Un accord avec l’Iran déstabiliserait le Moyen-Orient
* L’Iran exploite à fond la faiblesse de la politique étrangère américaine dans la région ainsi que les divisions au sein du monde arabe.
* En signant un accord avec les Occidentaux sur le nucléaire, l’Iran n’abandonnera pas ses intentions hégémoniques.
* Le pays des Ayatollahs a déjà réussi à acquérir des atouts stratégiques dans quatre pays arabes : le Yémen, l’Irak, la Syrie et le Liban.
Dans le cadre des pourparlers 5+1, l’Iran a aussi réussi à séparer la question nucléaire des autres sujets graves qui nous préoccupent comme les missiles à longue portée pouvant transporter des ogives atomiques, le soutien au terrorisme international, l’aide aux groupes islamiques dans le but de déstabiliser les régimes arabes, ou encore les violations flagrantes et quotidiennes des droits de l’Homme.
L’Iran souhaite réparer les injustices historiques et redorer le blason du courant chiite dans le monde arabo-musulman. Son objectif est de resserrer l’étau sur l’Etat Juif et de l’encercler par des concentrations de populations chiites, telles que celles existant en Arabie saoudite et à Bahreïn.
L’Iran a déjà gagné plusieurs points stratégiques en se rangeant derrière la coalition internationale contre l’État islamique (Daesh). Le combat contre Daesh a aussi renforcé le régime d’Assad en Syrie, son principal allié, ainsi que le Hezbollah.
Caricature parue dans un journal iranien (source : Tasnim News Agency)
L’accord sur le nucléaire aura sans doute également des répercussions négatives sur la reprise de pourparlers avec les Palestiniens. L’Iran, qui est farouchement opposé à tout processus diplomatique dans la région, préfère intensifier son soutien aux organisations terroristes palestiniennes, notamment le Hamas et le Jihad islamique.
En outre, le guide suprême Ali Khamenei poursuit sans relâche ses appels pour armer les Palestiniens de Cisjordanie.
Tant que les Gardiens de la Révolution détiennent les clés du pouvoir, le régime iranien ne pourra changer fondamentalement et devenir du jour au lendemain un pays modéré, comme le souhaitent certaines chancelleries occidentales.
Bien au contraire, dans le contexte actuel, il est fort probable que les Pasdarans arracheront le pouvoir des mains des Ayatollahs pour pouvoir compléter leur emprise sur la Révolution iranienne.
La signature d’un « mauvais accord » sur le nucléaire aura donc des conséquences graves sur tout le Moyen-Orient et affectera notamment la sécurité nationale des États-Unis et celle de l’Europe. Dans ce contexte, un groupe de gouvernements arabes, dirigés par l’Arabie saoudite, expriment une grande inquiétude à propos de cet accord car il permettra à l’Iran de poursuivre sous parapluie nucléaire ses activités subversives et terroristes.
Israël et les États arabes comme l’Arabie saoudite, les émirats du Golfe et l’Egypte craignent que l’accord permette sans difficulté d’enrichir de l’uranium et de produire des armes nucléaires.
Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) note que l’Iran, certes, coopère sur un certain nombre de questions, mais n’a pas encore fourni une réponse claire sur les composants de son programme nucléaire soupçonné d’être de nature militaire.
Les Etats arabes et l’Arabie saoudite en tête préfèrent annuler les pourparlers sur le nucléaire plutôt que de signer un mauvais accord qui permettrait à l’Iran de faire progresser son projet atomique et d’étendre son influence régionale. Ces Etats mettent également en garde contre une prolifération nucléaire et une course aux armes non conventionnelles avec le soutien de la Russie.
Michael Segall