Une nouvelle année hébraïque dans la tourmente

Freddy Eytan

La rentrée s’annonce tourmentée sur plusieurs plans dans un contexte international agité sur tous les continents. L’Assemblée générale de l’ONU vient de se réunir pour discuter de l’actualité brûlante et les leaders de la planète dont Nétanyahou sont attendus à New York. Mahmoud Abbas veut attirer l’opinion mondiale et mène une campagne diplomatique mensongère et antisémite tandis que le Hamas continue à commettre des attentats meurtriers. Tsahal et le Shin Beit déjouent chaque jour des dizaines de tentatives d’assassinats en Cisjordanie et à l’intérieur du pays mais ils ne peuvent pas éviter des attentats commis par des auteurs solitaires radicalisés par des imams islamistes. A la frontière Nord, le Hezbollah, encouragé par l’Iran, redouble ses provocations et cherche l’escalade.

Sur le plan intérieur, la lutte contre le crime organisé est loin d’être achevée et le nombre des victimes augmente quotidiennement. La Cour suprême devra se prononcer sur divers sujets qui concernent la réforme judiciaire et donc les manifestations de rue se poursuivront de plus belle, malgré la bonne volonté du président Herzog d’aboutir à un compromis et à geler les points controversés de la réforme. Les leaders des partis politiques campent sur leurs positions intransigeantes. Toujours capricieux et têtus, chacun semble ignorer les conséquences de la déchirure de la société israélienne et les retombées sur nos institutions, en particulier au sein de Tsahal, l’armée du peuple.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à la tribune de l'ONU.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à la tribune de l’ONU. (UN Photo)

Il est indéniable que les problèmes socio-économiques sont plus urgents et ils s’aggravent chaque jour. Le gouvernement a le devoir de trouver des solutions rapides et efficaces à la vie chère.

Cependant, sur le plan diplomatique, toutes les tentatives de traiter Israël en paria, et de l’isoler dans l’arène internationale sont vouées à l’échec. Et pourtant, nous assistons à une avalanche d’articles et de déclarations sur les dangers d’un gouvernement de droite. Des hommes politiques et des diplomates étrangers osent intervenir dans les affaires intérieures et partagent leurs opinions pessimistes, voire apocalyptiques, avec leurs homologues israéliens. Un gouvernement de droite est condamné par avance et sur tous les plans.

Le Premier ministre Benjamin Nétanyahou prononce un discours à l'Assemblée générale de l'ONU.

Le Premier ministre Benjamin Nétanyahou prononce un discours à l’Assemblée générale de l’ONU. (Avi Ohayon/GPO)

Certains observateurs et politiciens nous mettent en garde et prédisent une confrontation avec l’Europe et l’Amérique. Il est regrettable et bien triste que des journalistes célèbres, en majorité juifs, comme Thomas Friedman, alimentent la polémique au sein de l’administration Biden et conseillent à ne pas collaborer avec le gouvernement Nétanyahou. Leurs commentaires et analyses sont largement publiés dans la presse en connivence avec des confrères israéliens. D’autres souhaitent cyniquement l’escalade et laissent faire en déclarant : « nous allons voir comment Netanyahou va s’en sortir tout seul ». A-t-il un plan de paix à proposer au président Biden ? Bibi est-il crédible ? N’est-il pas un charlatan, celui qui n’a jamais tenu ses promesses ? » 

Pire encore, un ancien chef du Mossad- dont nous saluons ses exploits courageux et connaissons parfaitement son grand dévouement pour la sécurité de l’Etat- semble perdre soudain la boussole et qualifie la politique gouvernementale : Apartheid…Un ancien chef du Shin Beit exhorte, lui, à la désobéissance…Sont-ils vraiment conscients des retombées ? N’apportent-ils-pas de l’eau au moulin à nos ennemis et à nos détracteurs ?

Manifestations dans les rues de Tel-Aviv contre la réforme judiciaire.

Manifestations dans les rues de Tel-Aviv contre la réforme judiciaire.
(Capture d’écran/Kan 11/YouTube)

A en croire ces affirmations, nous avons l’impression qu’il s’agit de diriger deux peuples différents et opposés et que les problèmes de l’Etat ne concernent qu’une seule partie de la population. Les discussions sont toujours vives et les débats sont houleux. Chaque parti se campe sur des déclarations partisanes, sur des préjugés et des règlements de compte anciens, mais il ne se préoccupe pas sérieusement de la situation actuelle et des dossiers brûlants. 

Ignorent-ils que les Accords d’Abraham, l’éventuelle normalisation avec l’Arabie saoudite, la mise en œuvre d’un grand projet de transport maritime et ferroviaire traversant le Moyen-Orient pour relier l’Inde à l’Europe, et le renforcement des relations avec la Grèce et Chypre, sont un atout considérable qui rapproche l’Etat juif des pays du bassin méditerranéen sur les plans sécuritaire, commercial, et énergétique. Pourquoi minimisent-ils aussi la portée des récents voyages du Président de l’Etat, du Premier ministre et du chef de la diplomatie.

Certains préfèrent focaliser l’attention uniquement sur le processus de paix avec les Palestiniens qui est basé sur la faillite des Accords d’Oslo…Ont-ils des solutions magiques à proposer sur ce conflit qui dure depuis un siècle ? Les négationnistes comme Abbas peuvent-ils être des véritables partenaires ?

En réalité, l’Etat juif n’est pas isolé dans l’arène internationale. Certes, il traverse une profonde crise mais celle-ci peut-être passagère comme toutes les précédentes. Nous devons donc distinguer entre un combat légitime contre le gouvernement Nétanyahou avec la solution de nos problèmes nationaux. C’est bien le leadership actuel qui est malade. C’est le mauvais système électoral qui est mis en jeu et non le régime démocratique et l’existence de l’Etat juif.

Enfin, soulignons avec force que c’est grâce à sa persévérance, son audace et son génie sublime, Israël est devenu une puissance régionale incontournable dans plusieurs domaines notamment dans l’intelligence artificielle. Ne perdons jamais l’espoir. Soyons optimistes pour l’avenir et souhaitons aux fils et aux filles d’Israël : Shana Tova Oumétouka.