Une enquête dévoile la stratégie dangereuse de Mansour Abbas et son parti islamiste

Freddy Eytan

L’entrée du chef du parti islamiste, Mansour Abbas, dans une coalition gouvernementale sioniste a été accueillie favorablement par la presse israélienne et les médias internationaux. Pour de nombreux observateurs, elle exprimait un profond changement d’attitude de la part des dirigeants musulmans à l’égard de l’État d’Israël, une reconnaissance implicite de son caractère juif, une réelle intégration positive au sein de la société israélienne et ses institutions. 

Il semble aujourd’hui que les intentions du parti islamiste israélien sont bien différentes et elles sont plus dangereuses à long terme.

Le JCPA-CAPE de Jérusalem vient de publier une nouvelle étude approfondie sur la véritable stratégie de Mansour Abbas à l’égard de l’Etat sioniste. Sur les raisons des émeutes provoquées par des arabes israéliens dans les villes mixtes du pays : Ako, Ramlah et Lod, ainsi que dans la zone bédouine du Néguev, déclenchées lors de la dernière opération de Tsahal à Gaza en mai 2021.

Dans cette enquête exclusive nos experts du monde arabo-musulman et du dossier palestinien retracent le parcours du parti Raam et ses liens avec la confrérie des Frères musulmans et le Hamas. Toute leur stratégie est basée sur l’attitude des Musulmans à l’égard des Juifs selon l’islam, ses prophètes, ses chefs guerriers et le coran.

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La dernière convention du parti Raam dirigé en 2019 par Mansour Abbas, exprime une approche fondamentalement hostile au mouvement sioniste et à l’État d’Israël. Nous pouvons lire en arabe les allégations suivantes :

“L’État d’Israël est né du projet sioniste raciste et occupant ; de l’impérialisme britannique occidental et hostile ; et de l’humiliation et de la faiblesse des [nations] arabes et islamiques. Le peuple palestinien doit établir son propre État libre et indépendant, aux côtés d’Israël, afin que les déportés et les personnes déplacées puissent retourner dans leur patrie, leurs maisons et leurs terres. »

En d’autres termes, le retour de tous les réfugiés palestiniens.

Dans un autre article de la charte signé par les dirigeants du parti Raam, nous lisons :

« Nous sommes tous unis jusqu’à ce que l’occupation prenne fin et qu’un État palestinien soit établi en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et dans la noble Jérusalem. »

“Notre participation politique, à tous les niveaux, du gouvernement local à la législature de la Knesset [et] aux autorités civiles officielles, n’est rien d’autre qu’une tentative de protéger les droits et les intérêts de notre communauté arabo-palestinienne au sein [d’Israël]. Notre objectif le plus important par rapport à l’État d’Israël, par rapport à la société arabe palestinienne, est de maintenir notre présence dans notre patrie, de préserver notre identité, et l’identité arabe, islamique et chrétienne de notre pays, et de permettre à notre communauté à réaliser ses droits civils, nationaux et religieux. ».

Une analyse des déclarations de Mansour Abbas en arabe prouve qu’il fonde la légitimité de sa stratégie politique sur des socles islamiques en s’inspirant sur les activités du prophète Mahomet.   

Ra'am

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Selon Abbas, le prophète Mahomet a instruit les croyants d’adhérer à un degré de modération et d’adopter une stratégie en plusieurs étapes basée sur le renforcement de la communauté musulmane, tout en faisant temporairement des alliances avec les autres communautés.

Une tactique dans le but final est de vaincre et de les soumettre. C’est-à-dire, la réalisation de la dhimmitude, l’asservissement des infidèles en terre d’islam.  

Pour Abbas, l’acte politique doit donc se fonder sur l’islam, mais avoir une flexibilité idéologique et politique comme moyen rapide et efficace afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Islam. Abbas explique que c’est la base idéologique qui l’a amené à rejoindre une coalition dirigée par Bennett et Lapid.

Devant cette nouvelle étude, le gouvernement devra agir avec vigilance et une extrême prudence. Mettre des limites et tracer des lignes rouges pour ne pas tomber bêtement dans le piège dangereux des islamistes.

Certes, améliorer le niveau de vie des Arabes israéliens mais pas en collaborant aveuglement avec Mansour Abbas pour uniquement survivre, et surtout pour éviter le retour du Likoud au pouvoir.

Cette étude de 188 pages est publiée actuellement en hébreu. Elle a été  écrite par Yossi Kupervasser, Nadav Shragai, Yonathan Dahouah-Halévy, Yoni Ben Menahem et Pinhas Inbari.

Voir l’étude en PDF en cliquant ici: https://jcpa.org.il/pdf/may_2021_3feb2022_ed_final.pdf