Ramadan et crise gouvernementale : terrain propice pour les terroristes

Freddy Eytan

Incompréhensible et inacceptable de transformer le Ramadan en un mois de haine, de terreur et de vengeance. Comment profaner le culte, le livre sacré et ne pas respecter la prière et le recueillement ? Comment ne pas tolérer les autres religions monothéistes, au moment même où le peuple juif célèbre Pessah – fête de l’union familiale, symbole de la délivrance – ni   Pâques, la fête la plus importante du christianisme.     

Les attentats meurtriers de ces derniers jours à l’intérieur des villes israéliennes sont très graves et ne peuvent nous laisser indifférents.

Cependant, rien ne sert de paniquer et donc il faut raison garder. Le terrorisme a pour but justement de semer la panique et la psychose. Les responsables des chaînes de télévision doivent aussi se retenir. Les images diffusées en direct, parfois durant plusieurs heures, n’apportent rien de bon et sont inutiles. Elles provoquent désarroi, angoisse, et trouble.                          

Les correspondants sur les lieux du crime franchisent souvent des lignes rouges d’éthique et déontologie et croient jouer dans une émission de téléréalité. Lorsqu’il est question de vie et de mort, les services de sécurité et de sauvetage ne peuvent remplir leur mission jusqu’au bout.

Les journalistes sur le terrain n’ont aucun contrôle sur l’ensemble des événements en cours. Ils nourrissent que des rumeurs, des spéculations et des fausses nouvelles notamment sur les réseaux sociaux.

Cartoon

(Israel Hayom)

Durant ces jours difficiles que nous traversons notre peuple devrait préserver sa force tranquille et sa résilience. Depuis la nuit des temps, il a subi les pires épreuves de l’humanité, dont l’esclavage et la Shoah, mais grâce à sa foi, sa détermination, et sa persévérance, il a surmonté toutes les catastrophes et relevé les défis en recréant un Etat souverain, fort et indépendant.

La crise gouvernementale complique la situation mais elle était prévisible et inévitable. Impossible de diriger un pays, complexe et en danger permanent, avec une coalition de 61 députés quand le Premier ministre ne représente que 6 sièges sur 120 à la Knesset. Toutes les apparences hypocrites, les combines et les acrobaties parlementaires ne marchent pas. Israël ne peut se permettre un gouvernement hétéroclite impuissant. Le système électoral à la proportionnel demeure un grand mal de la politique israélienne. Un changement est urgent, vital pour le bon fonctionnement des affaires de l’Etat. Un leadership faible joue en faveur de nos ennemis et favorise les actions terroristes.

Le tombeau de Joseph, un lieu saint pour les juifs situé en territoire sous contrôle palestinien

Le tombeau de Joseph, un lieu saint pour les juifs situé en territoire sous contrôle palestinien (Conseil régional de Shomron)

Chaque Etat est en plein droit de se défendre par tous les moyens. Comment réagira Biden quand demain New York sera une nouvelle fois attaquée ? Que fera Poutine après des attentats perpétrés à Moscou ? Sinon de répondre par toutes les forces…        

Le gouvernement et Tsahal ne peuvent passer à l’ordre du jour sans réagir fermement et prendre des mesures draconiennes pour stopper l’hémorragie causée par le terrorisme palestinien. Une série de mesures ont été déjà appliquées sur le terrain et d’autres sont en cours, notamment dans la région de Djénine, bastion du Hamas et du Djihad. Tous les auteurs des attentats sont tôt ou tard arrêtés, punis, ou éliminés.

Attaque terroriste à Béer Shéva

Attaque terroriste à Béer Shéva (Capture d’écran/Kan 11)

Pour combattre contre le fléau du terrorisme palestinien et éviter parallèlement que des arabes israéliens rejoignent les rangs des terroristes Islamistes, le gouvernement se trouve dans l’obligation d’agir vite avec tous les moyens policiers et juridiques qu’il possède.

La fermeture hermétique de nos frontières dans la bande de Gaza et en Cisjordanie est un acte qui s’impose mais tant qu’il n’y aura pas de solution au problème palestinien nous devrions aussi faciliter la vie quotidienne, bien entendu sous de strictes conditions sécuritaires. La majorité écrasante des palestiniens souhaitent travailler en Israël dans la dignité mais ils sont manipulés par des chefs irresponsables, haineux et corrompus.

Malheureusement et malgré toutes les bonnes intentions, les décisions audacieuses que pourrait prendre le gouvernement actuel dépendent des caprices d’une coalition hétéroclite dont certains députés sont membres du parti islamique.

En ce qui concerne l’opposition, solidarité oblige. La parole est d’argent mais le silence est d’or, au moment où des soldats et les services de sécurité se battent avec acharnement contre des terroristes. Après cette nouvelle vague de terreur, on pourra relancer le débat politique.

Le gouvernement devrait donner des consignes et appliquer une stratégie claire avec des objectifs précis. Les manifestations, la colère et la rage des citoyens sont légitimes et compréhensibles mais ce ne sont pas eux qui feront justice ou dicteront au gouvernement les mesures à prendre. Tsahal comme la Police ont la responsabilité de garantir l’ordre et la sécurité quotidienne à Tel-Aviv, Haïfa, Béer Shéva et partout ailleurs dans le pays.

Pour les terroristes, il n’existe aucune zone différente ou interdite pour agir et commettre des attentats ignobles, ni à l’intérieur de la « ligne verte » et ni à « l’extérieur ». L’argument de dire que certaines zones sont des « Territoires sous occupation » ne justifie pas d’attaquer des Juifs. Il s’agit d’un prétexte politique qui figure dans l’esprit de nos ennemis ou de nos détracteurs, ainsi que dans les articles et les reportages de la presse européenne et parfois même israélienne.

Pour nous, il s’agit d’un long et pénible combat qui n’a pas d’issue rapide ni de solution magique. Une force militaire et un bon service de Renseignement pourront réduire considérablement les attentats. La démolition de maisons des auteurs, leur expulsion à l’étranger, et des arrestations administratives peuvent aussi dissuader de commettre des actes, mais ne suffisent pas pour éradiquer complètement le fléau. Le problème est surtout politique et dépend des leaders palestiniens qui encouragent, manipulent leur population et payent des salaires aux auteurs des attentats et à leur famille.

Ils devraient changer leur idéologie et leur narratif antisioniste et antisémite ainsi que leur dévouement religieux fanatique.

Les Islamistes à Paris, à Londres ou à Jérusalem sont inspirés par les mêmes motivations religieuses, par la même idéologie extrémiste et par le culte de la mort.

Donc, il est temps que les Occidentaux soient plus compréhensifs et solidaires à notre juste cause.  Notre combat est identique à celui du monde libre et démocratique.