Le mythe du siège de Gaza

wikipedia-halevi*Depuis 2007, Israël maintient un siège légitime autour de la bande de Gaza. Le but est d’empêcher des tirs de roquettes et de missiles et de contrecarrer l’acheminement  d’armes et de munitions au Hamas, tout en permettant le passage de produits alimentaires et une aide humanitaire. Pourtant, un bon nombre de responsables politiques et observateurs  insistent  sur le fait qu’il existe une crise humanitaire dans Gaza et ils multiplient les efforts pour expédier des “navires humanitaires” pour briser le blocus maritime.

*Gaza n’est pas coupée du reste du monde. Les marchés de Gaza sont inondés de produits et de marchandises. En fait, durant l’année 2009, 30,576 camions chargés de produits humanitaires ont traversé par Israël vers Gaza.

*Depuis juin 2007, date à laquelle le Hamas a pris le pouvoir  par la force, le total des transferts au profit de Gaza s’est élevé à 5 milliards de dollars en provenance de sources gouvernementales et ONG. Le gouverneur de la Banque centrale de l’Autorité palestinienne, Jihad al-Wazir, a confirmé que 56% du budget palestinien est destiné à Gaza. Gaza reçoit une aide supplémentaire directement de l’Iran et des pays arabes *Il existe également un système économique d’importations palestiniennes de l’Egypte via des centaines de tunnels opérant sous le contrôle du gouvernement du Hamas qui accorde l’approbation de les exploiter et perçoit des taxes de leurs propriétaires. Le réseau des tunnels a augmenté les importations annuelles de l’Egypte à Gaza de 30 millions de dollars durant les années 1994-2006 à plus de 650 millions de dollars chaque année. Compte tenu de l’abondance de l’offre, le prix du carburant, du fuel et du gaz, délivrés à Gaza par l’Egypte est de moitié de celui imposé en Israël.

*Farid Zakout, le directeur de l’Association pour la construction de Gaza, a déclaré au journal palestinien Al-Ayyam que le prix d’une tonne de ciment s’élève actuellement à 800 Shekels contrairement aux 1200 shekels deux mois auparavant, et de plus de 3000 shekels l’année dernière. Les prix du ciment ont baissé de quelques 80% lorsque les propriétaires ont commencé à importer du ciment. La flambée de l’activité de construction a favorisé une augmentation de 25% de nombre de personnes employées dans l’industrie. .

Pourtant nombreux sont les détracteurs, et les articles sur le sujet dépassent l’entendement. John Ging, le directeur des opérations humanitaires pour l’UNRWA, a déclaré au New York Times, “le blocus d’Israël empêche la fourniture d’aide  humanitaire de base tels que des médicaments, des vêtements et des couvertures, ainsi que des approvisionnements alimentaires. (1)

Le bureau des Nations unies pour la coordination des “affaires humanitaires dans le territoire palestinien occupé” a publié en août 2009 un article affirmant que « le blocus a enfermé 1,15 millions de personnes »(2) .

Ce rapport affirme que 75% de la population de Gaza n’est « pas en sécurité sur le plan alimentaire”..

Ron Paul  du Texas a déclaré sur la chaîne Fox qu’Israël « empêche l’acheminement de vivres et de médicaments à Gaza. Il a précisé  que des « personnes mourraient de faim », et a conclu que la situation des habitants de Gaza est “presque comparable à des camps de concentration. »(3).

Les portes de Gaza sont-elles fermées ?

La vérité sur le terrain est bien évidement différente de ces allégations. En effet les revendications répétitives d’un blocus hermétique de Gaza sont contradictoires avec les chiffres qui ressortent des sources israéliennes et palestiniennes. Gaza sous le contrôle du Hamas continue de recevoir les livraisons de produits via les passages frontaliers avec Israël et le  réseau des tunnels  est  devenu un canal d’importations établi sur une chaîne de centaines de millions de dollars par an.

Les importations en cours via le réseau de tunnels fournit des emplois à des milliers de Palestiniens et remplit les coffres du gouvernement du Hamas par les impôts sur le fonctionnement des tunnels et les produits qui sont transférés.

Le gouvernement du Hamas jouit également d’un financement de l’Autorité palestinienne à Ramallah et de l’Union Européenne en plus de l’aide des Etats arabes.

Le réseau des tunnels est également utilisé par le Hamas à des fins militaires, parmi lesquelles l’envoi de militants pour des formations en Iran et Syrie, et l’importation de systèmes d’armes modernes (DCA et missiles antichars) explosifs et munitions.

