Sagesse diplomatique, forte dissuasion et punition des mouchards

Dans la grande tourmente du Moyen-Orient, dans la folie des événements meurtriers interminables dans la bande de Gaza et ailleurs, un seul incident grave, une seule action ou attentat, une seule étincelle mise aux poudres, peuvent faire basculer la marche à suivre et le cours de l’Histoire.

Sans remonter si loin dans les annales, en ce jour du 28 juin 1914, au fameux assassinat du prince héritier François-Ferdinand d’Autriche et son épouse, un attentat qui a mis en effet le feu aux poudres en déclenchant la Première Guerre mondiale, nous pouvons constater dans notre région plusieurs événements marquants de ce genre : l’assassinat du Président Sadate en octobre 1981, celui du Premier ministre Rabin en novembre 1995, et en juillet 2006, quand deux soldats israéliens furent kidnappés par le Hezbollah, une agression qui a immédiatement déclenché la Seconde Guerre du Liban.

Dans le contexte de ces jours-ci, tout donc peut basculer et secouer de fond en comble la bande de Gaza et provoquer un déluge de roquettes.

L’instinct d’une mère israélienne, habitante de Beersheva, a en effet évité le pire. Son acte héroïque a sauvé miraculeusement ses trois petits enfants, a empêché l’escalade, et surtout une opération de grande envergure de Tsahal. Le Cabinet Nétanyahou a eu la sagesse et la grande responsabilité de ne pas riposter pour l’heure en offrant une nouvelle chance à la diplomatie et en adoptant de nouvelles lignes rouges.

Dès le départ, le Hamas et le Jihad islamique se sont précipités à démentir le lancement de ces deux roquettes sur les villes israéliennes. Dans la forte crainte de représailles, ils évoquaient des raisons techniques dont une décharge électrique, et mêmes des causes « naturelles » tel que les orages, les éclairs, et la foudre qui s’est abattue soudain sur les batteries de lancement de roquettes… Des explications souvent farfelues, le tout pour éviter une riposte foudroyante de Tsahal.

Les chefs du Hamas crient au secours car leur population exige en urgence un ballon d’oxygène humanitaire, l’ouverture permanente des passages frontaliers, du travail en Israël, et un second souffle à l’économie. C’est clair, l’idéologie islamique du Hamas demeure toujours périlleuse et sans espoir.

Ecartés et punis par l’Autorité palestinienne, les leaders du Hamas supplient l’Egypte, le Qatar, et l’ONU d’aboutir rapidement à une trêve à long terme. Cependant, l’Iran est omniprésent et préfère jouer avec le feu. Avec le soutien militaire de son satellite au Nord et le Hamas au Sud les Ayatollahs ambitionnent de prendre un jour l’Etat juif en tenailles. La Russie poursuit son emprise en Syrie et laisse faire, tandis qu’Israël refuse de se confronter directement à Poutine et ouvrir un nouveau front. Une guerre à Gaza pourrait déclencher une intervention du Hezbollah et un déluge de roquettes plus sophistiquées et meurtrières.

Cette situation est bien entendu intolérable mais ne peut durer ainsi. Mais que faire ? Quelle est l’alternative ? Les dilemmes sont grands et les risques très dangereux. Le passé nous a déjà appris que la bande de Gaza est bien maudite et que rien ne sortira de bien après une opération de grande envergure.

Depuis 2008, nous avons mené trois opérations militaires dans la bande de Gaza, mais la trêve est à chaque fois violée brutalement par le Hamas.

Tant que cette bande de territoire ne sera pas démilitarisée et le Hamas ne reconnaîtra pas l’existence même de notre Etat, une aventure militaire serait irresponsable et un changement de régime utopique.

Tous les commentaires et les déclarations politiques sur ce sujet explosif est épineux sont irresponsables, d’autant plus que depuis le retrait de Tsahal en 2005 à ce jour, personne n’a réussi à apporter de solution tangible. Depuis, nous vivons dans la jungle, car un dialogue direct avec le Hamas ne pourra apporter de remède politique surtout quand nous connaissons la position de Mahmoud Abbas. Donc, la seule solution temporaire est exclusivement humanitaire et économique.

