Une nouvelle stratégie pour le conflit israélo-palestinien

wikipedia-moshe_yaalonRésoudre le conflit israélo-palestinien, veut dire intégrer l’opinion publique, et  le reste suivra. Mais le conflit israélo-palestinien n’est qu’un parmi plusieurs qui affectent le Moyen-Orient et il est loin d’être dominant.
Les dirigeants palestiniens continuent de se dérober de leur responsabilité. Aujourd’hui le mot d’ordre est « faiblesse ». L’image de l’impuissance politique est devenue un atout précieux dans la stratégie palestinienne. Les capacités actuelles de Mahmoud Abbas ne reflètent pas un problème majeur. Le problème est son refus et son manque de détermination de  gouverner dans un futur Etat viable et responsable.
L’ancien Premier Ministre britannique Tony Blair et d’autres ont appelé à accroître l’aide étrangère aux Palestiniens. Cette stratégie n’a aucune chance de réussir si elle n’est pas liée aux réformes. Il est important que les Palestiniens  soient les premiers à être convaincus par l’éducation et l’enseignement, et qu’il soit impératif  à renoncer à l’extrémisme, à la haine et à la violence dans le cadre de leurs aspirations nationales et religieuses. Dans le cas contraire, ils ne peuvent pas s’attendre à devenir des partenaires à part entière dans l’édification d’une économie palestinienne dynamique.
Le conflit du Moyen-Orient n’est pas territorial mais principalement idéologique. Il n’est pas seulement basé sur les frontières mais sur le djihad islamique et sur la liberté dans les pays occidentaux.
L’islam radical ne peut  être vaincu par des concessions. La faiblesse et le manque de fermeté  encouragent, stimulent  et inspirent  les militants du djihad. Ceux qui souhaitent la paix doivent faire face et assimiler ce fait, et réaliser que des concessions territoriales ou des concessions dans la lutte contre les extrémistes islamiques sont  contre-productives.
D’Oslo à Annapolis, nous nous sommes engagés dans une mauvaise stratégie.
Nous avons agi pour atteindre un horizon politique ou une entente dans un règlement final en espérant que les réformes politiques chez des Palestiniens suivront. Je propose de renverser la vapeur, de remplacer cette approche avec une  stratégie plus, terre- à- terre, dans laquelle l’Autorité palestinienne prouve en premier sa volonté et sa capacité à gouverner.
Les efforts actuels visant à parvenir à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien sont  basés sur un nombre d’hypothèses profondément trompeuses.
La stratégie est erronée et a échoué dans notre volonté sincère d’aboutir à une   paix et  une sécurité véritables et elle nous empêche d’aller en avant et dans ce sens.
Depuis la rencontre en Novembre 2007 à Annapolis, la politique de l’administration américaine n’a pas varié et se concentre sur l’opinion publique. J’ai personnellement un grand désir de voir enfin le conflit israélo-palestinien résolu, pour le bien- être des Israéliens, des Palestiniens, et de tous les peuples de la région. Néanmoins il est clair pour moi que ce conflit n’est pas exclusif au Moyen-Orient. Le conflit israélo-palestinien est l’un parmi d’autres.
Les conflits  locaux sont multiples: le djihad islamique, les divisions entre chiites et sunnites, l’Iran face aux pays arabes dans la conquête de l’hégémonie et le pouvoir d’influence et le combat au sein même des sociétés musulmanes,  nationalistes et les militants du djihad, entre laïcs et religieux. La majorité écrasante des nations musulmanes du Moyen-Orient sont déchirées intérieurement entre des groupes qui croient que le bonheur est toujours possible dans notre monde, et d’autres qui prêchent le culte de la mort et le martyre (istish’had), le meurtre des infidèles, et le  bonheur dans « l’autre monde ».