Fin de la connexion Israël-Gaza

En août 2005 Israël a démantelé ses implantations dans la bande de Gaza et  retiré toutes ses forces et toute présence civile de ce territoire. Le plan de désengagement a transféré la responsabilité complète de l’administration de Gaza à l’Autorité palestinienne, sans aucune présence israélienne, militaire ou civile. Israël se réserve le droit de liberté d’action pour contrecarrer les activités terroristes.

Le plan de désengagement avait pour but de créer « une réalité sécuritaire meilleure » et le gouvernement de l’époque a affirmé « qu’Israël supervisera et assurera l’enveloppe extérieure du territoire géographique, contrôlera exclusivement l’espace aérien de Gaza, et continuera à mener des opérations militaires dans les eaux territoriales. Israël se réserve le droit légitime à l’autodéfense, y compris les mesures préventives et des interventions forcées contre toute menace émanant de la bande de Gaza. »(4)
Plusieurs mois après la mise en œuvre du plan de désengagement Israël et l’Autorité palestinienne ont signé deux accords – « l’accord sur le déplacement et l’accès » et les « principes convenus pour le passage de Rafah » – qui régularisent le déplacement et l’accès de et vers Gaza. Dans ces accords, Israël, a pour la première fois depuis 1967, renoncé à son contrôle complet de “l’enveloppe extérieure”. Selon ces accords, la responsabilité sur le passage de Rafah a été transférée à l’Egypte et à l’Autorité palestinienne sous la supervision d’une force spéciale de l’Union Européenne, et Israël a accepté la construction de ports et d’un aéroport basés sur le modèle de la supervision internationale dans le passage de Rafah.(5)
L’accord, qui n’était que provisoire pour douze mois, n’a pas été renouvelé après son expiration en raison d’un refus catégorique du gouvernement Hamas d’appliquer l’accord et suite à sa revendication  exigeant  que le passage de Rafah soit administré comme un point de passage international réglementé directement  entre Gaza et l’Egypte.
Suite à la prise de contrôle militaire de Gaza par le Hamas, le cabinet israélien de sécurité a approuvé le 19 septembre 2007, une résolution stipulant que « le Hamas est une organisation terroriste qui a pris le pouvoir à Gaza et a transformé ce territoire comme hostile à l’Etat juif.” A la demande du ministre de la Défense Ehud Barak, le cabinet a approuvé la possibilité d’imposer des sanctions économiques dont une réduction d’approvisionnement en pétrole et en électricité, conformément au droit légal et les conditions impératives de la communauté internationale. (6)
Selon les organisations des droits humanitaires : Israël  demeure « la force occupante » après le désengagement de Gaza.

Les organisations des droits de l’Homme pensent que le désengagement n’a pas changé le statut d’Israël comme « force occupante » à Gaza. Dans un communiqué publié le 4 novembre 2008, huit organisations des droits de l’homme ont déclaré : « Même après le désengagement de Gaza en 2005, Israël continue de détenir un rôle important sur les principaux aspects de la vie quotidienne des résidents palestiniens de Gaza. »(7)

Amnesty International et les droits de l’Homme ont également partagé ce point de vue, confirmé dans le rapport de la Commission Goldstone qui a enquêté l’opération israélienne à Gaza (opération Plomb durci – 27 décembre 2008-18 janvier 2009).(8)
Les organisations des droits de l’Homme et la commission Goldstone ont été fermes dans leur déclaration et sans équivoque et ont considéré Israël comme  toujours « force occupante » même après le désengagement de Gaza, et selon leur propre interprétation du droit international. Leurs revendications exigent d’Israël d’accomplir  ses obligations comme elles les interprètent, à savoir, d’être responsable sur le bien- être des Gazaouis, lever le blocus et renforcer les liens économiques entre Israël et Gaza. (9)
La position égyptienne sur le désengagement

Dans un communiqué officiel publié le 19 décembre 2008, le porte parole du Ministère égyptien des Affaires étrangères Hossam Zaki, a expliqué la politique égyptienne sur Gaza :

“Le retrait unilatéral d’Israël de la bande de Gaza ne signifie pas que ce territoire a été libéré de l’occupation. La Cisjordanie, Gaza et Jérusalem Est constituent une entité d’ensemble géographique qui ne peut être discutée sur certaines parties ; sinon ce serait un coup mortel à leur entité.

Selon le droit international et la Convention de Genève, Israël est considéré comme force occupante et il se trouve toujours dans l’obligation de subvenir aux besoins élémentaires de la vie quotidienne, tel que l’électricité, l’eau, le carburant et les médicaments aux habitants résidant dans un territoire sous son occupation.

