Défendre le plateau du Golan
Dans une lettre adressée au rédacteur de la revue “Foreign Affairs”, concernant l’article de Richard Haas et Martin Indyk, (publié dans le numéro de jan-fév2009), l’ancien ambassadeur Dore Gold et le général (réserve) Shimon Shapira, rejettent les affirmations selon lesquelles le premier gouvernement de Benjamin Netanyahou (1996-1999) a accepté un retrait complet des hauteurs du Golan et ils expliquent les risques émanant d’une renonciation à la ligne vitale pour la défense d’Israël.
La réalisation d’une paix réelle entre Israël et la Syrie est un but louable qui pourrait être une pierre angulaire pour une stabilité régionale. Malheureusement, en agissant en faveur d’un accord israélo-syrien ; Richard Haas et Martin Indyk présentent sous un faux jour les propositions que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, aurait fait à la Syrie durant la période de son premier mandat. Les deux affirment que Netanyahou a proposé au président syrien Hafez- Al-Assad le « retrait complet d’Israël des hauteurs du Golan ».
Cette affirmation est simplement fausse. En réalité, en 1996, Netanyahou a demandé au Secrétaire d’Etat américain, Warren Christopher, de clarifier sa position sur l’avenir des négociations avec Damas. Les déclarations hypothétiques faites oralement par Itzhak Rabin, ancien Premier Ministre défunt, concernant le retrait du Golan, ont été connues dans les milieux diplomatiques comme sorte de « lettre dépositaire” de la part de Rabin.
Netanyahou a voulu clarifier au Secrétaire d’Etat américain, que cela n’engagerait pas l’Etat d’Israël. Shapira et moi-même, nous avons été envoyés à Washington précisément par Netanyahou afin de s’assurer que le message a été bien reçu par des personnalités de plus haut niveau au sein de l’administration Clinton.
Itamar Rabinowitch, ancien ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, était à l’époque, à la tête des pourparlers avec les syriens et il affirme dans son livre de mémoires, « Au seuil de la paix » que Warren Christopher a écrit dans une lettre à Netanyahou que le gouvernement américain n’est engagé, en aucune manière, aux contenus des rapports diplomatiques antérieurs.
En outre, en1998, lorsque Netanyahou a échangé des messages avec Assad par le biais de Ronald Lauder, à aucun stade, Netanyahou n’a accepté de se retirer des Hauteurs du Golan, comme l’affirment Endyk et Haas. Vers la fin de cette initiative, Assad a même demandé à Netanyahou une carte soulignant exactement l’étendue du futur retrait israélien des Hauteurs du Golan. Sans aucun doute, le langage utilisé pendant ces contacts entre Jérusalem et Damas n’a pas satisfait le dirigeant syrien, car il pensait établir une souveraineté totale jusqu’aux bords de la rive du lac de Tibériade. Netanyahou a refusé de fournir une quelconque carte de retrait, et donc n’a pas du tout tracé la frontière qu’Assad revendiquait. A la fin des contacts, Assad a de nouveau demandé à Netanyahou de lui faire part de la manière dont il percevait la future frontière entre Israël et la Syrie par rapport aux lignes d’avant 1967. Il voulait savoir plus sur l’étendue de la ligne de démarcation vers l’Est : « des dizaines de mètres, des centaines de mètres, de combien très exactement ? » La réponse de Netanyahou, qui a été transmise à Damas était que la frontière serait tracée à « quelques miles » à l’Est (la largeur du plateau du Golan est de 12 miles) Suite à cette réponse, Assad a décidé de mettre un terme à toutes les négociations avec Israël.
En adoptant cette position, Netanyahou a plusieurs raisons supplémentaires afin de ne pas exposer Israël à des dangers émanant d’un retrait complet des Hauteurs du Golan. En 1975, le président américain, Gerald Ford, a écrit à Rabin: “Même si les Etats-Unis n’ont toujours pas pris de position en ce concerne le tracé définitif des frontières d’Israël, eh bien, lorsqu’ils le feront, ils accorderont un poids important dans leur décision pour préserver à Israël le contrôle du plateau du Golan ». Durant les années 90, les gouvernements américains ont promis au gouvernement israélien que les engagements pris par Washington dans la lettre du président Ford seront respectés.
