Tactique iranienne transparente et intérêts économiques à la conférence de Genève
L’optimisme plane bizarrement à Genève, l’espoir et l’assurance sur la marche à suivre donnent l’impression que les Occidentaux sont prêts à accepter l’initiative de charme iranienne à bras ouverts, telle une bouée de secours, un véritable fait accompli.
Un caricaturiste israélien a bien illustré ce changement inattendu en dessinant Catherine Ashton enchantée, affirmant avec satisfaction et un sourire radieux : « Ils sont extraordinaires ces négociateurs Iraniens, ils parlent avec nous en anglais… C’est formidable ! »…
Sur une question aussi grave et existentielle, la forme, le ton et le charme superficiels ont pris hélas le dessus sur le fond et les réalités du dossier. Ils prévalent sur l’essentiel et les réelles intentions des Ayatollahs.
Certes, les délégués européens et américains ne sont pas dupes et mêmes les Russes sont plus que jamais réticents, mais les intérêts économiques sont sans doute plus forts et dictent l’ordre du jour. A l’approche de l’hiver, les Européens et la Chine sont à la merci du pétrole et du gaz iraniens et souhaitent casser les prix coûte que coûte ! Qu’importent les sanctions et les menaces !
Déjà en 2004, nous avons assisté au même scénario et vu comment le négociateur iranien Hassan Rohani, aujourd’hui président de la République islamique, a réussi à tromper avec malice et ruse ses interlocuteurs puisque quelques mois plus tard les travaux d’enrichissement ont repris de plus belle et les centrifugeuses ont triplé leur capacité de rendement.
L’Etat juif suit avec lucidité et vigilance les négociations à Genève. Le gouvernement Netanyahou agit à contre courant et refuse très justement de tomber dans le piège. Malgré les avertissements et les preuves flagrantes, les Occidentaux poursuivent les pourparlers et la Grande-Bretagne a d’ores et déjà renoué ses relations diplomatiques avec Téhéran.
Nous les répétons souvent : Israël est favorable aux négociations avec les Iraniens comme d’ailleurs avec les Palestiniens, mais nous ne pourrons jamais admettre l’hypocrisie, la supercherie ou l’esprit de Munich. Soulignons une fois encore : l’Iran n’a pas abandonné son projet nucléaire et son but est d’anéantir par tous les moyens l’Etat juif ! Nous prenons donc très au sérieux les déclarations des ayatollahs et leurs intentions belliqueuses. Dans ce contexte, nous ne comptons dans ce dossier que sur nous-mêmes malgré les sincères assurances de Washington, Londres ou Paris. Nous ne permettrons jamais un Iran nucléarisé ! Rappelons que les discours de Netanyahou sur ce sujet sont compatibles avec la politique de ses prédécesseurs, Menahem Begin et Ehoud Olmert. Une attaque préventive pour la défense de l’Etat juif demeurera toujours une option viable !
Freddy Eytan