Soyez le bienvenu en Israël, monsieur le Président Sarkozy

Les drapeaux bleu blanc rouge flottent au vent. L’accueil est chaleureux et témoigne de la profonde amitié des Israéliens pour la France et son Président Sarkozy. Les temps ont évolué depuis l’anathème gaullien. De Gaulle, Pompidou et Giscard n’ont  jamais foulé le sol d’Israel durant leur mandat présidentiel. La visite de François Mitterrand en mars 1982 était le premier voyage en Terre sainte d’un chef d’Etat français depuis Saint Louis… et la visite officielle de Jacques Chirac en octobre 1996  a tourné à l’aigre…
L’écrasante majorité des Juifs de France et d’Israel ont voté pour l’élection de Nicolas Sarkozy. Ils ont apprécié son attachement sincère à l’égard de la sécurité de l’Etat juif. Il était avec eux durant la Première guerre du golfe, au moment où les Israéliens portaient des masques à gaz et il est le seul chef d’Etat occidental à dire clairement qu’il ne serrerait pas la main de gens qui refusent de reconnaître l’Etat d’Israel.
Maire de Neuilly, ministre de l’Intérieur et aujourd’hui président de la République, Nicolas Sarkozy pense que la création de l’Etat d’Israel est un miracle. Bouleversé par sa première visite à Yad Vashem, il combat l’antisémitisme et le racisme et il n’a jamais renié ses origines juives. Son combat inlassable contre le fléau du terrorisme est exemplaire, et Jérusalem peut compter sur sa détermination pour contrecarrer le projet nucléaire iranien.
Depuis le 11 septembre 2001, le dialogue stratégique avec la France s’est approfondi et les relations politiques et bilatérales se sont nettement améliorées. Les échanges économiques franco-israéliens ont quasiment doublé. Les visites réciproques sont devenues plus fréquentes et la dernière visite d’Etat de Shimon Pérès à Paris a été éloquente et mémorable.Cependant, il est clair que la France cherche à obtenir un ancrage au Proche-Orient. Le dernier voyage de Sarkozy à Beyrouth et la reprise du dialogue avec Damas prouvent cet objectif.  En dépit d’un retour à l’OTAN et à l’Atlantisme, Sarkozy est conscient qu’il ne peut se substituer au rôle des Américains. Toutefois, la France pourrait influencer sur les pays arabes tels que le Liban, la Syrie et les pays du Maghreb à ouvrir un dialogue direct avec Israel. La prochaine réunion sur l’avenir des Etats de la Méditerranée que le Président Sarkozy a convié à Paris est importante et pourrait servir de tremplin à un dialogue direct et sincère entre Israel et les pays arabes modérés.
Nous saluons les initiatives courageuses du Président Sarkozy à l’égard d’Israel et des Juifs de France et sa visite à Jérusalem nous réconforte.
Toutefois, nous savons parfaitement  que nous ne partageons pas les mêmes opinions concernant l’avenir de Jérusalem et l’avenir des Territoires disputés, mais contrairement au passé, ces divergences peuvent être aplanies dans un climat amical et de confiance, conscients que la  politique du Levant ne changera pas profondément et que les intérêts de Paris dans cette région du monde sont légitimes. La realpolitik de deux pays alliés et amis est mise à l’épreuve au grand jour.
Soyez donc le bienvenu  à Jérusalem, monsieur le Président  de la république française.