Le conflit israélo-palestinien est exploité par ceux qui cherchent à attiser les passions, souvent de façon cynique et en vue d’influer sur la sagesse qui prévaut à l’occident. Il est essentiel pour notre bien-être que nous maintenions notre clarté de vision face à la désinformation et le faux optimisme.Un autre mythe que nous devons rejeter est que la base du conflit israélo-palestinien demeure «l’occupation ». Ce terme fait référence aux territoires conquis par Israël durant la guerre des Six Jours de 1967. Parmi les Palestiniens de tous les secteurs et les factions (Fatah Hamas, PIJ, PELP, DFLP, etc.) Il y a ceux qui utilisent le terme « occupation » comme un simple euphémisme pour Israël (de la mer Méditerranée au fleuve du Jourdain). Cette politique a même des partisans parmi les arabes israéliens. Ils considèrent les israéliens comme des colonialistes étrangers et l’ensemble du  territoire d’Israël y compris les villes, villages et  kibboutzim comme « occupé ».
Les Palestiniens ont maintenu une position d’hostilité implacable aux droits fondamentaux et inaliénables d’Israël. L’OLP, pour exemple, a été fondé en 1964 et a  lancé des attaques terroristes contre les Israéliens avant 1967 alors que la Cisjordanie et Gaza n’étaient pas occupées par Israël. La raison d’être d’après 1967 de l’OLP n’a pas disparu depuis par un coup de bâton magique.
Le Fatah et le Hamas continuent à sauvegarder  des chartes refusant les droits d’Israël d’exister comme Etat juif indépendant. Nous constatons plusieurs  formes de rejet d’Israël comme partie intégrale de la philosophie palestinienne, parmi les nombreux documents officiels des différentes factions palestiniennes importantes.
Le rejet, est loin d’être une « simple » affaire de position politique officielle, il est intégré dans la rhétorique des dirigeants nationaux palestiniens (y compris chez Mahmoud Abbas) dans le curriculum éducatif et les médias palestiniens. Il informe et explique profondément la stratégie et la politique palestiniennes. Pendant les préparations de la conférence d’Annapolis, les Palestiniens ont refusé de publier une déclaration de base  sur « deux Etats pour deux peuples ». Ils se sont contentés de parler seulement de « deux Etats » évitant la reconnaissance explicite des droits  du peuple juif à un Etat indépendant. Cette discussion sur les termes et les mots clé ne sont que la pointe de l’iceberg.
Si la solution du conflit israélo-palestinien était un compromis territorial à l’intérieur de la Palestine mandataire, je n’ai aucun doute, nous l’aurions atteint depuis  longtemps. Au lieu de cela, depuis l’aube du sionisme à nos jours, les dirigeants palestiniens ont rejeté tous les plans de partition proposés et ont réagi violemment à toutes les initiatives politiques cherchant un règlement dans ce sens. Cela s’est produit en 1937 en réponse à la Commission Peel, en 1947 en réaction au plan de partage des Nations Unies et en 2000, lorsque les Palestiniens ont rejeté la proposition du Premier ministre Barak à Camp david.
Les tentatives faites par Israël pour la paix par le biais de concession territoriale n’ont déclenché que violence de la part des Palestiniens. Le cœur du conflit israélo-palestinien  n’est pas « l’occupation » selon son interprétation dans le discours occidental. Il s’agit plutôt de « l’occupation »
Dans le sens palestinien : le refus implacable des dirigeants palestiniens à reconnaître les droits d’Israël à exister comme un Etat juif indépendant. Professeur Bernard Lewis l’a noté succinctement dans le journal Wall  Street le 28 novembre 2007, un jour avant la   conférence d’Annapolis : « Quelle est l’essence du conflit ? » il y a fondamentalement deux possibilités : Il s’agit de la dimension d’Israël, ou de son existence… si la question est sur l’existence d’Israël alors il est évident qu’elle est insoluble par les négociations. Il n’y a pas de compromis entre exister ou ne pas exister, et aucun gouvernement concevable israélien ne va négocier si ce pays ne devait pas exister ».
