UNESCO – Retour des Etats-Unis, un mauvais signe

Alan Baker

Selon certaines informations parues dans la presse internationale, l’administration Biden amorce les démarches pour réintégrer l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).

L’ancien président américain Donald Trump avait annoncé le 31 décembre 2018 le retrait des Etats-Unis de l’organisation onusienne basée à Paris, l’accusant de discrimination anti-israélienne. Israël avait quitté l’Unesco au même moment.

En accordant le statut de membre à part entière aux Palestiniens, ainsi que sa politisation, son hostilité et ses préjugés contre Israël, l’UNESCO viole ses propres objectifs et ses fonctions fondamentales.

Rejoindre l’UNESCO impliquerait la reconnaissance d’un État palestinien malgré le fait qu’un tel État n’existe pas et en dépit de l’absence de tout accord de statut permanent entre Israël et les dirigeants palestiniens. La loi créerait un précédent pour les autres organisations des Nations Unies.

Reconnaître ainsi le statut d’État palestinien est contraire aux accords d’Oslo car le statut permanent des territoires doit être résolu par des négociations directes entre Israël et les Palestiniens et non par des mesures unilatérales destinées à contourner ces négociations. 

Maison de l'UNESCO

Maison de l’UNESCO (Fred Romero/Flickr/CC BY 2.0)

Signataires des accords d’Oslo en tant que témoin, l’administration Biden devrait reconsidérer cette question et agir conformément à sa propre politique de soutien au processus de négociation de paix israélo-palestinien et reporter un retour à l’UNESCO en attendant la conclusion d’un accord sur le statut permanent.

Rappelons que la Constitution fondatrice de l’UNESCO adoptée en 1945 et modifiée au fil des ans, stipule :

« Le but de l’organisation est de contribuer à la paix et à la sécurité en favorisant la collaboration entre les nations par l’éducation, la science et la culture afin de promouvoir le respect universel de la justice, de l’état de droit et des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui sont affirmés pour les peuples du monde, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, par la Charte des Nations Unies. »

La constitution de l’UNESCO appelle à la diffusion de la Culture, et l’Education de l’Humanité pour favoriser la Justice, la Liberté et la Paix comme élément indispensable à la dignité de l’Homme, ce qui constitue un « devoir sacré que toutes les nations doivent remplir dans un esprit d’entraide et de préoccupation» « La solidarité intellectuelle et morale de l’humanité » et « la libre poursuite de la vérité objective » sont déclarées comme des composantes de base à l’instauration de la paix.

De même, la Convention de l’UNESCO de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, souligne l’importance de la conservation, la sauvegarde et la protection du patrimoine mondial.

Rejoindre l’UNESCO impliquerait donc une reconnaissance légale indirecte par les États-Unis et Israël de l’appartenance palestinienne en tant qu’État à part entière dans l’organisation. Cela ne serait pas conforme au droit international, qui ne reconnaît pas que les Palestiniens remplissent les conditions d’un État. 

Dans ce contexte, Israël a constamment souligné que la création d’un État palestinien ne pouvait être fondée que sur des termes et conditions répondant aux préoccupations israéliennes. 

Le fait que les États-Unis et Israël rejoignent l’organisation et reconnaissent ainsi indirectement un État palestinien démuni la probabilité de négociations et par conséquent, prolonge et exacerbe le conflit.

Rejoindre l’UNESCO serait interprété par les Palestiniens comme un feu vert pour poursuive les actes terroristes et la délégitimation d’Israël. 

Rejoindre l’UNESCO à ce stade serait considéré comme une sanction du propre manquement de l’UNESCO à ses fonctions et objectifs, à savoir « la contribution à la paix et à la sécurité en favorisant la collaboration entre les nations par le biais de l’éducation, de la science et de la culture » ​​comme indiqué à l’article 1 de sa Constitution.

Il est manifestement clair que toute intention des États-Unis de rejoindre l’UNESCO et d’exhorter Israël à emboîter le pas serait une idée incompatible avec les déclarations publiques.

Pour qu’Israël et les États-Unis  rejoignent l’UNESCO sans porter atteinte à leurs propres principes et obligations juridiques, politiques et morales, il serait important que la reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens se base sur le statut permanent.

Une autre option serait que les organismes appropriés au sein de l’UNESCO décident de suspendre le statut de membre à part entière aux Palestiniens et de recourir au statut d’observateur, en attendant le résultat de la négociation d’un accord de statut permanent avec Israël qui déterminera le statut et la gouvernance du territoire.

Étant donné que la réalisation de ces options semble improbable dans les circonstances actuelles, l’administration américaine devrait donc reconsidérer sa position sur cette question, conformément à sa propre politique déclarée de soutien au processus de paix israélo-palestinien, et ainsi reporter les réflexions sur un retour à l’UNESCO avant la conclusion d’un accord sur le statut permanent.

Voir l’intégralité de l‘article et ses références sur le site anglais du Jerusalem Center.

https://jcpa.org/article/a-possible-return-to-unesco-by-the-united-states-a-very-bad-idea/

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