Devant la faiblesse du gouvernement libanais, le Secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tente de prouver qu’il est capable d’affronter l’Etat d’Israël. Le 2 juillet 2022, le Hezbollah a lancé trois drones vers la plate-forme gazière Karish située dans les eaux économiques israéliens en Méditerranée orientale. Ils ont été tous abattus par la chasse israélienne avant d’atteindre leur objectif. 

Un communiqué officiel publié par la milice chiite affirme que le lancement des drones avait pour but de transmettre un message, et que celui-ci, sans le préciser, a été bien compris en Israël.

Le rédacteur en chef du journal Al-Akhbar, Ibrahim Alamin, un proche de Nasrallah estime qu’il s’agit d’un avertissement à Israël pour mettre fin aux négociations en cours sur la démarcation des eaux maritimes dans la zone de la plateforme de Karish. Ibrahim Alamin a affirmé qu’avant même que l’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth n’informe le gouvernement libanais de la position israélienne, le Hezbollah avait été informé par une source occidentale (la France ?) qu’Israël avait rejeté la position libanaise.  

Jusqu’à présent, le Hezbollah a évité de s’impliquer directement dans les négociations sur la démarcation des frontières territoriales et économiques laissant la question au gouvernement libanais.

(Yevgeny Malkin/Ministère de la protection de l’environnement)

Pendant ce temps, le Hezbollah a intensifié ses activités militaires le long de la frontière en y installant 15 postes d’observation sous couvert d’activités civiles. Le Hezbollah bloque ainsi l’accès de l’armée libanaise et de la FINUL en violation flagrante de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en 2006 juste après la Deuxième guerre du Liban.

Apparemment, à la lumière des résultats des élections législatives libanaises, au cours desquelles le Hezbollah a conservé son pouvoir mais a perdu sa majorité, le Hezbollah montre qu’il est toujours la principale force politique et militaire au Liban. Le Hezbollah indique maintenant clairement que si l’État libanais est incapable de protéger ses ressources naturelles, il prendra la relève même au prix d’un éventuel affrontement militaire limité avec Israël.