Tout accord affirmant que la bande de Gaza est un territoire libéré démontre l’acquiescement avec un plan qui aspire à imposer la responsabilité de l’administration de Gaza avec le voisin le plus proche, voire l’Egypte. Nous ne devons pas accepter cette hypothèse car cela sera un excellent dégagement pour Israël de ses devoirs d’occupation et cela conduira à mettre un terme au problème palestinien qui n’a pas été réglé”(10)

On peut comprendre la position ambiguë égyptienne ; d’une part, elle souhaite ne pas désengager la responsabilité d’Israël et dans la même veine elle ne veut pas rendre le Caire responsable sur l’avenir de Gaza. En outre, l’Egypte fait un lien direct entre l’ouverture réglementée du passage de Rafah et la position du gouvernement du Hamas sur la question des pourparlers de réconciliation avec le Fatah et l’Autorité palestinienne dirigés par Mahmoud Abbas. Grâce aux pourparlers de réconciliation  entamés sous les pressions et la médiation égyptienne, le Caire s’est efforcé et s’efforce toujours de convaincre le Hamas de faire fonctionner le passage de Rafah conformément à l’accord de 2005. Celui-ci était en vigueur durant une seule année et a été convenu entre  le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne. A la veille de ces pourparlers, en octobre 2009, des responsables égyptiens ont menacé le Hamas qu’ils fermeraient complètement le passage de Rafah si le gouvernement du Hamas refusait de signer un accord de réconciliation. (11)

La situation économique à Gaza : les faits et chiffres.

Le blocus israélien et égyptien sur Gaza a-t-il  vraiment causé des conséquences aussi graves comme elles sont décrites par les organisations des droits de l’Homme ? La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a déclaré le 22 avril 2009 devant le Congrès américain, que la situation à Gaza est bien différente de ce décrivent les reportages. Madame Clinton a précisé que les passages ne sont pas complètement fermés. “Il y a beaucoup d’articles et de produits qui sont transférés par les passages… nous avons examiné les listes et les allégations sont simplement inexactes”(12)

Une enquête menée par le coordinateur israélien des activités du gouvernement dans les Territoires a présenté un rapport détaillé sur ce sujet pour l’année 2009(13)
*SANTE : 10,544 malades et leurs conjoints ont quitté Gaza en 2009 pour un traitement médical en Israël. 4,883 tonnes de matériel médical et de médicaments sont entrés à Gaza en coordination avec l’Autorité palestinienne et des organismes internationaux. Israël a aidé l’Autorité palestinienne a endiguer la grippe aviaire à Gaza. 44,500 de doses de vaccin ont été envoyées à Gaza par l’Organisation mondiale de la Santé et trois malades ont quitté Gaza pour soins médicaux en Israël. En plus, deux ascenseurs ont été transférés aux hôpitaux de Gaza, ainsi qu’un matériel de mammographie pour dépistage du cancer du sein et ainsi qu’un système informatisé CT.

*ELECTRICITE : Israël continue à fournir de l’électricité à Gaza de sa centrale électrique à Ashkelon. En plus, 41 camions de matériel ont été transférés pour l’entretien du système électrique à Gaza. Entre avril et octobre 2009, Siemens a effectué des travaux de maintenance à Gaza, pour lesquels plus de 100 millions de litres de carburant diesel ont été livrés.

*COMMUNICATIONS : 45 de camions de matériel de communication ont été envoyés à Gaza à la demande de l’Autorité palestinienne.

*Eau et Assainissement : 95 camions d’équipement pour eau et assainissement, ainsi que 3,720 tonnes de chlorure pour purification de l’eau, ont été transférés durant l’année 2009. Israël a aidé le nord de Gaza pour le projet d’une station d’épuration en transférant 48 camions de matériel à ce but.

*Le secteur privé : 77% du contenu des camions envoyés à Gaza en 2009 étaient pour le secteur privé. 257hommes d’affaires palestiniens ont quitté la bande de Gaza, la Cisjordanie, pour l’étranger. 10,871 têtes de bétail ont été transférées à Gaza, spécialement pour le Ramadan et les congés de Eid al-Adha. 3,607 de vitres pour fenêtres ont été transférés à Gaza.

