Etats comparés de la maladie Covid 19: Sociologiques, politiques, éthiques et géopolitiques
En France, est-il possible de s’arracher à la confusion entre médecine et santé publique ? Pourtant, il semble simple de différencier l’homme et la statistique, le malade et la population.
Depuis combien de décennies, les politiques font-ils la guerre aux médecins au nom des coûts de la santé sans jamais en évoquer ses revenus ? On disait volontiers que si la santé n’a pas de prix, elle a un coût. Qui a remarqué qu’un être guéri rapportait à la nation bien plus qu’un inactif ? Et qui l’a quantifié ? Des économistes qui regardent les sorties mais jamais les entrées : le petit bout de la lorgnette. En France, par exemple, on a fermé des lits d’hospitalisation, diabolisé les soignants et même bien avant Marisol Touraine sous Hollande… Les haines sociales au mépris des bénéfices nationaux, les bénéfices économiques au mépris des citoyens. Partout dans le monde, les citoyens ne s’y trompent plus qui vomissent leurs gouvernants et acclament leurs soignants.
La santé publique veut des preuves scientifiques, un alignement sur des dogmes et des protocoles… Impossible ou assassin lors des urgences. Surtout, quand on n’a pas les stocks de kit de dépistage car la logique médicale serait de dépister pour isoler les cas positifs afin de les traiter et d’éviter la dissémination, la contagion.
Le médecin, lui, est en devoir de traiter chacun des patients au mieux qu’il peut, avec les moyens dont il dispose dans ” l’état actuel de la connaissance”. Et de ce qui lui est disponible…
Un traitement très peu onéreux, utilisé efficacement en Chine et en Corée du Sud, est repris en France par un spécialiste des maladies infectieuses, le mal aimé Didier Raoult. Il avait autrefois montré l’activité intracellulaire des molécules de ce traitement. Et justement, le médecin est en devoir de le prescrire faute de mieux aujourd’hui et d’une faible toxicité bien connue. En Israël, ces traitements font partie des protocoles.
L’Etat français pousse les médecins dans l’illégalité en interdisant d’abord ce traitement puis en ne l’autorisant qu’aux cas graves quand il n’est plus tout à fait efficace voire encore même utile… Des médecins se sont rebellés et ont prescrit. A chacun ses responsabilités. Peut-être l’Etat consentira-t-il à les remercier après les avoir fustigés.
Retenons que ces mêmes autorités ironisaient sur les pays qui fermaient leurs frontières à l’argument que le virus se moque de celles-ci… sans penser que le virus les franchit avec des porteurs de passeport. Fashion week de Paris après celle de Milan (probable point de départ de l’épidémie en Italie) autorisée, match France-Italie, autorisé : un tapis rouge avait été déroulé devant le virus. Qu’est-ce que dire que l’on ne savait pas alors même que le laboratoire de maladies infectieuses de Wuhan fut installé et inauguré par la France, que des savants français y travaillent ? Ces « responsables » assuraient même que les masques n’étaient pas utiles et Olivier Véran, nouveau ministre de la santé avait visé nommément Benjamin Netanyahou pour les mesures de confinement et la fermeture de frontières… Que voilà un médecin au nez creux ! Comparons aujourd’hui les courbes épidémiologiques… encore que, dans les quartiers ultra-orthodoxes israéliens le confinement est mal respecté par une erreur de raisonnement majeure et cosmogonique, entre Dieu et eux, ils ne voient pas les coronavirus, et à la fois éthique, ils se mettent en danger et surtout mettent en danger les autres, un déni d’altérité.
Finalement, ces gouvernants sont revenus sur leur courte vue, Ubu est roi. Merdre alors ! disait Alfred Jarry. Mais comment faire face quand on a diminué les possibilités d’accueil hospitalières, les capacités industrielles de ” consommables” de soins et de protection, quand on a délocalisé des productions de médicaments et de respirateurs artificiels…. et l’usine de fabrication de Nivaquine en France est en redressement judiciaire, une opportunité de la reprendre à bas prix que l’Etat n’a pas l’air de vouloir saisir. Gouverner, c’est prévoir, parait-il.
Nonobstant les stocks ridicules en masques, gants et tests, ces grands stratèges responsables en offrent aux « grandes démocraties » comme l’Iran. Ceci dit, on se laisse aller au catastrophisme (à qui est-il utile ?) et au complotisme le plus nauséabond que d’ailleurs le promoteur de la thérapie avait, en son temps, dénoncé.
Finalement, la France et d’autres s’en sortiront malgré les autorités étatiques. Pas de doute, ces responsables qui ont failli, ont, bien sûr, fait de grandes déclarations et ont appelé à la rescousse des experts prétendus neutres. Grandes déclarations sûrement aussi efficaces que les trois ans de lutte macronienne contre l’antisémitisme.
L’Union européenne qui n’est pas une démocratie puisque ses dirigeants sont nommés et non-élus, donc responsables devant personne, l’Union Européenne qui s’est déshonorée en n’aidant pas l’Italie, par exemple, et après le choc des migrations désordonnées, elle, n’y survivra probablement pas.
Elle a abandonné toute raison sur son tissu industriel, toute morale en abandonnant ses Etats en souffrance, l’Italie, l’Espagne et encore la Grèce et enfin tourné le dos à l’éthique avec son mépris des peuples. Elle avait, dès les fonts baptismaux, abandonné ses valeurs au premier rang desquelles, l’idée du peuple souverain. C’était l’Europe des administrations.
Regardons le monde. Il ne restera plus que quatre grandes puissances : les Etats-Unis géographiquement isolés comme une île, la Russie, la Chine et l’Inde. Celles qui ont conservé des capacités industrielles, militaires et une certaine idée de leurs nations, de l’avenir. Elles seront en mesure de faire face aux chocs. Les trois dernières font déjà face à l’islamisme conquérant, premier choc avant la pandémie, pendant que le monde occidental reste englué dans un christianisme mal digéré, incapable de différencier morale et éthique, juste capable de se laisser aller, avec bonne conscience mais distance, aux “élans naïfs du cœur“. Surtout ne pas identifier les vrais bourreaux ! Un monde donc sans justice possible. Ces grandes puissances résilientes ont en outre fait preuve du minimum de compassion en délivrant de l’aide aux pays les plus atteints. Quid des autres ?
En Europe, des Nations réapparaîtront : à l’est, celles qui n’ont pas oublié le joug terrible des Ottomans et des guerres pour s’en libérer, à l’ouest, celles qui ont oublié ces guerres sarrasines, certes plus anciennes. Quel sera alors l’équilibre entre elles ? En tous cas, à l’avenir, on oubliera plus facilement le coronavirus à l’est qu’à l’ouest.
En Europe, cette crise annonce une catastrophe politique, en Israël c’est le miracle de la résolution d’une grave crise morale et politique intérieure. Ceux des français qui ont fait leur Alyah ont manifestement fait le bon choix.
Dr Richard Rossin est ancien secrétaire général de MSF, cofondateur de MdM, ancien vice-président de l’académie européenne de géopolitique.