Les Hauteurs du Golan demeurent une ligne de défense vitale pour l’Etat d’Israël. La stabilité le long de la frontière nord d’Israël avec la Syrie, dépend en partie du fait que les forces de Tsahal sont installées sur les Hauteurs du Golan et non pas aux pieds de la vallée.La réponse de Haas et Indyk à cette lettre:Comme dans tout récit de l’histoire diplomatique, le rapport des négociations secrètes est coloré par les perspectives des participants. Dans ce cas précis, Dore Gold et Shimon Shapira ont donc perçu les négociations dans la lignée de Benjamin Netanyahou, alors Premier ministre de l’Etat d’Israël et avec qui, ils ont collaboré. Martin Indyk perçoit, lui, ces négociations selon l’approche du président des Etats-Unis, Bill Clinton. Indyk a servi, à l’époque d’adjoint au Secrétaire de l’Etat pour les affaires du Proche-Orient, et sa perspective est totalement différente.
Comme il l’a décrit dans son dernier livre, « Innocente politique étrangère», les négociations que Netanyahou a menées en 1998 avec le Président syrien Hafez Al Assad ont été entreprises “derrière le dos” de Clinton et de ses proches collaborateurs.
Ronald Lauder, un ancien membre du parti Républicain et ancien ambassadeur des USA en Autriche et ami proche de Netanyahu a servi d’intermédiaire.
Lorsqu’ en 1999, Netanyahou a perdu les élections à Ehud Barak, il a exigé de Lauder d’informer Barak sur ses négociations. Barak a ensuite demandé à Lauder de briefer Clinton sur ce sujet. Lauder a fourni à Clinton un texte composé de 10 points que Netanyahou et Assad ont conclus lors de ces négociations. L’un des points mentionné de Lauder a affirmé: « Israël se retirera du territoire syrien qui a été pris en 1967… vers une ligne de démarcation basée sur celle du 4 juin 1967 » En d’autres termes, Netanyahou avait transmis aux Syriens qu’Israël accomplira un retrait complet des Hauteurs du Golan comme il est décrit dans notre article.
Il est fortement crédible de croire que Netanyahou n’avait vraiment pas l’intention de ne pas dessiner en “miles” les lignes de démarcation de la frontière Est du 4 juin 1967, comme Gold et Shapira l’entendent. En présentant l’étroitesse des Hauteurs du Golan elle aurait été en réalité une ligne basée sur celle du désengagement. Netanyahou sait certainement qu’aucun dirigeant syrien ne pourra signer la paix sur cette base. Soit cela n’était pas sincère de le faire dans le cadre de ces négociations, soit ses proches collaborateurs se sont engagés dans une révision de l’Histoire.
Cette affirmation est simplement fausse. En réalité, en 1996, Netanyahou a demandé au Secrétaire d’Etat américain, Warren Christopher, de clarifier sa position sur l’avenir des négociations avec Damas. Les déclarations hypothétiques faites oralement par Itzhak Rabin, ancien Premier Ministre défunt, concernant le retrait du Golan, ont été connues dans les milieux diplomatiques comme sorte de « lettre dépositaire” de la part de Rabin.
Netanyahou a voulu clarifier au Secrétaire d’Etat américain, que cela n’engagerait pas l’Etat d’Israël. Shapira et moi-même, nous avons été envoyés à Washington précisément par Netanyahou afin de s’assurer que le message a été bien reçu par des personnalités de plus haut niveau au sein de l’administration Clinton.
Itamar Rabinowitch, ancien ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, était à l’époque, à la tête des pourparlers avec les syriens et il affirme dans son livre de mémoires, « Au seuil de la paix » que Warren Christopher a écrit dans une lettre à Netanyahou que le gouvernement américain n’est engagé, en aucune manière, aux contenus des rapports diplomatiques antérieurs.