Il est souvent dit que les Palestiniens souhaitent et sont capables d’établir un Etat qui vivra en paix aux côtés d’Israël. Ceux qui croient que tel est le cas, doit expliquer pourquoi les dirigeants palestiniens, par l’intermédiaire de l’accord d’Oslo en mai 1994 jusqu’à présent, ont échoué à faire même les premiers pas  en vue d’établir un Etat. Ceci en dépit  d’un soutien international sans précédent.
Les faits laissent à penser que les dirigeants palestiniens ont été motivés par autre chose que le désir de créer un Etat prospère. Bien que le mouvement national palestinien se distingue  dans l’histoire contemporaine comme une cause célèbre de la communauté internationale ; et en dépit du soutien politique massif, politique et économique, les Palestiniens  n’ont pas réussi à créer et à entretenir des institutions stables efficaces et responsables. Ils ont également écrasé le peu de la société civile qu’ils possèdent. Je ne pense pas que cet échec était inévitable. Je crois qu’il est dû  directement à la décision consciencieuse de Yasser Arafat de créer une société fondée sur « la logique de la bande ».
Arafat et ses lieutenants ont violé effrontément tous les accords qu’ils ont signés  avec Israël. En renonçant au principe d’ “une autorité, un droit et un fusil », Arafat a pu, avec ruse à se soustraire de toutes les responsabilités. Il a utilisé le Hamas, le PIJ, le terrorisme  et d’autres organismes comme tremplin, pendant qu’il avait le pouvoir et la légitimité nécessaires pour les confronter et les désarmer. Pendant que ses satellites luttaient contre Israël, Arafat pouvait rester à l’écart et semblait innocent. En outre, pour renforcer son influence sur le chaos qu’il a créé, Arafat a établi sa propre procuration  de terrorisme direct. Fatah Tanzim, ou la brigade des martyrs de la mosquée Al-Aqsa connue après septembre 2000. La guerre d’Arafat” par procuration” exige un certain niveau d’instabilité permanente dans les institutions palestiniennes, et c’est ce qui a conduit  d’une manière plus frappante à la violence inter-palestinienne.
Arafat a depuis été remplacé par Mahmoud Abbas, mais les dirigeants palestiniens continuent d’échapper à leur responsabilité, selon une version modifiée de la stratégie d’Arafat. Aujourd’hui le mot d’ordre est « faiblesse ».L’image de l’impuissance politique est devenue un précieux atout dans la stratégie palestinienne. Les politiciens occidentaux ainsi que de nombreux israéliens croient que Mahmoud Abbas est la seule alternative à un Hamas plus extrême. Ils estiment, par conséquent, qu’il devrait être renforcé économiquement, et équipé avec des armes et des  munitions. Cette approche n’a pas  et ne payera pas de dividendes parce que les capacités réelles de Mahmoud Abbas ne sont pas le problème. Le problème est son refus et le manque  de détermination de créer et diriger un Etat viable et responsable.
Mahmoud Abbas n’est pas faible. Il a possédé un pouvoir suffisant pour instituer des réformes depuis qu’il a été élu le 9 janvier 2005. Il a choisi d’éviter la tentative de gouverner efficacement son peuple, ou de créer une culture politique fondée sur « l’Etat logique ». « Il a choisi « faiblesse et manque de volonté » plutôt que de préserver  et de contrôler partiellement les  nombreux chefs de l’Autorité Palestinienne qu’il a hérités de Arafat. Il y a une différence entre la « bande » et la « faiblesse » de Mahmoud Abbas – les deux sont conçues de façon à éviter la lourde tâche de l’édification d’une nation palestinienne, tout en permettant la poursuite d’une lutte sanglante contre Israël. La troisième idée fausse qui prévaut dans la compréhension occidentale dans le conflit israélo-palestinien se rapporte à l’économie. Ceux qui partagent ce point de vue croient, tout comme les architectes d’ « Oslo » le pensent, qu’une économie palestinienne prospère neutralisera le fanatisme religieux et le nationalisme extrême, menant à la paix et à une situation de sécurité améliorée pour Israël.
