Un deuxième mandat pour Obama et la suite …

La réélection du président Obama soulève une question essentielle, à savoir: comment les relations israélo–américaines seront menées au cours de son deuxième mandat? Les relations entre Washington et Jérusalem  au cours du premier mandat présidentiel ont été refroidies en raison surtout des différences de vues  qui existaient entre Israël et l’administration américaine sur les sujets clés du Moyen-Orient.

Sur le projet nucléaire iranien Obama a tenté dés le départ  de promouvoir une politique de dialogue (Engagement) avec Téhéran, alors qu’Israël, trop expérimenté par la série des tentatives diplomatiques avortées avec l’Iran, a saisi que Téhéran ne cherche qu’à gagner du temps.

En ce qui concerne le processus de paix avec les Palestiniens, il semble qu’Obama a perçu  le conflit israélo-palestinien comme facteur essentiel dans la stabilité du Proche-Orient et selon lui un règlement permettrait aux Etats-Unis de lever ses obstacles en entamant de relations étroites avec le monde arabe.

Le « Washington Post » a révélé  que dans le cadre d’une réunion avec des dirigeants juifs tenue en juillet 2009, réunion largement évoquée dans la dernière campagne présidentielle, le président Obama a critiqué son prédécesseur, George W. Bush, pour avoir eu des liens très étroits avec Israël : “durant ces dernières huit années, il n’y avait aucun écart entre nous et les positions israéliennes, et qu’en est-il sorti de tout cela ? Israël est resté tout simplement inactif, ce qui a créé une érosion dans notre crédibilité aux yeux des pays arabes. »

Obama avait donc pensé que la politique d’ « épaule froide » à l’égard d’Israël entraînerait l’Etat juif à des concessions supplémentaires dans le processus de paix, et en même temps augmenterait le prestige des Etats Unis aux yeux du monde arabe. Et pourtant, même selon cette approche, l’administration pouvait renforcer ses liens militaires et sa coopération stratégique.

Que va-t-il se passer par la suite ? La politique étrangère d’Obama a été ces quatre dernières années basée sur des convictions personnelles et des perceptions communes au sein des Instituts de recherche à Washington. Rappelons toutefois qu’Obama, avait fait preuve en tant  que sénateur d’une pensée indépendante et a même exprimé son opposition à la guerre en Irak. Mais dés qu’il a pris ses fonctions, il a appelé à un dialogue avec le régime des ayatollahs. Cette conception a été également soutenue par les anciens secrétaires d’Etat, James Baker et même Henry Kissinger.

Déjà en 2001, après l’échec des pourparlers à Camp David et à  Taba avec Yasser Arafat. Des anciens de l’administration Clinton ont relancé le concept suivant : le futur accord de paix est déjà élaboré et  donc nous devrions tracer le chemin pour y aboutir à sa conclusion et sa signature.  Des anciens responsables israéliens étaient venus également à Washington dans le même esprit et rabâchaient que les parties étaient si proches dans le but d’un accord, et que les différences n’étaient que minimes  et donc peuvent être comblées.

Entre temps, une deuxième Intifada  a été déclenchée avec une vague d’attentats suicide dans la majorité des grandes villes en Israël, et des milliers de roquettes ont été tirées dans le sud du pays et ce en dépit d’un désengagement de la bande de Gaza, sans évoquer les incertitudes résultant des révolutions du “printemps arabe”.

On a bien compris que le conflit avec les Palestiniens est plus complexe que la réalité sur le terrain est bien différente que les descriptions angéliques faites par les experts de Washington. On a aussi très vite réalisé ô combien Mahmoud Abbas était  un partenaire si problématique. Il avait d’ailleurs cru que Washington lui offrirait tout sur un plateau d’argent…

Historiquement parlant, les relations israélo-américaines ont soufflé le chaud et le froid mais toujours la réalité au Moyen-Orient a rapproché les positions des deux pays.

Rappelons que le président Eisenhower et le Premier ministre Ben Gourion ont eu de graves divergences au moment et suite à la Campagne de Suez en 1956. Les Etats-Unis avaient alors tenté de créer un axe avec les pays arabes contre l’URSS intitulé « Pacte de Bagdad ». Mais lorsque le régime hachémite en Irak s’est effondré et les forces nassériennes ont menacé le Liban, la coopération entre Israël et les Etats-Unis s’est renforcée et redevenue au beau fixe.

Il y eu aussi des relations tendues entre le président Bush senior et le Premier ministre Itzhak Shamir concernant  les implantations, mais voilà qu’après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein, les Etats-Unis et Israël ont fait front commun tels que des amis et des alliés. Finalement, les relations entre Israël et les Etats-Unis sont fondées sur des  valeurs et des intérêts communs et cette base de relations entre les deux pays dominera les années à venir.