Téhéran : Les prophéties d’Ayatollah Khomeiny se réalisent

Shimon ShapiraMichael Segall

Quelques heures seulement après le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, l’Ayatollah Khamenei avait lancé son « message de la victoire ». Il a fait appel aux pays musulmans à soutenir les Palestiniens dans leur combat et à les aider à reconstruire la bande de Gaza. Le leader iranien a également exigé des tribunaux à travers le monde de traduire Israël en justice sur « ses crimes abominables ».

Selon lui : « Israël est plus faible que jamais… l’équilibre des pouvoirs a changé au profit du monde musulman. » Il a précisé que « les Palestiniens de Gaza, de Jérusalem et de Cisjordanie ne forment qu’un seul peuple. Hier, les jeunes Palestiniens se défendaient en lançant des pierres, aujourd’hui, ils répondent aux attaques ennemies avec des missiles de précision. »

Soulignons qu’au cours de la dernière opération, les leaders du Hamas et du Jihad islamique ont maintenu des contacts téléphoniques avec le guide suprême et des chefs des Gardiens de la Révolution.

Les leaders du Hamas et du Jihad islamique dans la bande de Gaza, ont remercié l’Iran pour son importante aide militaire et financière en affirmant que le combat contre les sionistes ouvrira la voie pour enfin « entrer victorieusement à la mosquée Al Aqsa. »

Sur le site officiel du Guide suprême iranien

Sur le site officiel du Guide suprême iranien : « les gouvernements musulmans doivent faire preuve de sincérité dans leur soutien au peuple palestinien et les aider à reconstruire militairement et économiquement Gaza. »

Dans un discours à l’occasion de la « Fête de la Résistance (en Palestine) et de la libération (du sud du Liban) », le Secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, a félicité les chefs palestiniens et leurs combattants pour leurs « brillantes actions ». En faisant allusion au retrait de Tsahal du sud Liban, Nasrallah affirme que « l’objectif (final) est la conquête de la Palestine.  La victoire de la résistance en mai 2000 était dédiée à la Palestine. Il s’agit d’un tournant stratégique dans la lutte contre Israël. Désormais, nous célébrerons donc deux grandes victoires. »  

Pour Nasrallah tout a débuté par «la judaïsation d’al-Qods. (Jérusalem). La guerre a éclaté en réponse à « la folie des dirigeants israéliens, leur arrogance, la sous-estimation de la résistance et les erreurs de calcul… »

Le Secrétaire général du Hezbollah a expliqué que « Gaza protégeait Jérusalem et ses habitants. Les habitants de Gaza étaient prêts à faire des sacrifices pour al-Qods et la mosquée Al-Aqsa. « Les groupes de résistance à Gaza ont créé une nouvelle équation : toute activité contre les lieux saints islamiques répondra par une guerre régionale et à l’élimination d’Israël ».   

Un combattant du Jihad islamique détient une photo de Qasem Soleimani dans l'un des tunnels de la bande de Gaza.

Un combattant du Jihad islamique détient une photo de Qasem Soleimani dans l’un des tunnels de la bande de Gaza.

Le chef du Hezbollah a averti Israël de ne pas commettre la même erreur qu’à Gaza concernant le Liban « La résistance au Liban s’améliore de jour en jour en termes de préparation et d’équipement… Ne vous trompez pas dans vos évaluations comme vous l’avez fait avec Gaza. La résistance au Liban est à son apogée. »

Malgré ces propos, l’opération de Tsahal à Gaza n’a pas provoqué de réaction militaire. Le Hezbollah s’est contenté d’organiser des manifestations le long de la barrière frontalière avec Israël et dans plusieurs régions du Liban. Il a aussi autorisé des tirs de roquettes limités et symboliques vers le territoire israélien pour montrer son soutien et sa solidarité avec les Palestiniens.

Cette timide réaction reflète la situation délicate et compliquée du Hezbollah au Liban suite à la gigantesque explosion dans le port de Beyrouth et à la crise économique désastreuse dans le pays.  La milice chiite est toujours impliquée dans certaines des zones de combat en Syrie et fait également l’objet de critiques internes sur cette question. Il est clair qu’une confrontation armée avec Israël ne pourra se produire sans le feu vert de Téhéran.

Actuellement l’Iran est engagé dans une série de pourparlers à Vienne sur son projet nucléaire et ne souhaite pas perturber les négociations.

Cependant, l’aide iranienne au Hamas et au Jihad islamique se poursuivra de plus belle quelle que soit la situation économique en Iran et au Liban. 

L’Iran pense que le retrait israélien du Liban en 2000 et la résilience palestinienne à Jérusalem et à Gaza accomplissent les précédentes « prophéties » de Khomeiny sur l’effondrement de l’Union soviétique (le communisme) et la chute de Saddam Hussein en Irak. Pour Téhéran, sa prophétie de la destruction d’Israël finira par se réaliser. L’actuel dirigeant iranien, Khamenei, suit les pas de son prédécesseur. Il a déclaré en septembre 2015 qu’Israël n’existerait pas dans 25 ans. 

Sur ce point, le récent discours de Khamenei est présenté comme « prophétique » et démontre que les prophéties du Guide suprême sur l’anéantissement d’Israël se matérialisent. Pour l’Iran, la « Palestine » n’est qu’une partie de la grande stratégie de l’Axe de la résistance englobant l’Arabie saoudite, le Yémen, la Syrie et le Liban.

Voir l’intégralité de l’article sur le site anglais du JCPA-CAPE

https://jcpa.org/iran-the-prophecies-of-khomeini-and-khamenei-on-the-elimination-of-israel-are-coming-true/