Dans ce contexte et jusqu’à nouvel ordre, une dissuasion forte, des représailles musclées y compris contre les ballons explosifs, et l’élimination ciblés des chefs du Hamas devraient être la nouvelle stratégie.

La guerre contre le Hamas et ses chefs se poursuivra jusqu’au jour où ce mouvement islamiste cessera définitivement ces actions terroristes, et les villageois israéliens pourront vivre en sécurité absolue.

Cette stratégie sera épaulée par une coordination étroite et permanente avec l’Egypte et ses services du Renseignement. Elle garantira, avec l’appui inconditionnel des Américains, une véritable trêve à long terme.

La bande de Gaza peut basculer à tout moment dans la guerre (photo site du Hamas)

Enfin, notre légitime combat sur le théâtre des opérations militaires, comme celui des pourparlers diplomatiques, n’est sans doute pas une partie de plaisir. Toutefois, ce combat pourrait être enfin gagné le jour où nous serions solidaires et unis. L’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, il a juste 23 ans, devrait toujours servir d’alarme à droite comme à gauche.

Les activités scandaleuses et révoltantes de militants israéliens de B’Tselem, BDS et de l’organisation « Briser le silence » à l’ONU, au sein de l’Union européenne, dans la presse et ailleurs, devraient donc cesser.

Israël est un exemple unique où la démocratie agit parfois sans limites. Les marginaux sont omniprésents, ils sont d’intarissables bavards surtout à l’étranger. Ils se réjouissent de laver le linge sale sur la place publique avec une forte arrogance et sans scrupule. Ils refuseront avec mépris toute solidarité, union ou patriotisme. Ils se moqueront avec méchanceté, et vous répondront avec un sourire acerbe. Ils défendront toujours l’adversaire même s’il a tort ; un phénomène pathétique unique et un véritable complexe qui caractérisent certains marginaux israéliens.

Pire encore, ils agissent sans remords ni regrets dans un contexte sensible et explosif, préférant toujours la cause de l’adversaire, de l’ennemi potentiel.

Au lieu de plaider tout naturellement pour leur pays, manifester pour la cause de leurs compatriotes et combattre les injustices et les disparités sociales, ils préféreront toujours plaider ailleurs, salir leur gouvernement dans les pages des journaux étrangers, noircir la situation en évoquant, bien entendu, et hypocritement, les droits de l’Homme, la conscience humaine et la morale. Nous connaissons parfaitement leur stratégie malsaine qui en réalité ne sert surtout que leurs propres intérêts personnels, et ainsi profiter de subventions et aides financières.

Dans le théâtre de l’absurde et de la bassesse politique, ces militants d’extrême gauche et fanatiques n’étaient pas dans les instances internationales pour défendre les soldats de Tsahal qui assurent nuit et jour notre sécurité et la leur, mais pour dénoncer par des slogans creux de sens « les crimes de l’occupation dans les territoires palestiniens et notamment les méandres de la colonisation israélienne ».

Le débat sur le conflit israélo-arabe est certes légitime et nous discutons sur le sujet depuis la création de l’Etat juif sans toutefois trouver de solution.

Même dans un Etat démocratique par excellence comme le nôtre, il existe des lignes rouges à ne pas franchir. Nous sommes le seul pays de la planète où des mouchards, des imposteurs, et des charlatans politiques ne sont guère punis.

Freddy Eytan

 


Pour citer cet article :

Freddy Eytan, « Sagesse diplomatique, forte dissuasion et punition des mouchards », Le CAPE de Jérusalem, publié le 21 octobre 2018 : https://jcpa-lecape.org/sagesse-diplomatique-forte-dissuasion-et-punition-des-mouchards/

Illustration : Freddy Eytan (capture d’écran).

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