Bien que l’amélioration de l’économie palestinienne doive faire part d’une stratégie pour atteindre la paix, je ne pense pas que les Palestiniens puissent être forcés à profiter de l’amélioration de l’économie et des fruits de la prospérité tandis que leurs propres priorités restent totalement ailleurs.
Bien que l’Autorité Palestinienne a reçu pas moins de 7 milliards de dollars de la part des donateurs au cours des dernières années, ni Arafat ni Abbas n’ont réussi à améliorer les conditions de vie du peuple palestinien de façon significative. Au contraire, la situation économique a commencé à se détériorer précipitamment à partir du moment où Arafat a pris le pouvoir en 1994, et continue à l’être sous le régime de copinage qu’il a institué.
Des exemples de gaspillage des opportunités économiques abondent à tous les niveaux et les groupes terroristes palestiniens ont dévasté directement des ressources économiques. Ils ont conçu la fermeture de la zone Erez qui employait 4500 Palestiniens qui subvenaient aux besoins de leurs familles. Après le désengagement de Gaza en 2005, les Palestiniens  ont détruit arbitrairement  les serres et les jardins de culture abandonnés par les personnes évacuées. Il n’a aucun doute que l’économie palestinienne est en besoin d’assistance et d’aide. L’ancien Premier Ministre britannique Tony Blair et d’autres personnalités proéminentes ont appelé à augmenter l’aide  aux Palestiniens. Toutefois, à moins qu’une aide étrangère ne soit liée aux réformes parmi la société civile  palestinienne, il n’y a aucune chance de réussite. Ils ne peuvent rien faire avant d’imposer premièrement la loi, l’ordre et la sécurité dans les territoires sous leur contrôle. Aucune loi ne peut être imposée pendant que les dirigeants des Palestiniens continuent de rejeter leur responsabilité, que ce soit sous la couverture de « faiblesse » ou autrement.
La responsabilité ne sera jamais prise aussi longtemps que le peuple palestinien continue à se bercer d’illusion sur la disparition d’Israël. A la lumière de l’expérience historique, il y a certaines questions fondamentales que nous devons nous poser nous-mêmes. Nous devons agir avec fermeté pour qu’une future entité palestinienne en Cisjordanie ne devienne pas un Hamastan, comme cela s’est produit dans la bande de Gaza.  Une telle entité, pourrait-elle  même selon les frontières de 1967, être économiquement viable ? Les Palestiniens pourraient –ils être satisfaits avec ces frontières et les accepter comme un règlement final ? Pourrait-elle apporter une stabilité, une paix, une tranquillité  à la région ? Est-ce que ces frontières sont défendables pour l’Etat d’Israël. Je  crois qu’à la lumière du comportement des dirigeants palestiniens depuis la création de l’Etat d’Israël et en particulier depuis Oslo que la réponse est clairement: « non ». Telles que les choses se présentent aujourd’hui, une entité palestinienne, selon les frontières de 1967, présente une menace existentielle pour Israël, à la stabilité de la région, aux intérêts occidentaux  et à la Jordanie.
Le paradigme de la « solution des deux Etats » à l’intérieur des frontières de l’ancienne Palestine mandataire, en vertu de l’actuel statu quo, est à la fois non approprié et dangereux. Il n’est pas significatif parce qu’aujourd’hui il n’ y a pas de partenaire palestinien prêt à l’accepter comme règlement final. Il est dangereux parce qu’il favorise les illusions qui portent atteinte à notre détermination pour enhardir nos ennemis. En fin de compte, le paradigme  de « la solution de  deux Etats » à ce stade, menace la sécurité et la stabilité de la région.
Le paradigme de la « solution de deux Etats » est basé sur les concessions territoriales israéliennes. Il repose sur la même idée qui est derrière la « terre contre la paix » principe qui a dominé la politique israélienne depuis 1967, et qui a porté ses fruits lorsque la paix a été faite avec l’Egypte en 1979. Le principe ensuite  a bénéficié de l’appui de la grande majorité des Israéliens.
