Réflexions sur l’initiative arabe pour la paix
Il existe dans l’initiative arabe pour la paix des développements significatifs et positifs sur la position arabe et l’avenir d’Israël au Proche-Orient. D’abord et avant tout, c’est une offre qui mettra fin au conflit. Lorsqu’on compare cette initiative aux célèbres « trois non » prononcés par la Ligue arabe à Khartoum, en juillet 1967, un mois après la fin de la guerre des Six Jours, un progrès substantiel a été sans doute commis.
Pour cette raison, Israël devrait présenter sa position dans un aspect positif dans le cadre des questions importantes qui seront soulevées dans toute négociation de paix avec les Arabes. Toutefois, Il convient de s’abstenir d’accepter cette initiative comme base de négociations, parce qu’elle contient des éléments sérieux et incompatibles, comme le retour des réfugiés palestiniens et le retrait aux lignes d’avant 1967. Israël devrait également rejeter le « tout ou rien » des Saoudiens et de la Ligue arabe. Construire la paix est un processus de négociations, et non pas un diktat.
Il est probable que la nouvelle administration américaine dirigée par le président Obama, emploiera des efforts diplomatiques pour tenter d’appliquer cette initiative arabe. Pourtant, lors d’un sommet arabe extraordinaire, réuni par le Qatar à Doha, le 16 janvier 2009 (et boycotté par l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite), le Président syrien Assad a déclaré que l’initiative arabe est « déjà morte ». Trois jours plus tard, le 19 janvier 2009, les dirigeants arabes se sont à nouveau rencontrés au Koweït pour un sommet déjà prévu. Le roi de l’Arabie Saoudite, Abdallah a déclaré devant cette assemblée: « Israël doit comprendre que le choix entre la guerre et la paix ne sera pas toujours disponible et l’initiative arabe est à l’ordre du jour actuellement mais elle ne restera pas indéfiniment. » Les mêmes sentiments ont été exprimés par le Secrétaire général de la Ligue arabe, Amer Moussa.
D’autres dirigeants saoudiens sont allés plus loin dans leurs propos, en menaçant la communauté internationale ainsi que l’avenir des relations américano- saoudiennes. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Faysal, a averti, dans un discours prononcé au Conseil de Sécurité, l’ensemble de la Communauté internationale : ” Le Conseil de Sécurité devrait traiter nos questions légitimes avec sérieux et responsabilité et basées sur nos principes, sinon, nous serons contraints de tourner notre dos et reconsidérer les autres options.» Dans un article paru dans le Financial Times, l’ancien ambassadeur saoudien à Washington, Turki al-Faysal a fortement mis en garde la nouvelle administration d’Obama : « Si les Etats-Unis veulent continuer à jouer le rôle de dirigeant au Proche-Orient et garder intactes leurs alliances stratégiques – en particulier leur relation spéciale avec l’Arabie Saoudite- Ils leurs faudrait réviser radicalement leurs politiques vis-à-vis d’Israël et de la Palestine. »
Le Président Obama a déjà manifesté son point de vue et celui-ci est plus proche de la position israélienne. Dans un communiqué, il a déclaré que « l’initiative de paix arabe comprend des éléments constructifs qui pourraient contribuer à faire avancer ces efforts de paix. Actuellement, les Etats arabes doivent agir dans le cadre de leur promesse et de leur initiative et sont appelés à soutenir le gouvernement palestinien dirigé par le président Abbas, et le premier ministre Fayad, et prendre des mesures envers la normalisation des relations avec Israël, en s’opposant à l’extrémisme qui nous menace tous. »
Obama n’a pas appelé Israël à adopter sans conditions l’initiative arabe ni d’assumer la position « à prendre ou à laisser » manifestée par les dirigeants arabes.
La position d’Obama a démontré une volonté de compréhension, à la fois complète et nuancée de la complexité des questions.
Obama ne doit sans doute pas être intimidé par les menaces saoudiennes.
La Turquie et l’Arabie saoudite pensent que le moment est opportun pour pouvoir compter sur un jeune nouveau président, mais elles savent aussi bien que les Saoudiens sont plus dépendants des Etats-Unis, que les américains eux-mêmes vis-à-vis des Saoudiens.
