Obama face aux turbulences du Proche-Orient

4 juin 2009, jour anniversaire du déclenchement de la guerre des Six-Jours, Barack Hussein Obama est reçu en grande pompe par le président égyptien Hosni Moubarak, un allié stratégique et de longue date des Etats-Unis. Le président américain prononce à l’université du Caire un discours historique et remarquable adressé essentiellement au monde musulman. Jusqu’à ce jour l’Oncle Sam demeurait l’ennemi satanique et Obama cherchait à tout prix la réconciliation même au détriment de l’Etat juif. Il n’avait jamais imaginé que son fidèle ami Moubarak se trouverait un jour en détresse et serait incapable de maitriser une révolte populaire contre un régime stable. Dix neuf mois plus tard, face aux manifestations monstres contre Moubarak, Obama panique, voit soudain rouge, et exige le départ immédiat du président égyptien. Après avoir compris que sa décision plongerait tout le Proche-Orient dans une profonde inquiétude et l’Egypte dans le chaos, Obama change de cap et admet qu’il est impossible d’abandonner la gouvernance et de laisser le champ libre à une opposition égyptienne déchirée en petits partis. Suite aux conseils du roi Abdallah d’Arabie Saoudite et surtout de Benjamin Netanyahou, il réalise enfin que les Frères musulmans sont déterminés à rompre le traité de paix avec Israël et surtout incapables de remettre sur pied les piliers ébranlés du régime, de redresser les faillites de l’économie et de procéder à des réformes démocratiques sans une aide extérieure massive des pays occidentaux.

L’Egypte est un pays plusieurs fois millénaire, charnière entre l’Afrique et l’Asie, mais les quatre-vingt millions d’égyptiens vivent toujours dans un espace étriqué qui ne représente que cinq pour cent du vaste territoire désertique dont la péninsule du Sinaï. La principale ressource est le tourisme. Hors, une fois au pouvoir, les Frères musulmans interdiraient la visite de millions d’étrangers dans leur pays. Obama devrait savoir que le nationalisme arabe ignore la mondialisation et la globalisation.
Depuis son installation à la Maison Blanche, Barack Obama a marché en zigzag. Il a adopté dans notre région une politique incohérente et contradictoire. Prétendant être le gendarme du monde, le grand metteur en scène de la diplomatie spectacle, a cru bon au départ de critiquer la position de Jérusalem sur les implantations en imposant un moratoire inutile. Il a dénoncé systématiquement  le gouvernement Netanyahou sans pour autant poser des conditions préalables à Mahmoud Abbas. En fait, Obama prouve que faiblesse et désarroi et indirectement encourage les extrémistes. Il a commis les mêmes erreurs de Jimmy Carter qui a chassé le chah d’Iran et a permis la montée des ayatollahs et l’exportation de la révolution islamique aux portes d’Israël.
Les valeurs démocratiques représentent une noble cause mais dans des pays totalitaires et musulmans elles ne pourront jamais s’appliquer par la force ou par des pressions occidentales. Les expériences malheureuses des Américains en Irak et en Afghanistan sont assez éloquentes. Le lauréat du Nobel de la paix s’est bercé jusqu’à ce jour d’illusions et demeure naïf dans son comportement aussi bien avec l’Iran qu’avec la Turquie, deux grands pays islamiques, l’un chiite et l’autre sunnite, prétendants à l’hégémonie du Moyen-Orient pour pouvoir installer leurs anciens empires, des Perses et des ottomans.
Face à “l’effet dominos” provoqué par la “révolution du jasmin” en Tunisie, la révolte populaire en Egypte et probablement demain en Syrie et en Jordanie, le gouvernement israélien devrait plus que jamais demeurer vigilant et intransigeant sur les questions de sécurité et de défense. Les Israéliens comme toujours devraient compter que sur eux-mêmes.