Une majorité d’Israéliens également a soutenu les retraits unilatéraux du Liban et de Gaza en 2000 et 2005, respectivement. Ces Israéliens comme beaucoup en Occident, estiment que la paix et la tranquillité pourrait être atteintes  en traitant les pourparlers sur l’ «occupation » du Hezbollah et le Hamas comme un simple différend territorial. Nous connaissons maintenant les résultats. De la part du Hezbollah et des Palestiniens, la réaction est venue sous la forme de guerres terroristes concertées, des tirs de roquettes sur les villes israéliennes ; et les soldats kidnappés. Il n’y a pas besoin de prouver clairement que le conflit du Moyen-Orient n’est pas territorial mais idéologique, pas sur les frontières mais sur le djihad islamique et la liberté occidentale.
Ceux qui souhaitent la paix doivent  faire face et assimiler ce fait
et  doivent  réaliser que des concessions territoriales dans la lutte contre l’Islam militant n’ont été que contre-productives. Comme Bernard Lewis l’a dit, ce conflit n’est pas sur la dimension d’Israël, mais sur son existence même.
Pire, le paradigme erroné et les conceptions en ce qui concerne le djihad et le Moyen-Orient, empêchent  l’émergence d’une nouvelle stratégie. Ce qui est nécessaire n’est pas une solution fondée sur les paradigmes échoués et des vœux pieux. Ce qu’il faut, c’est une stratégie à long terme fondée sur des hypothèses réalistes sélectionnées par l’expérience.
Permettez- moi de décrire brièvement une nouvelle stratégie pour traiter avec le conflit israélo-palestinien. D’Oslo à Annapolis, nous avons constamment été engagés dans « une stratégie top-down ». Notre objectif est de parvenir à un horizon politique ou à une entente de règlement avec les dirigeants palestiniens.  Je propose de remplacer cette approche avec une  stratégie plus approfondie, de la base et sur le terrain, dans laquelle l’Autorité Palestinienne prouve sa capacité de gouverner.
Les gains réels dans la stabilité et la sécurité sur le chemin de la paix peuvent être consolidés grâce à des accords politiques. L’expérience enseigne que les accords politiques qui précèdent des  changements  réels dans la culture politique palestinienne sont inutiles, ou pire.
Le processus de changement dans la société palestinienne peut et devrait être soutenu par Israël et l’Occident ; mais la charge majeure tombera nécessairement sur les dirigeants palestiniens pour assumer les responsabilités de la gouvernance. Le processus du changement doit commencer dans le territoire qui relève de leur responsabilité, en Cisjordanie (zones A et B) et doit englober l’éducation, le droit et l’ordre, la sécurité, les réformes économiques et politiques. Toutes les réformes doivent être menées en parallèle avec des repères clairs dans chaque domaine.
Le processus de réforme proposé ne serait pas dépendant de toute question liée à un règlement final. L’application de la loi et de l’ordre dans les villes palestiniennes, par exemple, n’est pas tributaire d’un règlement final, ou sur toute autre question en suspens de la négociation. Il en est de même pour l’ensemble des réformes proposées – non tributaires de nouveaux accords.
Au cours de la restauration de la loi et de l’ordre en Cisjordanie, Tsahal doit continuer à opérer dans la région afin de contrecarrer des attaques contre des Israéliens et afin de prévenir la montée du Hamas en Cisjordanie comme c’est le cas dans la bande de Gaza. La bande de Gaza sera considérée comme une entité hostile aussi longtemps que le Hamas règne là-bas, et tant qu’elle continue de servir comme base d’opérations pour le lancement d’attaques terroristes contre les Israéliens. En fin de compte, seule et uniquement une décision de la direction palestinienne peut imposer la loi et l’ordre sur la rue palestinienne.
