Washington et Jérusalem, le chaud et le froid

Depuis la création de l’Etat d’Israël, les relations entre Washington et l’Etat juif soufflent le chaud et le froid mais n’ont jamais été gelées ni coupées. Certes, il existe entre les deux pays alliés des malentendus, des frictions et incompréhensions passagères et parfois graves, mais jamais elles n’aboutiront à la rupture ou au divorce car les intérêts politiques, diplomatiques et stratégiques sont réciproques. Washington et Jérusalem partagent les mêmes valeurs démocratiques et universelles. Rappelons que les Etats-Unis ne sont pas intervenus au Proche-Orient jusqu’en 1956 et ont même imposé un embargo sur les armes dans toute la région. Ce n’est qu’après le fiasco de la campagne de Suez et suite au départ de la France et de la Grande Bretagne que les deux superpuissances, l’Amérique et l’Union Soviétique, ont partagé leur influence et leur hégémonie dans la région.

Après la guerre des Six Jours, les malentendus ont débuté avec force. Nous avons connu les plans américains de Rogers, les pressions de Carter et de Reagan et ceux de Bush père, et Menahem Begin répliquait avec fermeté: “Israël n’est pas une “république bananière”. Nous avons aussi enregistré, les malentendus avec Itzhak Shamir, le gel des crédits et le boycottage de certaines armes, mais rien n’a ébranlé l’amitié profonde et les intérêts communs entre les deux pays amis. Depuis l’écroulement de l’Union Soviétique et le rideau de fer, Jérusalem est l’allié le plus fidèle et le plus sincère de la nation qui domine le monde.

Ces jours-ci, une certaine presse tente de délégitimer le gouvernement de Benjamin Netanyahou et s’attaque contre le “caractère indécis et non crédible” du Premier ministre, pourtant élu au suffrage universel. Les malentendus avec le président Obama sont exagérés et sont présentés en gros caractères pour des raisons surtout idéologiques. Pour tous les présidents américains, démocrates ou républicains, Israël demeure un bastion de l’occident, un pays démocratique par excellence, et le fer de lance contre les extrémistes, le terrorisme international et les menaces iraniennes. Tous sont parfaitement conscients que l’affaiblissement de l’Etat juif serait contre les intérêts stratégiques des Américains au Moyen-Orient.

Certes, il existe avec Washington, des divergences sur l’avenir du processus de paix avec les Palestiniens, mais les points communs sont aussi nombreux et beaucoup plus importants. Soyons donc vigilants, regardons la réalité en face, mais jugeons ces relations avec un regard éloigné, un certain recul, avec une raison saine et écartée de passion et de positions partisanes.