Jihad ou Cheikh Yassine et continue à fournir des renseignements précieux sur les nouveaux chefs islamistes.

Soutenu et encouragé par l’Iran, le chef du djihad palestinien dans la bande de Gaza, Abou el Atah, est aussi dans le collimateur de Tsahal. Les derniers tirs de missiles et de roquettes sur la ville de Sdérot ont pour but d’ouvrir plusieurs fronts d’hostilités contre l’Etat juif à partir de Gaza et du Sinaï, du Yémen, du Liban et du plateau du Golan.

Certes, le djihadisme attire de jeunes combattants et la lutte contre ce fléau ne se règlera pas par la mort d’un chef. Le combat est de longue haleine et autant politique, social, éducatif que militaire.

Seule une stratégie ferme, une politique courageuse et audacieuse, devrait être appliquée. Il est légitime de tuer des terroristes et il est préférable de les éliminer avant leurs actes sanguinaires. C’est le seul langage pour affronter les Islamistes. Aucune pitié pour celui qui viole, tue et massacre des vieillards, des femmes et des enfants innocents.

Donc, aucun dilemme ni regret pour avoir éliminé Ben Laden et Al-Baghdadi, ni non plus aucun remords pour Soleimani et Nasrallah demain…

Freddy Eytan

 


Pour citer cet article

Freddy Eytan, « Après l’élimination d’Al-Baghdadi, les têtes de Nasrallah, Soleimani et d’autres sont mises à prix », Le CAPE de Jérusalem, publié le 3 novembre 2019: http://jcpa-lecape.org/apres-lelimination-al-baghdadi-les-tetes-de-nasrallah-soleimani-et-autres-sont-mises-a-prix/

NB : Sauf mention, toutes nos illustrations sont libres de droit.

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