La clé à toutes les autres réformes est la réforme de l’éducation. Au cours de la mise en œuvre des Accords d’Oslo nous avons été obligés de confronter le système éducatif palestinien visant à inculquer la haine d’Israël. Il a été démontré dans une variété de moyens de saper le droit d’Israël d’exister comme un Etat juif indépendant. Il a été pris soin de nier tout lien entre le peuple juif et la terre d’Israël, on a appelé ouvertement à notre anéantissement, et on a promu le terrorisme et le djihad. Bien que les dirigeants palestiniens  négocient avec Israël, on éduque les jeunes pour la guerre de l’annihilation. Cela doit changer avant qu’il n’ y ait une chance quelconque pour les Palestiniens de parvenir à un règlement définitif avec Israël.
Toute une génération de Palestiniens a déjà été formée en fonction de ce cours. Un changement ne se fera pas rapidement. Il est clair, toutefois, que l’exigence d’une réforme dans l’éducation  est la seule voie pour résoudre le conflit qui n’exige pas d’Israël de renoncer à l’idée d’une patrie juive, et dans laquelle le djihad islamique ne sera pas involontairement renforcé.
En même temps, il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de ce processus avant d’aborder la question des réfugiés, comme c’est voulu. La question des réfugiés doit en fait être traitée dans les plus brefs délais et en parallèle à la réforme de l’éducation de l’Autorité palestinienne. Une solution humanitaire à cette question permettra de  la neutraliser comme arme contre Israël.
Aujourd’hui, Mahmoud Abbas est engagé avec toute son énergie sur l’horizon politique des questions au lieu d’utiliser toute son énergie pour répondre à certains critères en ce qui concerne les réformes. En traitant des questions tel que l’horizon politique ou le support financier, ceci est une autre façon pour lui d’échapper à la nécessité de s’attaquer aux réformes. Ainsi au lieu de faire face à la loi et à l’ordre à Djenine, il parle de Jérusalem et des frontières. Tout d’abord, voyons si les Palestiniens sont en mesure de gérer l’Autonomie qu’ils ont actuellement pour gérer leurs affaires civiles et pour se gouverner eux-mêmes. Cela devrait être la mission principale de l’ancien Premier ministre Tony Blair.
Le conflit israélo-palestinien n’est pas au cœur de l’instabilité dans le Moyen Orient. Le régime iranien demeure la principale force déstabilisatrice de la région. Depuis la Révolution islamique en 1979, l’Iran a exporté l’idéologie  du djihad islamique, et il reste la base et le centre de gravité dans le monde entier pour le djihad. Nous ne pouvons pas nous permettre de confronter le régime iranien. Jusqu’à ce qu’il soit vaincu, il n’y aura pas de stabilité en Irak, au Liban, dans l’Autorité palestinienne, ou dans toute autre nation au Moyen Orient. Pour leur attachement au djihad, les Iraniens ont employé un engagement massif de ressources humaines, financières et militaires afin de saper les régimes modérés du Golfe persique et du bassin Méditerranéen. Jusqu’ici, ils ont l’impression qu’ils sont gagnants comme le Hezbollah a gagné son pouvoir au Liban et le Hamas qui est en train de renforcer son emprise dans la bande de Gaza. Le cessez le feu en Juin 2008 négocié par l’Egypte entre Israël et le Hamas est une autre réussite pour les membres du djihad. L’Iran fait avancer  également son projet nucléaire tout en violant  les accords et ententes avec les institutions internationales. Le régime iranien, avec ses activités de voyou, évite de payer un prix significatif.
Pourtant, le gouvernement des Ayatollahs n’est pas naturel en Iran, et ne jouit pas non plus d’un large support populaire. Il ne durera pas éternellement.
A l’institut Hudson en 2006, j’ai parlé des capacités militaires nécessaires pour répondre au défi iranien. Presque toutes les forces aériennes occidentales sont capables de mettre en œuvre une mission contre les installations nucléaires iraniennes. Je crois que le projet nucléaire iranien ne peut pas être arrêté. Je crois  qu’en fin de route nous assisterons à une volonté de changement interne en Iran en raison de la situation économique intérieure. Même s’ils bénéficient des prix élevés du pétrole, ils ne sont pas en bonne forme économique.
Les sanctions économiques sont le meilleur outil pour encourager ceux, qui sont considérés 70% de la population iranienne.
Moshe Yaalon