*Argent : Plus de 1,1 de milliards de shekels (environ 300 millions de dollars) ont été transférés à Gaza pour des salaires et activités d’organisations internationales. En plus, 40 millions de shekels (environ 10 millions de dollars) en billets de banque usés ont été remplacés. En février 2010, Israël et l’Autorité palestinienne sont  parvenus à un accord sur le transfert de paiements de  la Sécurité sociale et des retraites aux bénéficiaires Gazaouis qui ont travaillé en Israël. L’argent devrait être transféré aux banques palestiniennes de Cisjordanie et l’Autorité palestinienne pourra régler le paiement sans difficultés.

*Aide humanitaire : 141,390 tonnes d’aide humanitaire ont été transférées par la communauté internationale par Israël, y compris 115,043 tonnes de nourriture et 2,990 tonnes de médicaments et de matériel médical.

*Entrée des organisations internationales : 21,200 membres étrangers qui forment le personnel administratif et plus de 400 délégations diplomatiques sont entrés à Gaza en 2009.

*UNRWA : 3,282,000 litres de carburant et diesel ont été utilisés par UNRWA, en plus, un matériel spécial pour les camps d’été, y compris des piscines, des machines à glace , des instruments de musique , et d’équipements de sport ont été transférés à l’UNRWA.

*Exportation de produits agricoles : L’export de fleurs et fraises a été approuvé comme partie d’un projet commun avec le gouvernement des Pays Bas. Depuis le début de ce projet, plus de 7 millions de fleurs et 54 tonnes de fraises ont été exportées.

*Le départ de Gaza : 10,544 malades (et leurs conjoints) ont quitté Gaza. 147 étudiants ont quitté Gaza pour des études universitaires à l’étranger, en réponse aux demandes faites par la communauté internationale. 374 chrétiens ont quitté Gaza pour passer les fêtes de Noel  en Israël et à Bethléem. 100 chrétiens ont quitté Gaza pour participer à la visite du pape en Terre sainte (mai 2009) 17 représentants ont quitté Gaza pour participer à la convention générale du Fatah à Bethléem. Des joueurs de football palestiniens ont quitté Gaza pour entrainement et pour des jeux amicaux en Cisjordanie et à l’étranger.

Selon le rapport du coordinateur des activités du gouvernement dans les territoires, un total de 30,576 camions de produits humanitaires sont passés d’Israël à Gaza en 2009. L’Autorité frontalière du Hamas a également publié un rapport sur  le trafic à Rafah.  63,480 personnes ont traversé le passage de Rafah de et vers l’Egypte durant l’année. (14)

Le flux des fonds sous le gouvernement du Hamas

Le gouverneur de la Banque centrale de l’Autorité palestinienne, Jihad al-Wazir, a  déclaré que depuis juin 2007 (date de la prise du contrôle militaire de Gaza par le Hamas) la totalité monétaire des transferts à Gaza s’est élevée à plus de 5 milliards de dollars de sources gouvernementales et ONG(15) Cela était destiné à régler les salaires des fonctionnaires de Gaza, des organisations internationales fonctionnant à Gaza tel que UNRWA, et des réseaux de communication étrangers opérant à Gaza. Al-Wazir a confirmé que 58% du budget palestinien est destiné à Gaza.

Mahmoud Abbas a déclaré au journal saoudien Al-Watan le 31 décembre 2009, que l’Autorité palestinienne à Ramallah transfère 58% de son budget au gouvernement du Hamas pour les frais d’eau et de l’électricité, tandis que le gouvernement du Hamas perçoit les taxes des habitants pour les services qu’il reçoit gratuitement. Il a déclaré que les importations du tunnel sous la frontière de Gaza fournissent tous les biens de consommation nécessaires à Gaza, mis à part le fer et le ciment. (16)

Gaza reçoit des fonds supplémentaires d’aide directement de l’Iran et des pays arabes. Le ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Bassam Naim, a déclaré le 21 mars 2010, que le gouvernement du Hamas a reçu une subvention de 40 millions de dollars de la banque islamique pour le Développement et de la société du Croissant Rouge du Qatar pour l’achat du matériel pour les hôpitaux à Gaza.(17)
En outre, le gouvernement du Hamas bénéficie également de l’aide qui est donnée pour l’achat de biens et services pour Gaza. Jusqu’au 20 novembre 2009, l’Union européenne a payé le coût du carburant industriel diesel pour faire fonctionner la centrale de Gaza, une somme estimée à 50 millions de shekels par mois (environ 13 millions de dollars), pour un total dépassant 156 millions de $ par an. (18)
Le gouvernement du Hamas reçoit également les fonds pour couvrir le coût de l’électricité qui est fournie par Israël. (19)
Des tunnels de contrebande ou routes d’importation en provenance de l’Egypte ?

« Contrebande » n’est pas le mot exact pour décrire le réseau des tunnels le long de la frontière de Gaza avec l’Egypte.

