Plateau du Golan – confirmation américaine sur la souveraineté israélienne
Le Premier ministre, Naftali Bennet, sera mis prochainement à une grande épreuve le jour où il rencontrera pour la première fois le Président Biden à la Maison Blanche. Plusieurs sujets sont à l’ordre du jour dont la menace iranienne dans notre région. La claire affirmation du président américain selon laquelle l’Iran ne pourra jamais se doter de l’arme nucléaire marque sans doute un point très important et historique.
Toutefois, plusieurs observateurs ont attiré l’attention sur la question de savoir si l’administration Biden confirmera la souveraineté israélienne sur les hauteurs du Golan conformément à la reconnaissance officielle faite par son prédécesseur Donald Trump ?
Rappelons qu’Israël a conquis le plateau du Golan lors de la guerre des Six Jours mettant un terme aux tirs syriens sur les villages et les kibboutzim de la Galilée et le long du Jourdain et ses affluents.
Selon la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée le 22 novembre 1967, Israël devait se retirer de territoires conquis et non de tous les territoires pour lui permettre ainsi des « frontières sûres et reconnues ».
Dans une lettre adressée 1er septembre 1975 par le Président Gerald Ford au Premier ministre, Yitzhak Rabin, le président américain affirmait sans équivoque que « tout accord de paix avec la Syrie doit être fondé sur une présence israélienne sur les hauteurs du Golan. »
La missive du président Ford confirmant le maintien du plateau du Golan par Israël est si importante qu’elle a servi à ce jour de canevas à la politique américaine dans toutes les administrations successives, républicaines comme démocrates. Ainsi, juste avant la Conférence de paix de Madrid en 1991, le Secrétaire d’État, James Baker, avait écrit dans une missive au Premier ministre, Yitzhak Shamir, que son administration continuera à soutenir l’assurance donnée en 1975 par le président Ford au Premier ministre Rabin. Une deuxième lettre américaine reconfirmant la lettre de Ford a également été écrite en 1996 par le secrétaire d’État Warren Christopher au Premier ministre Benjamin Netanyahou. Toutes ces assurances américaines sur les hauteurs du Golan ont donc préparé le terrain pour enfin reconnaître le 25 mars 2019 la souveraineté israélienne par le Président Trump.
Cependant, comme cette décision n’a pas été à ce jour scellée, l’administration Biden pourrait théoriquement mais légalement modifier cette politique.
C’est bien arrivé au moment de la passation des pouvoirs. Par exemple, Israël avait reçu en 2004 une lettre du président George W. Bush reconnaissant le droit d’Israël à des « frontières défendables ». La lettre a même été soutenue par une écrasante majorité au Congrès américain. Néanmoins, l’administration Obama l’avait désavoué.
Le président Biden et le Secrétaire d’État, Antony Blinken n’ont pas renoncé à la reconnaissance par Trump de la souveraineté israélienne sur le Golan, mais ils ne l’ont pas accepté non plus.
De toute évidence, la question devra être étudiée diplomatiquement entre Jérusalem et Washington bien avant la première rencontre à la Maison Blanche avec le Premier ministre Bennett. Toutefois si l’administration refuse de s’engager sur le Golan cela sera interprété par l’Iran comme un signe de pouvoir poursuivre ses ambitions hégémoniques et encercler Israël avec ses milices et bases chiites, au Liban, en Syrie et éventuellement en Jordanie. Le moment est donc propice pour le gouvernement Bennet de convaincre l’administration américaine de poursuivre les engagements antérieurs sur le plateau du Golan et éviter ainsi un conflit que les États-Unis et Israël ne recherchent point.