Suite à l’opération israélienne dans la bande de Gaza et ses conséquences, les efforts devraient être déployés dans le cadre d’une offensive diplomatique. Il est important de ne pas laisser sur l’échiquier international que la seule initiative arabe et présenter une initiative propre à Israël. Cette initiative pourrait mettre l’accent sur les aspects positifs de la démarche arabe et comprendrait une invitation aux dirigeants arabes à discuter sincèrement de l’ensemble des sujets et des divergences. Israël pourrait alors dénoncer le grand bluff.
Dans le cadre de son offensive diplomatique, Israël doit être particulièrement clair et limpide et dire sans ambages aux dirigeants Arabes qu’ils doivent se détromper de la notion du règlement des réfugiés palestiniens dans le cadre Israélien. Au niveau du discours, nous devrions parler clairement du non retour des réfugiés à leurs foyers, comme l’indique la Résolution 194, mais au retour en Palestine, comme il est défini dans la proposition de créer un éventuel Etat palestinien aux côtés d’Israël.
Actuellement, les deux parties sont si éloignées dans leurs positions. D’une part, aucun gouvernement israélien ne pourra présenter une offre acceptable par les Arabes et survivre. D’autre part, en raison de la faiblesse du leadership palestinien, du Hamas comme du Fatah, il est impossible pour lui de présenter une offre acceptable par Israël et de rester au pouvoir.
Cependant, les menaces régionales, comme celle de l’Iran et du fondamentalisme islamique, restent toujours un domaine de coopération entre Israël et les Etats arabes modérés, ceux qui ne sont pas liés directement au processus de paix israélo-palestinien. Cette coopération devrait être discrète.
En outre, une réouverture de rencontres multilatérales, telles qu’elles ont été élaborées à la Conférence de Madrid en octobre 1991, pourra améliorer le climat général et tracer le chemin pour pouvoir signer des accords. Ces rencontres multilatérales vont de pair avec l’appel du président Obama aux pays arabes pour entamer une normalisation avec Israël.
Enfin, il est impératif que les Etats arabes modérés utilisent leurs bons offices pour encourager leurs frères palestiniens à devenir plus réalistes et pragmatiques. S’ils réussissent dans ce domaine cela serait un grand pas pour éteindre les flammes dans le conflit israélo-palestinien et pour cibler leurs efforts sur les menaces réelles qui déstabilisent la paix dans le monde.Extraits du document “The Arab Peace Initiative: A Primer and Future Prospects”, paru dans notre site en anglais.
Il est probable que la nouvelle administration américaine dirigée par le président Obama, emploiera des efforts diplomatiques pour tenter d’appliquer cette initiative arabe. Pourtant, lors d’un sommet arabe extraordinaire, réuni par le Qatar à Doha, le 16 janvier 2009 (et boycotté par l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite), le Président syrien Assad a déclaré que l’initiative arabe est « déjà morte ». Trois jours plus tard, le 19 janvier 2009, les dirigeants arabes se sont à nouveau rencontrés au Koweït pour un sommet déjà prévu. Le roi de l’Arabie Saoudite, Abdallah a déclaré devant cette assemblée: « Israël doit comprendre que le choix entre la guerre et la paix ne sera pas toujours disponible et l’initiative arabe est à l’ordre du jour actuellement mais elle ne restera pas indéfiniment. » Les mêmes sentiments ont été exprimés par le Secrétaire général de la Ligue arabe, Amer Moussa.