Alors que la contrebande connote une activité illégale dans la clandestinité, le réseau du tunnel palestinien est ouvert et s’étend tout au long de la frontière.
Le Centre  pour l’Information et le Renseignement du Terrorisme (ITIC) a publié en mai 2009 une enquête diffusée sur la chaîne Al Arabiya et qui présente le mode de fonctionnement des tunnels sur la frontière Gaza Egypte. Ci-dessous les principaux points décrits sur le site de la ITIC :
Le journaliste d’ Al Arabiya, Waal Issam, a enquêté à Rafah en mai 2009. Il a parcouru le marché des marchandises envoyé à Gaza via les tunnels. Il précise que plus de 10,000 personnes travaillent dans « l’industrie du tunnel » sur une base quotidienne. La valeur du commerce par les tunnels est estimée à environ 200 millions de dollars annuellement. Le long de la frontière qui s’étend à 13 kms environ, près de 800 tunnels ont été creusés. Selon ce rapport, la majorité des tunnels qui ont été détruits lors de l’opération Plomb durci ont été reconstruits. Les contrebandiers interrogés ont affirmé qu’un tunnel peut être construit en 10-15 jours. (20)

Selon le rapport d’un chercheur palestinien Ghazi al-Surani publié en décembre 2008 le réseau des tunnels a augmenté les importations en provenance d’Egypte de 30 millions de dollars annuellement durant les années 1994-2006 à plus de 650 millions de dollars annuellement/(21)

Ziad Jarghoun a signalé que la municipalité de Rafah, et les forces de sécurité ont arrêté l’excavation de nouveaux tunnels parce qu’il y en avait assez. En outre, il a déclaré que le prix du carburant diesel et l’essence, livrés à Gaza par les pipelines de l’Egypte, est moins de moitié qu’en Israël.(22)
Les tunnels palestiniens servent également comme pipeline pour l’importation du ciment et du fer. Articles interdits d’entrée à Gaza via Israël. Un propriétaire de tunnel a déclaré être capable de transférer plus de 60 tonnes de ciment par jour, mais la plupart des propriétaires de tunnels n’apportent plus du ciment, préférant se concentrer sur l’importation du fer. (23)
En février 2010, les médias palestiniens ont souligné une baisse de prix de matériaux de construction avec une hausse de l’activité dans l’industrie du bâtiment. Farid Zakout, directeur de l’Association de construction de Gaza, a dit dans une interview au journal palestinien Al-Ayyam que les propriétaires de tunnels à Rafah ont coupé le transfert de matériaux de consommation en raison de l’inondation de la marchandise sur les marchés de Gaza, et cherchent à augmenter l’importation du ciment et du fer. (24)
L’augmentation des importations de l’Egypte par les tunnels de Rafah a conduit à une situation où le nombre de tunnels ont été fermés en raison de l’inondation du marché de Gaza avec les marchandises importées. (25)
Le rédacteur en chef de Science Christian Monitor, s’appuyant sur des conversations avec des hommes d’affaires à Gaza, a déclaré que le gouvernement du Hamas bénéficie financièrement du « blocus » en vertu de son contrôle des tunnels sur la frontière égyptienne, par le biais d’une taxe de 14.5% sur les marchandises passant à travers les tunnels (avec un prélèvement encore plus élevé sur les cigarettes) aussi bien que les activités de la monnaie de change et recettes fiscales. Des sommes fabuleuses d’argent  sont versées au Trésor du Hamas et sont utilisées pour l’achat de terrains et bâtiments. (26)
Dans une déposition devant la Commission des Affaires étrangères( 25 février 2010) la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a fait remarquer que : «  la plupart du matériel qui est acheminé par des tunnels et par la contrebande- est actuellement taxé par le Hamas. Celui-ci l’utilise pour acheter des armes et du matériel militaire dont il se servira contre Israël.(27)
Dans une interview au Monde publié le 10 octobre 2009, Bassem Khoury Ministre de l’Economie nationale pour l’Autorité palestinienne, a proposé cette description : “Les étagères des magasins sont pleines, et vous pouvez trouver ce que vous désirez si vous payez le prix. Le coût de l’immobilier a triplé grâce aux tunnels. Le Hamas bénéficie de la situation, puisque que l’Autorité palestinienne à Ramallah continue à payer les salaires des citoyens travaillant à Gaza ce qui représente la moitié de notre budget. Ensuite ces employés achètent des biens qui arrivent via les tunnels sur lesquels le Hamas se fait de l’argent.”