Oui à la trêve, mais selon nos propres conditions !
La décision du cabinet Netanyahou d’accepter la médiation égyptienne et d’arrêter les raids dans la bande de Gaza est une décision sage. Elle renforce la position israélienne sur l’arène internationale et isole le Hamas qui demeure un mouvement terroriste. La cessation provisoire des combats est impérative pour se réorganiser, tirer des conclusions et réfléchir aux étapes suivantes. Une trêve est toujours fragile, mais elle est préférable à des hostilités.
Dans le contexte régional et devant les turbulences qui agitent le Moyen-Orient, cette trêve est logique. Israël a tout intérêt à montrer son habilité diplomatique et ses bonnes intentions plutôt que de prouver ses capacités militaires et démontrer une image belliqueuse. La politique gouvernementale devrait être suivie par un dialogue permanent et constructif avec le président Sissi et l’état-major égyptien, en coordination avec les Etats-Unis et l’Union européenne. Si toutefois le Hamas poursuivait les hostilités, Tsahal aura toujours l’option d’attaquer à nouveau et cette fois-ci de plus belle.
Rappelons qu’avant de lancer ses raids Israël a averti à plusieurs reprises le Hamas et a mis en garde le monde entier contre l’escalade. L’organisation terroriste palestinienne a poursuivi ses attaques contre nos compatriotes du Sud et s’est moquée éperdument de nos appels. Provocation, violence, terreur, désinformation et haine viscérale animent toujours le Hamas et lui dictent sa ligne de conduite. La situation actuelle ne pouvait plus durer car l’immobilisme et la retenue ont été interprétés comme une faiblesse, encourageant le Hamas à relever la tête et à saboter la précédente trêve. Toute nouvelle tentative de relancer les tirs sur nos villes et villages se conclura par des ripostes foudroyantes et sans pitié !
Aucun pays au monde ne peut tolérer un bombardement systématique contre son propre territoire. Aucun observateur, aucun journaliste, aucune ONG et aucune chancellerie ne peuvent nous donner aujourd’hui des leçons de morale. Les Etats-Unis, la Russie, la France et l’Angleterre ont agi dans le passé de la même manière au moment où leurs intérêts vitaux étaient en jeu. Ils ont lancé des raids contre des territoires qui se trouvaient à des milliers de kilomètres de leurs capitales. Les exemples sont éloquents. Le Hamas n’attaque pas un territoire occupé ! Israël s’est déjà retiré de toute la bande de Gaza. Ce prétexte n’existe pas ! Nous n’avons pas non plus l’intention de réoccuper ce territoire maudit et nous refusons d’être responsables des malheurs des Palestiniens et de leur guerre fratricide qu’ils endurent depuis 1948.
Gaza, ce pays terroriste, est notre ennemi numéro un. Ses dirigeants actuels cultivent la haine et la violence. Ils ne changeront pas tant que les Ayatollahs, les Ben Laden, les Bagdadi, le Hezbollah et les Frères musulmans existeront.
Les images télévisées, souvent manipulées, sont dures à voir, mais elles ne doivent pas nous impressionner dans notre volonté de prouver notre juste cause. Les scènes d’horreur, les morts et les blessés sont la conséquence du terrorisme aveugle et lâche. Le Hamas veut la guerre et donc à la guerre comme à la guerre !
Toutes les batailles armées sont sales, sanglantes et meurtrières. Nos soldats ne sont pas envoyés par le gouvernement pour combattre le peuple palestinien ou le monde musulman. Chaque opération militaire n’est pas non plus une aventure guerrière ni une partie de plaisir. Nous agissons à contre cœur et payons le prix le plus élevé, celui de la vie de nos chers enfants.
Notre guerre totale contre les terroristes est juste. Nous nous défendons ! Le peuple palestinien n’est pas notre ennemi ni le monde musulman. La preuve, des milliers de Palestiniens continuent à travailler tranquillement en Israël et la Cisjordanie demeure relativement calme.
L’opération israélienne dans la bande de Gaza dure déjà depuis une semaine et ses résultats sont favorables à Israël. Le Hamas a reçu de nombreux coups et son échec est cuisant sur tous les plans. Il peut toujours crier victoire mais en fait il lance des SOS. Cette organisation terroriste se trouve au pied du mur, très affaiblie et isolée dans le monde arabe. Nos raids aériens ont réussi à rétablir la dissuasion. En dépit des critiques et de certaines condamnations publiques au sein des chancelleries, la compréhension que l’Etat juif est en légitime défense est unanime. Aucun pays arabe n’est venu en aide au Hamas ! Les Ayatollahs chiites et les dirigeants sunnites, notamment ceux du Djihad mondial, ont laissé faire ! L’Egypte et la Jordanie, deux pays voisins et proches des Palestiniens, n’ont pas non plus rappelé leur ambassadeur comme ce fut le cas dans les conflits précédents.
La trêve n’est certes pas idéale mais elle est impérative pour les villageois israéliens qui vivent depuis plus d’une décennie sous la menace quotidienne des roquettes et elle est nécessaire pour l’économie du pays. Nous ne pouvons accepter une guerre d’usure. Certes, nous ne nourrissons aucune illusion envers les intentions du Hamas, nous connaissons parfaitement sa tactique et ses ruses. Il va sans doute se réorganiser et chercher un second souffle et il n’est toujours pas prêt à reconnaître l’existence de l’Etat juif.
L’accalmie prévue par la médiation égyptienne n’est que temporaire et fragile, mais elle pourrait jeter des bases solides pour consolider les relations de bon voisinage et de coexistence avec nos voisins palestiniens, surtout sur le plan humanitaire, et renforcer nos relations avec l’Egypte et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
Les dernières mesures prises par l’armée égyptienne dans le Sinaï contre le Djihad mondial et le Hamas, ainsi que la fermeture de nombreux tunnels dans la bande de Gaza sont encourageantes et vont dans le bon sens, mais elles restent insuffisantes. Une décennie après le désengagement du « couloir de Philadelphie », nous subissons encore les conséquences néfastes d’une décision irréfléchie et maladroite.
Sur tous ces plans, la trêve selon nos propres conditions pourrait être bénéfique à Israël. Les Palestiniens doivent comprendre que la trêve n’est qu’une épreuve sur le terrain et non un accord en position de faiblesse. Cette tentative de compromis est imprévisible et bien fragile, mais elle demeure la meilleure des solutions possibles pour éviter le pire.
Durant ce dernier conflit les Israéliens ont prouvé leur capacité à résister aux épreuves difficiles et affiché une solidarité exemplaire. Ils ont surtout démontré à leurs ennemis leur formidable et unique système technologique de défense.
Jérusalem est en position de force pour négocier un accord solide et durable. Nous devons imposer nos conditions pour mettre un terme définitif aux tirs des roquettes et à la contrebande d’armes ainsi que pour obtenir le démantèlement de l’arsenal de roquettes et de missiles. Avant toute signature, nous devons exiger des garanties et l’idéal serait la démilitarisation de toute la bande de Gaza comme d’ailleurs cela était prévu dans les accords d’Oslo.
Dans l’attente, notre combat contre le Hamas se poursuivra dans tous les domaines et sur tous les plans, militaires comme diplomatiques.
Freddy Eytan