D’autres dirigeants saoudiens sont allés plus loin dans leurs propos, en menaçant la communauté internationale ainsi que l’avenir des relations américano- saoudiennes. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Faysal, a averti, dans un discours prononcé au Conseil de Sécurité, l’ensemble de la Communauté internationale : ” Le Conseil de Sécurité devrait traiter nos questions légitimes avec sérieux et responsabilité et basées sur nos principes, sinon, nous serons contraints de tourner notre dos et reconsidérer les autres options.» Dans un article paru dans le Financial Times, l’ancien ambassadeur saoudien à Washington, Turki al-Faysal a fortement mis en garde la nouvelle administration d’Obama : « Si les Etats-Unis veulent continuer à jouer le rôle de dirigeant au Proche-Orient et garder intactes leurs alliances stratégiques – en particulier leur relation spéciale avec l’Arabie Saoudite- Ils leurs faudrait réviser radicalement leurs politiques vis-à-vis d’Israël et de la Palestine. »
Le Président Obama a déjà manifesté son point de vue et celui-ci est plus proche de la position israélienne. Dans un communiqué, il a déclaré que « l’initiative de paix arabe comprend des éléments constructifs qui pourraient contribuer à faire avancer ces efforts de paix. Actuellement, les Etats arabes doivent agir dans le cadre de leur promesse et de leur initiative et sont appelés à soutenir le gouvernement palestinien dirigé par le président Abbas, et le premier ministre Fayad, et prendre des mesures envers la normalisation des relations avec Israël, en s’opposant à l’extrémisme qui nous menace tous. »
Obama n’a pas appelé Israël à adopter sans conditions l’initiative arabe ni d’assumer la position « à prendre ou à laisser » manifestée par les dirigeants arabes.
La position d’Obama a démontré une volonté de compréhension, à la fois complète et nuancée de la complexité des questions.
Obama ne doit sans doute pas être intimidé par les menaces saoudiennes.
La Turquie et l’Arabie saoudite pensent que le moment est opportun pour pouvoir compter sur un jeune nouveau président, mais elles savent aussi bien que les Saoudiens sont plus dépendants des Etats-Unis, que les américains eux-mêmes vis-à-vis des Saoudiens.
Suite à l’opération israélienne dans la bande de Gaza et ses conséquences, les efforts devraient être déployés dans le cadre d’une offensive diplomatique. Il est important de ne pas laisser sur l’échiquier international que la seule initiative arabe et présenter une initiative propre à Israël. Cette initiative pourrait mettre l’accent sur les aspects positifs de la démarche arabe et comprendrait une invitation aux dirigeants arabes à discuter sincèrement de l’ensemble des sujets et des divergences. Israël pourrait alors dénoncer le grand bluff.
Dans le cadre de son offensive diplomatique, Israël doit être particulièrement clair et limpide et dire sans ambages aux dirigeants Arabes qu’ils doivent se détromper de la notion du règlement des réfugiés palestiniens dans le cadre Israélien. Au niveau du discours, nous devrions parler clairement du non retour des réfugiés à leurs foyers, comme l’indique la Résolution 194, mais au retour en Palestine, comme il est défini dans la proposition de créer un éventuel Etat palestinien aux côtés d’Israël.
Actuellement, les deux parties sont si éloignées dans leurs positions. D’une part, aucun gouvernement israélien ne pourra présenter une offre acceptable par les Arabes et survivre. D’autre part, en raison de la faiblesse du leadership palestinien, du Hamas comme du Fatah, il est impossible pour lui de présenter une offre acceptable par Israël et de rester au pouvoir.
Cependant, les menaces régionales, comme celle de l’Iran et du fondamentalisme islamique, restent toujours un domaine de coopération entre Israël et les Etats arabes modérés, ceux qui ne sont pas liés directement au processus de paix israélo-palestinien. Cette coopération devrait être discrète.
En outre, une réouverture de rencontres multilatérales, telles qu’elles ont été élaborées à la Conférence de Madrid en octobre 1991, pourra améliorer le climat général et tracer le chemin pour pouvoir signer des accords. Ces rencontres multilatérales vont de pair avec l’appel du président Obama aux pays arabes pour entamer une normalisation avec Israël.
Enfin, il est impératif que les Etats arabes modérés utilisent leurs bons offices pour encourager leurs frères palestiniens à devenir plus réalistes et pragmatiques. S’ils réussissent dans ce domaine cela serait un grand pas pour éteindre les flammes dans le conflit israélo-palestinien et pour cibler leurs efforts sur les menaces réelles qui déstabilisent la paix dans le monde.Extraits du document “The Arab Peace Initiative: A Primer and Future Prospects”, paru dans notre site en anglais.