En outre, en1998, lorsque Netanyahou a échangé des messages avec Assad par le biais de Ronald Lauder, à aucun stade, Netanyahou n’a accepté de se retirer des Hauteurs du Golan, comme l’affirment Endyk et Haas. Vers la fin de cette initiative, Assad a même demandé à Netanyahou une carte soulignant exactement l’étendue du futur retrait israélien des Hauteurs du Golan. Sans aucun doute, le langage utilisé pendant ces contacts entre Jérusalem et Damas n’a pas satisfait le dirigeant syrien, car il pensait établir une souveraineté totale jusqu’aux bords de la rive du lac de Tibériade. Netanyahou a refusé de fournir une quelconque carte de retrait, et donc n’a pas du tout tracé la frontière qu’Assad revendiquait. A la fin des contacts, Assad a de nouveau demandé à Netanyahou de lui faire part de la manière dont il percevait la future frontière entre Israël et la Syrie par rapport aux lignes d’avant 1967. Il voulait savoir plus sur l’étendue de la ligne de démarcation vers l’Est : « des dizaines de mètres, des centaines de mètres, de combien très exactement ? » La réponse de Netanyahou, qui a été transmise à Damas était que la frontière serait tracée à « quelques miles » à l’Est (la largeur du plateau du Golan est de 12 miles) Suite à cette réponse, Assad a décidé de mettre un terme à toutes les négociations avec Israël.
En adoptant cette position, Netanyahou a plusieurs raisons supplémentaires afin de ne pas exposer Israël à des dangers émanant d’un retrait complet des Hauteurs du Golan. En 1975, le président américain, Gerald Ford, a écrit à Rabin: “Même si les Etats-Unis n’ont toujours pas pris de position en ce concerne le tracé définitif des frontières d’Israël, eh bien, lorsqu’ils le feront, ils accorderont un poids important dans leur décision pour préserver à Israël le contrôle du plateau du Golan ». Durant les années 90, les gouvernements américains ont promis au gouvernement israélien que les engagements pris par Washington dans la lettre du président Ford seront respectés.
Les Hauteurs du Golan demeurent une ligne de défense vitale pour l’Etat d’Israël. La stabilité le long de la frontière nord d’Israël avec la Syrie, dépend en partie du fait que les forces de Tsahal sont installées sur les Hauteurs du Golan et non pas aux pieds de la vallée.La réponse de Haas et Indyk à cette lettre:Comme dans tout récit de l’histoire diplomatique, le rapport des négociations secrètes est coloré par les perspectives des participants. Dans ce cas précis, Dore Gold et Shimon Shapira ont donc perçu les négociations dans la lignée de Benjamin Netanyahou, alors Premier ministre de l’Etat d’Israël et avec qui, ils ont collaboré. Martin Indyk perçoit, lui, ces négociations selon l’approche du président des Etats-Unis, Bill Clinton. Indyk a servi, à l’époque d’adjoint au Secrétaire de l’Etat pour les affaires du Proche-Orient, et sa perspective est totalement différente.
Comme il l’a décrit dans son dernier livre, « Innocente politique étrangère», les négociations que Netanyahou a menées en 1998 avec le Président syrien Hafez Al Assad ont été entreprises “derrière le dos” de Clinton et de ses proches collaborateurs.
Ronald Lauder, un ancien membre du parti Républicain et ancien ambassadeur des USA en Autriche et ami proche de Netanyahu a servi d’intermédiaire.
Lorsqu’ en 1999, Netanyahou a perdu les élections à Ehud Barak, il a exigé de Lauder d’informer Barak sur ses négociations. Barak a ensuite demandé à Lauder de briefer Clinton sur ce sujet. Lauder a fourni à Clinton un texte composé de 10 points que Netanyahou et Assad ont conclus lors de ces négociations. L’un des points mentionné de Lauder a affirmé: « Israël se retirera du territoire syrien qui a été pris en 1967… vers une ligne de démarcation basée sur celle du 4 juin 1967 » En d’autres termes, Netanyahou avait transmis aux Syriens qu’Israël accomplira un retrait complet des Hauteurs du Golan comme il est décrit dans notre article.
Il est fortement crédible de croire que Netanyahou n’avait vraiment pas l’intention de ne pas dessiner en “miles” les lignes de démarcation de la frontière Est du 4 juin 1967, comme Gold et Shapira l’entendent. En présentant l’étroitesse des Hauteurs du Golan elle aurait été en réalité une ligne basée sur celle du désengagement. Netanyahou sait certainement qu’aucun dirigeant syrien ne pourra signer la paix sur cette base. Soit cela n’était pas sincère de le faire dans le cadre de ces négociations, soit ses proches collaborateurs se sont engagés dans une révision de l’Histoire.